Régions ressources : Marois n’a rien compris selon Robert Dutil
Le député de Beauce et ministre du Revenu, Robert Dutil a effectué une « petite mise au point », sur les intentions de la chef du Parti québécois, Pauline Marois concernant le programme des régions ressources. Il se dit inquiet des propos tenus par cette dernière lors de sa récente visite en Beauce.
En février dernier, la chef de l’opposition est claire, si le PQ est porté au pouvoir, elle entendait rétablir le programme, un projet qui suscitera une certaine controverse. « Je pense qu’il y a une incompréhension majeure du développement économique de Mme Marois…, pense M. Dutil. Il ne faut pas aider les perdants. Si on décide d’aider les perdants, on nuit aux gagnants !»
Il a profité de la tribune offerte par la Chambre de commerce de Saint-Georges le 6 avril dernier pour rappeler la solution des libéraux pour corriger l’ancien programme du Parti Québécois selon la répartition de l’aide, les territoires visés et le choix de l’aide. « L’aide n’était pas répartie de façon égale. La moyenne était de 2,5 % du chiffre d’affaires. C’est une somme considérable et insupportable pour nos entreprises. Il y avait 100 entreprises qui recevaient plus de 10 % de leur chiffre d’affaires et 250 sur les 1400 qui recevaient 5 % de leur chiffre d’affaires. C’est un des points réglés par le plafonnement des aides à 5 % du chiffre d’affaires pour 2010. Cela baissait la tension et cela disparaîtra pratiquement d’ici la fin de 2010 », précise M. Dutil.
« Deuxièmement, le territoire était mal ciblé. Bref, les véritables régions éloignées qui devaient en profiter ne recevaient que 20 % et les trois régions les plus à proximité en recevaient 80 %. Un problème que nous avons réglé en fonction de la distance et de l’éloignement des grands centres urbains. Une solution beaucoup plus équitable », rappelle M. Dutil.
Troisièmement, il soutient que le choix de l’aide accordé sur la masse salariale n’a rien apporté au contraire, elle n’a pas favorisé la hausse de la productivité des régions ressources. En 10 ans, celle-ci n’a pas augmenté contrairement aux régions centrales dont Chaudière-Appalaches. « C’est une situation dramatique, si tu n’améliores pas ta productivité et que tes concurrents des autres régions augmentent la leur. Nous avons augmenté la nôtre pour des raisons fort simples. La pression était tellement forte que la seule façon de survivre était d’améliorer notre productivité alors que la leur n’était pas forte. C’est une situation précaire. Ils ont pris un retard de 10 % à 20 % sur leurs concurrents qui ne recevaient pas de subvention », insiste M. Dutil.
« Ces trois points, on les avait étudiés. Nous avons fini par trouver une solution équitable. Aidez sans nuire, c’est l’objectif », rappelle le consensus du comité ministériel qui se penchait sur une solution.
Incompréhension totale du PQ
M. Dutil dit donc ne pas comprendre la chef de l’opposition officielle. «Je ne comprends pas du tout la position de Mme Marois. Est-ce qu’elle est majoritaire au sein même de son caucus. Je suis incertain là-dessus. André Côté (président du PQ de Beauce-Sud), qui n’hésite jamais à me critiquer dans le comté, n’a pas relevé cette incohérence-là. Sa position était incohérente avec son parti. Il devrait, rencontrer sa chef et la mettre au courant de quelle façon devrait fonctionner, ce programme si on veut tenir compte des intérêts de l’ensemble des régions », pense le député Beauceron.
« Notre problème est réglé en notre sens, si Mme Marois prend le pouvoir il ne sera plus réglé. On devra recommencer. Cela m’apparaît inquiétant qu’elle ne tienne pas compte des avancées, des petites découvertes et correctifs qu’on a faits au fil des ans », insiste M. Dutil.
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