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Le ministre était de passage à Notre-Dame-des-Pins

Entretien sur la laïcité et l'immigration avec Simon Jolin-Barrette

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5 avril 2019
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Gabrielle Denoncourt
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Par Gabrielle Denoncourt, Journaliste

Le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, était de passage hier à Notre-Dame-des-Pins, une semaine seulement après avoir déposé le controversé projet de loi sur la laïcité. EnBeauce.com s’est entretenu avec lui et le député Samuel Poulin sur l’immigration dans la région et bien sûr, sur le projet de loi 21. 

Une complicité était visible entre les deux hommes politiques : le ministre dit se reconnaître à travers Samuel Poulin qui a été élu au même âge que lui. Tous les deux se sont présentés comme deux amis en plus d’être des collègues. M. Jolin-Barrette était de passage dans la région afin d’assister au premier cocktail du député de Beauce-Sud ; un événement partisan. 

Projet de loi sur la laïcité 

Le ministre Jolin-Barrette a tenu à revenir sur le projet de loi 21 qui établira des limites quant au port de signe religieux en position d’autorité. Il a réitéré que le gouvernement caquiste avait l’appui de la population sur cet épineux dossier. 

« On sait ce que la population québécoise souhaite, c’est qu’on légifère sur ce dossier-là et qu’on puisse tourner la page. »

Le député Samuel Poulin a lui aussi tenu à préciser que les citoyens de sa circonscription étaient favorables au projet de loi sur la laïcité. « Ce projet de loi est très important pour les Beaucerons. Pour nous, le respect des valeurs québécoises c’est quelque chose d’hyper important. »

L’adjoint parlementaire du premier ministre ne croit pas cependant qu’il soit monnaie courante que des personnes en position d’autorité portent des signes religieux dans la Beauce. « Je n’en ai pas eu connaissance. », a-t-il précisé. « Peut-être y en a-t-il. Ce qui est sûr et certain c’est que ce projet de loi met des balises à compter de maintenant. »

M. Jolin-Barrette a ajouté que le projet sera adopté d’ici le 15 juin. Sur le fond, le député de Borduas n’entend pas effectuer bien de changements : « Nous avons déjà fait des compromis. » 

Pénurie de main-d’œuvre

Selon M. Jolin-Barrette, le projet de loi 9 qui réforme les critères de sélection aidera les entreprises régionales à combler leurs besoins de main-d’œuvre. Ils seront basés sur les besoins du marché du travail. 

« Il faut venir les combler, mais il faut qu’il y ait un match entre les deux.» 

Il est présentement en négociation avec le gouvernement fédéral pour assouplir le programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). « Si la personne a un contrat, veut apprendre le français et connaît les valeurs québécoises, il pourra rester », explique le ministre.  

D’ailleurs, chacun des nouveaux arrivants aurait un parcours personnalisé « pour que les gens soient mieux intégrés dans les différentes régions du Québec » ajoute le ministre de 32 ans. 

Selon M. Jolin-Barrette, une grande majorité des immigrants permanents vont s’installer dans les grandes villes. Pour pallier ce problème, le nouveau système de sélection pourrait inciter les étrangers à s’installer en région. 

« S’il a une offre d’emploi validée en région, on peut l’inviter plus rapidement à venir au Québec et le passer en priorité. Les travailleurs temporaires eux peuvent être obligés de venir en région, car l’offre d’emploi est attachée avec un employeur. »

Simon Jolin-Barrette rappelle que l’immigration n’est pas la seule solution pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. Par exemple, « il y a l’automatisation , l’investissement dans les entreprises, la formation, le maintien des travailleurs d’expérience au travail ».  

 

Avec la collaboration de Maude Ouellet 

commentairesCommentaires

3

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  • JP
    Jean Poulin
    temps Il y a 5 ans
    J’ai voté pour la CAQ , mais je n’ai pas voter pour ça ! vous devez arrêter de prétendre parler pour la majorité , ce n’est pas le cas et surtout pas légitime
  • M
    Michel
    temps Il y a 5 ans
    Jean Poulin parle aux gens autour de toi et tu verras que la majorité est bien là.
  • DB
    Denis Beaulé
    temps Il y a 5 ans
    À la veille des dernières élections, celui qui allait devenir premier ministre répondait invariablement à la question: « Que ferez-vous des immigrant.e.s échouant l’examen de votre test des valeurs québécoises, les "retournerez-vous" »? —; que la question ne se posait pas, qu’on allait « les intégrer ». Peut-être bien. Sauf que lorsqu’on examine les actions entreprises par son gouvernement depuis son arrivée au pouvoir, il s'avère moins qu’évident que tant les déjà immigré.e.s que les aspirant.e.s à l’immigration au Québec vont se sentir rassuré.e.s à ce sujet.

    Le PL21, par exemple, ne donne guère l’impression que l’intégration serait ce qui est le plus recherché par ce gouvernement. L’impression donnée est plutôt qu’on tendrait, consciemment ou inconsciemment, involontairement ou délibérément, à réactiver ou réactualiser le critère de distinction nous-eux. Qui, incidemment, ces jours-ci, en devient un de plus en plus noueux. Et qu’on aura de plus en plus de difficulté à dénouer. S’il n'y a pas assouplissement de positions.

