Les conservateurs se préparent à serrer la vis
Lundi dernier, le député de Beauce-Sud, Maxime Bernier a mis en garde les élus de Beauce-Nord que son gouvernement devra couper dans ses programmes pour retrouver l’équilibre budgétaire le plus rapidement possible. Cette situation faisait quelque peu paradoxale alors que M. Bernier était présent à Sainte-Marie en compagnie de Laurent Lessard pour annoncer des crédits de près de 20 millions $ aux municipalités de Beauce-Nord dans le cadre de la Taxe sur l’essence et les dernières sommes du Programme de renouvellement des conduites (PRECO).
Certes, après avoir multiplié les annonces dans sa circonscription au nom de la stimulation économique, Maxime Bernier souligne désormais que la prochaine année sera sous le thème des compressions budgétaires. « Au fédéral, la préoccupation du prochain budget sera de payer le déficit avec toutes les économies qu’on peut faire. On veut le payer de façon bien simple et en regardant dans notre propre cour », a commenté M. Bernier.
Certes, il n’y aura pas de nouveau programme, mais le statu quo sera observé pour les transferts aux provinces et chez les particuliers. « On n’enverra pas le fardeau fiscal aux provinces, ni couper les transferts aux provinces et aux particuliers tels que la pension de vieillesse, l’assurance-chômage, etc. Les particuliers et les provinces ne seront pas eux qui vont payer le déficit à Ottawa, ce sera les programmes du gouvernement fédéral qui seront diminués. La mentalité à Ottawa présentement est de regarder comment on peut couper dans ses programmes et comment les effectuer pour arriver à régler le déficit dans le temps prévu. On ne veut pas envoyer notre déficit dans la poche des citoyens en augmentant l’impôt et les taxes des citoyens », précise M. Bernier.
Inquiet de la situation au Sud
Si le Canada est l’un des pays industrialisés s’étant le mieux sortis d’affaire de la crise économique, on ne peut pas en dire autant de nos voisins du Sud toujours dans le pétrin. « La croissance économique va quand même assez bien, mais on ne sait pas ce qui va se passer aux États-Unis. Cela va plus mal que prévu. Ils ont eu un programme de stimulus de plusieurs milliards de dollars qu’ils ont financé à même la planche à billets… », note ce dernier.
En tant qu’unité mondiale, les États-Unis ont utilisé la possibilité d’exporter leur inflation à travers le monde. Ils auraient pu taxer les gens ou encore emprunter puis taxer les générations futures comme l’a fait le Canada. « On est content de l’avoir fait puisque ce sont des choses qui vont rester pour les générations futures avec des ponts et des routes… L’inflation est une taxe déguisée. Lorsqu’il y a un taux d’inflation de 2 % par année, ce qui arrive très régulièrement, cela appauvrit la population de 2 %. Ceux qui ont le salaire indexé à l’inflation ne s’appauvrissent pas, mais ce n’est pas tout le monde qui bénéficie de cela et qui a de grands syndicats pour le négocier », explique le député beauceron.
Selon Bernier, le programme américain de stimulation économique n’a toujours pas donné les effets escomptés. « Ils en ont trop fait et c’était trop un gros programme. Dans l’actualité on voit l’or à 1200 $ l’onze et les experts pensent que cela va aller à 3000 $ parce que les gens ont vraiment perdu confiance au dollar américain. Les Chinois délaissent les obligations américaines. Les Américains pourraient retomber dans une autre récession. La question est de savoir quand? Dans six mois ou dans deux ans, mais au fédéral, on voit tout cela. On se dit que le Canada doit être dans une bonne position budgétaire et financière. Pour cela, il faut payer notre déficit le plus rapidement possible », lance M. Bernier.
« Si un jour la récession frappe à nos portes, il y a 50 % de nos entreprises canadiennes qui exportent aux États-Unis. Donc, 50 % des entreprises canadiennes qui ont comme marché principal les États-Unis et cela va affecter par la bande l’économie canadienne. Il faut être prêt », annonce le député fédéral.
Malgré ces autres nuages noirs à l’horizon, Bernier est confiant en son gouvernement et en l’avenir. « Nous, on est confiants que nous allons continuer à progresser et à nous sortir de cette crise-là », conclut ce dernier.
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