Une commission d’enquête, ça urge selon Drainville
De passage à Saint-Georges hier, le député péquiste et ex-journaliste, Bernard Drainville, incite les Beaucerons à exiger une commission d’enquête publique de la part du gouvernement libéral. « Appelez Robert Dutil, dites-lui que vous en voulez une commission d’enquête publique. Ce n’est pas le PQ qui vous le demande, c’est l’intérêt public qui le demande. C’est votre argent et c’est votre démocratie. Actuellement, on a un gouvernement qui sert davantage l’intérêt libéral que l’intérêt public. Ça n’a pas de maudit bon sens. Il va falloir que les citoyens s’en mêlent! », s’est exclamé Drainville.
Le député trouve que la demande est plus que raisonnable. « Si Jean Charest n’en veut pas de commission d’enquête publique, que les citoyens s’en mêlent et le disent à leurs députés et fassent des pressions pour en avoir une. Il faut que le message se rende à Jean Charest, martèle M. Drainville. Les Québécois veulent une commission d’enquête et présentement on se fait voler. »
Le porte-parole en matière de santé au PQ est particulièrement furieux de la situation avec deux nouvelles taxes sur la santé. « On va chercher des milliards dans les poches des Québécois dans la santé, alors qu’il y a des milliards qu’on pourrait aller chercher en construction, et ce, si on arrêtait les magouilles qui se passent présentement », revendique Drainville.
Un système de santé « malade »
Avec 19 % plus de cadres, depuis 2003, le porte-parole de la santé rappelle que la tendance est contraire à l’esprit de la création des centres de santé et services sociaux. « Quand, ils ont créé les CSSS soit de fusionner les hôpitaux, les CLSC et les CHSLD, l’une des raisons principales étaient de diminuer le nombre de cadres. Au lieu d’avoir trois directeurs généraux, il y en aurait eu juste un… Visiblement, non seulement ils n’ont pas réduit le nombre de cadres, mais il a augmenté de près de 20 % dans le secteur de la santé depuis 2003 », s’étonne le député péquiste.
Il trouve que le système actuel est malade au point où le gouvernement devra refaire ses devoirs pour alléger ses superstructures. « La réorganisation et la cure minceur ne se sont pas faites. Il faut rendre la bureaucratie actuelle et la rendre plus efficace. Il va falloir la rendre plus performante puisqu’actuellement ce n’est pas normal. Au moment qu’on taxe les citoyens et de faire sacrifice on ne donne pas nous-mêmes l’exemple. Le gouvernement doit montrer l’exemple avant de demander des sacrifices aux citoyens », commente M. Drainville.
Un autre grand exemple pour réduire les dépenses inutiles de l’État en santé est de passer à l’informatisation du système du Dossier santé du Québec. « L’informatique a été le principal moyen pour accroître la productivité des entreprises. La même chose s’est produite dans le domaine gouvernemental sauf que, dans le domaine de la santé, on traîne de la patte. Le meilleur moyen de le prouver lorsque tu rentres dans un cabinet médical tu peux voir tous les dossiers papier derrière le comptoir. Les médecins et les infirmières passent leur temps à brasser du papier », déplore-t-il.
L’informatisation du dossier médical de chaque patient au Québec comprenant tous les résultats d’examen sauverait énormément d’argent et de temps aux médecins de famille. « En plus de pouvoir prescrire le bon traitement, cela permettrait de traiter 20 % plus de patients. Tu économises des coûts, puisque des gens se promènent de médecin en médecin et de pharmacie en pharmacie. Les pharmaciens verraient que le monsieur ou la dame a été en pharmacie la veille pour se procurer des médicaments. On réduirait les erreurs médicales qui nous coûtent très cher. On serait de plus en plus efficace », indique M. Drainville.
Cette situation devrait rester inchangée puisque le dossier du DSQ ne sera pas réglé cette année comme prévu. « Dans le dernier rapport du vérificateur général paru la semaine passée, ils nous disent qu’il ne sera pas terminé en 2010, il va être terminé au mieux en 2015. Et le ministre a dit que cela ne nous coûtera pas plus cher. Prenez-nous pas comme des valises, souligne M. Drainville. Cela n’existe pas des projets qui prennent cinq ans de plus et qui ne coûtent pas plus cher. »
L’informatisation de la santé permettrait de soigner mieux et plus de gens selon M. Drainville rappelant que 25 % de la population du Québec n’ont pas de médecins de famille.
La souveraineté dans tout cela…
Avec ce sentiment d’urgence, la souveraineté pourrait aider le Québec à réduire les dépenses inutiles selon le député Bernard Drainville. Présentement, il y a trop de chevauchement et de « bureaucratie inutile » entre les gouvernements avec deux ministères de l’Agriculture, Santé, etc.… « La meilleure façon de mettre fin au gaspillage et à la bureaucratie est d’avoir un gouvernement au lieu de deux. On paye deux fois pour les mêmes affaires actuellement », poursuit ce dernier.
Soulignant que les Beaucerons comprennent le langage de l’économie, les intérêts du Québec diffèrent de ceux du reste du Canada. « Quels sont les intérêts du gouvernement fédéral en matière d’énergie? Bien c’est d’investir dans le pétrole. L’intérêt du Québec est d’investir dans les économies propres. Nous n’avons pas les mêmes intérêts. Les milliards que le fédéral met dans le pétrole ne nous rapportent pas. Cet argent, on pourrait le garder chez nous pour développer encore davantage nos énergies renouvelables », constate M. Drainville.
Ces investissements ne se traduiraient pas uniquement dans l’énergie hydroélectrique, l’éolienne et en d’autres domaines. « Le plus beau projet collectif que l’on pourrait se donner est l’indépendance énergétique. Cela veut dire que nous n’aurions pas besoin l’énergie des autres et plus besoin du pétrole des autres. Tu te dotes d’une stratégie au Québec pour être autonome et autosuffisant en matière énergétique. On dépense chaque année de 15 à 18 G$ pour acheter le gaz et le pétrole étranger. Si on gardait cet argent chez nous pour développer cette énergie chez nous », mentionne M. Drainville.
Il cite en exemple le déploiement des véhicules électriques au Québec. Au lieu d’acheter de l’essence des grandes pétrolières, l’énergie serait achetée par le biais d’Hydro-Québec. « C’est 15 à 18 milliards $ qu’on envoie actuellement en Grande-Bretagne, en Algérie, au Venezuela. Cet argent ne demeure pas chez nous. Ce serait plus facile de devenir indépendant sur le point vue énergétique que si nous étions un Québec indépendant politiquement. C’est possible avec le statut actuel, mais ce sera plus difficile puisque nous n’avons pas tous les moyens et leviers », tient à préciser le député.
« C’est plein de bon sens. Plutôt que d’aller chercher l’énergie des autres, on achetait l’énergie chez nous. Si on mettait dans nos véhicules de l’énergie de chez nous, avec des profits demeureraient chez nous qu’on pourrait réinvestir dans nos services publics par la suite. C’est un projet que le Parti québécois a. Cela a bien plus de sens de développer une stratégie énergétique que d’être dépendant des autres et de l’énergie des autres qu’il faut payer à fort prix. Ou encore de payer pour développer l’énergie de l’Alberta », conclut ce dernier.
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