Bois d'oeuvre : réaction des partis d'opposition après l'annonce du programme ESSOR
Le gouvernement du Québec a rendu accessible le programme ESSOR pour les entreprises de l’industrie forestière à la suite de l’imposition de droits sur le bois d’œuvre canadien par les États-Unis.
Rappelons que le département du Commerce américain a annoncé hier l’imposition de droits compensatoires rétroactifs d’environ 20 % pour les entreprises exportatrices du Québec. Celles-ci devront payer cette taxe sur la marchandise envoyée au sud de la frontière depuis la fin du mois de janvier à l’exception de Produits forestiers Résolu.
L’aide financière du gouvernement sera accordée sous forme de prêts et de garanties de prêts. Cet appui « donnera un peu d'oxygène aux forestières qui pourraient manquer de liquidités au cours des prochains mois afin qu'elles puissent continuer à approvisionner le marché américain », affirme-t-il.
De son côté, la ministre de l’Économie, Dominique Anglade que son gouvernement « continuera de défendre l'industrie forestière devant les instances américaines et internationales, et fera pression pour que le gouvernement fédéral participe également au soutien du secteur forestier québécois. »
La Fédération des municipalités du Québec (FQM) a salué les mesures du Parti libéral pour soutenir l’industrie à l’Assemblée nationale. « L’aide annoncée permettra aux communautés forestières de se sentir un peu moins seules face à la menace américaine », a déclaré le président de la FQM, Richard Lehoux.
Du côté du Parti québécois (PQ), on demeure prudent quant à l’efficacité de programme ESSOR. « ESSOR sera-t-il vraiment efficace? Ce programme vise à soutenir des projets d'expansion et d'investissement, alors que les entreprises touchées par la crise forestière seront en mode survie », a questionné le porte-parole en matière de forêts, Sylvain Roy, alors que son parti réclame que soit rendu public tous les critères d’admissibilité de ce programme.
Quant à la Coalition avenir Québec (CAQ), elle demande à ce que le premier ministre, Philippe Couillard, prenne personnellement le dossier en mains. « Avec les déclarations du président américain sur la gestion de l’offre, sur l’ALENA, avec la surtaxe sur le bois d’œuvre, on a raison de s’inquiéter. Les négociations menées par Québec ne nous mènent nulle part. Aux États-Unis, c’est le président Donald Trump qui porte le dossier. Pourquoi ce n’est pas Philippe Couillard ici », s’interroge le porte-parole en matière de développement économique régional de la CAQ, Éric Lefebvre.
Québec solidaire a également réagi par l’entremise du député Amir Khadir. Celui-ci dénonce « vivement » la mesure américaine. « Il s'agit d'une mesure à la fois inamicale et contreproductive pour les travailleuses et travailleurs des deux côtés de la frontière », dit-il. Du même souffle, il demande à la ministre Anglade « de ne pas répéter l’erreur commise avec Bombardier » lorsqu’il sera temps d’accorder les 300 M$ via ESSOR.
De plus, mentionnons que la FQM s’inquiète du peu de mesures annoncées par le gouvernement fédéral. À ce sujet, le PQ cite un communiqué publié par les ministres Jim Carr et Chrystia Freeland, ajoutant que le parti n’oubliera pas cet engagement.
« Le gouvernement du Canada défendra vigoureusement les intérêts de l'industrie canadienne du bois d'œuvre résineux, y compris en recourant aux tribunaux. »
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