Les Amants de la Scène ont vraiment besoin d’une nouvelle salle
Dans les derniers mois, le diffuseur de spectacle a essayé de comprendre pourquoi les artistes et les équipes de production ne veulent pas revenir à Saint-Georges. « Bien souvent les artistes ont des mauvais souvenirs de Saint-Georges. Nous avons un problème d’image avec la salle de spectacle. Il y en a eu des problèmes dans le passé et il y en aura toujours… Que ce soit l’accès du débarcadère, le plafond pas assez haut, et les coulisses qui n’ont pas assez de dégagement, bref tout cela fait que les artistes ne veulent plus venir chez nous », commente M. Bernatchez.
Il n’a nommé que ces trois artistes, mais il en a passé un paquet d’autres… Dans le cas d’Isabelle Boulay, elle s’était plainte d’avoir eu froid lors de sa dernière prestation à Saint-Georges. Le temps de rentrer les décors et le matériel scénique, la salle n’avait pas eu le temps de réchauffer suffisamment avant la tenue du spectacle, elle garde donc un mauvais souvenir de la salle. Depuis, un nouveau système de chauffage a été aménagé et le débarcadère a été amélioré, mais « Dans son esprit, tant que nous n’avons pas de nouvelles salles, elle ne reviendra pas. Cette année, vous pouvez voir que ses billets sont en vente à Trois-Rivières et à Shawinigan. En 2009, j’ai fait des approches avec l’équipe, mais ils m’ont dit : quand tu vas avoir une nouvelle salle? La population avait adoré ce spectacle-là, mais on ne peut pas l’avoir », insiste le directeur général.
La comédie Broue ne reviendra pas à Saint-Georges, malgré une semaine d’effort pour convaincre l’équipe de production. Même chose pour Jean-Michel Anctil, son équipe de production ne veut pas se pointer à Saint-Georges en raison de problèmes techniques. Jean-François Bernatchez croit qu’il pourrait bien évidemment présenter jusqu’à six représentations de cet humoriste à Saint-Georges. « Il ne viendra pas, même s’il est en vente pour quatre soirs à Sainte-Marie et deux à Thetford Mines », indique M. Bernatchez.
Il est clair pour le directeur général que l’issue du référendum aura des impacts sur la diffusion culturelle des Amants de la Scène. « Le dossier du complexe culturel, on l’a vraiment à cœur. On a besoin d’une salle de spectacle. On travaille fort pour que les gens comprennent les besoins des Amants de la Scène. C’est un besoin pour la population. C’est important l’accessibilité à la culture, on est en train de détruire tout cela », insiste-t-il.
En plus des artistes qui ne veulent pas se pointer, parfois le diffuseur de spectacle se doit de refuser un artiste en raison du manque de disponibilité de la salle. « On se bat aussi pour le complexe culturel en raison d’une disponibilité de salle. Avec le Cégep Beauce-Appalaches, nous avons de bonnes ententes. On travaille avec le socioculturel, mais on a des problèmes de date. On n’est pas le premier preneur pour les dates et on comprend bien chez les Amants de la scène qu’on est un invité puisqu’on loue la salle. Le Cégep a leurs activités : leur cérémonie de diplômes, du théâtre et il y a une vie culturelle au Cégep, bref c’est presque une ville en soi! » poursuit M. Bernatchez.
Les Amants de la Scène plaident non seulement en faveur d’une salle, mais aussi pour sa localisation sur la 1re Avenue. « Nous sommes pour un complexe culturel au centre-ville, on s’est prononcé dernièrement. On milite pour cela et on croit à la revitalisation du centre-ville », lance le directeur général.
Loin de lui l’idée de faire de la politique, M. Bernatchez a invité les gens présents à son lancement de se prononcer lors du référendum du 6 juin. « C’est presque la guerre en ville, résume-t-il. On sait qu’il y a un référendum, et que plusieurs choses qui se trament d’un côté comme de l’autre. Faites au moins votre devoir d’aller voter pour un projet comme cela! »
Une mission culturelle remplie, mais…
Depuis plus de 20 ans, les Amants de la scène s’efforcent de remplir sa mission de présenter des spectacles pluridisciplinaires et dans différentes catégories chanson, humour, théâtre, musique du monde blues etc. Avec une nouvelle salle de spectacle, ce serait cependant beaucoup plus facile selon le directeur général. « Oui, on accomplit notre mandat culturel. On s’est doté d’un plan triennal pour aller dans différents créneaux, mais il y a une chose qu’on aimerait avoir c’est la salle de spectacle. Un moment donné, cela demeure un frein au développement des artistes. Quand on ne fait pas un Jean-Michel Anctil, ce sont des revenus de moins qu’on peut investir sur d’autres artistes. J’aimerais encore plus diversifier notre programmation. Présentement, nous avons un frein en raison des moyens techniques », précise M. Bernatchez.
En même temps, les Amants de la Scène remarque qu’il est aussi difficile pour les jeunes de se produire localement. « Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de vouloir, il y en a des bons jeunes artistes. On ne peut leur accorder toute la scène qu’il voudrait avoir. À l’avenir, il faut travailler pour cela. On s’en est rendu compte avec Maxime Landry. On lui a offert une scène et une belle vitrine et regarde qu’est ce qu’il est devenu. Ça fait l’envie de tous les artistes qu’ils soient Beaucerons ou Québécois, et même Canadiens. Cela a généré des résultats sur la vente d’albums. Il faut vraiment faire l’unité pour les gens de la culture, même ceux qui ne le sont pas afin qu’ils voient ce qui se passe au niveau de la culture et des spectacles et qu’ils comprennent vraiment les enjeux de diffusion », conclut le directeur général des Amants de la Scène.
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