    Difficulté pouvant apparaitre insurmontable ou relativement facilement contournable. Dépendamment de l’attitude privilégiée.

    Il y a, en effet, une multitude de pôles à concilier. Majorité, minorités; jeunes, moins jeunes; Ville (montréalité), «régions» (québécité); religions, non-religion; etc. Pôles à l’égard desquels il ne saurait être possible de trancher, dont on ne peut prétendre pouvoir les «régler» ou les réguler, convenablement, en quelques semaines seulement. Ce pourquoi des énoncés tels « en finir », « mettre ça derrière nous », « tourner la page », « une bonne fois pour toutes », de même qu’un comportement tel celui d’adopter au plus sacrant un projet de loi litigieux pour supposément être enfin ‘débarrassé’, ne sont en rien réalistes.

    Pour qu’advienne du mieux, ou le mieux, face à tant de divergences, en amplitude et profondeur, du temps est nécessaire. C’est même le plus nécessaire de tout. Vouloir l’escamoter, l’ignorer, tenter de passer à côté, est une erreur. Par ailleurs, comme il n’est pas moins vrai qu’il y a lassitude, épuisement, voire écoeurement pour certain.e.s à cet égard, quelque chose doit être fait. Immédiatement. Et… Quelque chose ne doit pas l’être.


    Comment « se » sortir de ‘là’ ? Est-ce même possible ? Oui.


    LE « Truc » (de magie)

    Sur la table se trouve un PL à l’endroit duquel la contestation serait minime, n’avait été qu’on y a rajouté une catégorie, non désignée dans B.-T., pour laquelle on voudrait aussi interdire le port de ‘signes’. Il suffirait, donc, de retirer cette catégorie du lot pour «régler» la chose? ‘Pu’ maintenant. Tel retrait engendrerait rage ou frustration chez d’aucun.e.s, qui se sentiraient trahi.e.s. Il faut donc quelque autre solution. Intermédiaire. Et elle existe.

    Qui plus est, elle est déjà en marche. Puisqu'ayant déjà été inaugurée, entamée, à l’instigation ou sous la pression des deux principaux acteurs du gouvernement, via l’instauration d’une clause grand-père. Il suffira[it] de compléter, en l’allongeant à peine, cette voie, pour pouvoir sortir, comme par magie, de la présente crise (car crise il y a ou il y aura si on ne fait « LA Bonne chose » sous peu).

    La bonne chose, c’est de retirer du PL les deux dispositions profondément choquantes, injustifiablement irritantes, à l’égard d’une part d’enseignantes porteuses de signes, qui ne pourraient plus les porter advenant leur changement de fonction ou de «localisation»; et d’autre part à l’égard d’imminentes enseignantes, i.e. actuellement étudiantes (dont certaines déjà suppléantes), qui, elles non plus, ne pourraient plus rentrer au travail vêtues comme elles le sont.

    Le gouvernement a une « maudite bonne raison » de retraiter à cet égard, considérant l’injustifiabilité, pratique, éthique et éconologique, de telle politique, qui aurait pour effet de (se) priver d’enseignantes dont le milieu, à commencer par les enfants dont la ressource première d’apprentissage est leur enseignante, a un criant besoin; puis d’avoir ga$pillé des fond$ public$ en ayant ainsi inve$ti pour «rien» dans l’éducation et la formation d’enseignantes qu’on jetterait à ‘poubelle; et en n’honorant pas ses engagements implicites, en se déshonorant en n’étant pas ‘fair’ vis-à-vis d’étudiantes s’étant engagées de bonne foi — (c’est le cas de le dire) — dans un assez long et exigeant processus d’apprentissage devant les mener à l’enseignement et pour lequel elles se verraient tout à coup, subitement, ‘comme ça’, bang!, fermer la porte, en pleine face (à visage découvert).

    On ne voit guère comment la population pourrait ne pas comprendre ‘ça’ — qu’il y a eu erreur de jugement dans la conception de cette partie du PL21 à ce sujet précis. Comme on ne voit guère comment le gouvernement pourrait ne pas convenir que c’est là la porte de sortie à l’actuel imbroglio. M’semble, en effet, qu’il y a bien assez qu’on ait laissé martyriser une petite fillette, sans devoir ensuite en rajouter en restant insensible aux cris d’enfants implorant de leur fournir ou de leur… laisser leur(s) enseignante(s). (In)capable de comprendre ça, vous?

    L’approche, pour en être une bonne ou pour être la bonne, se doit d’en être une non pas nationaliste ou juridiste mais bien conséquentialiste. Point.

    Imposition de bâillon à ce propos d’ici un mois? Le bâillon est déjà là. LA Ministre l’est bâillonnée. ‘Lockée’. Sans droit de parole ou d’expression. Alors que ce serait à elle de parler. Au nom du juste. Du fais ce que dois. Ah, le gouvernement — (comprendre les deux qui mènent la barque ou l’bateau) — a la partie belle (facile), la ministre en étant une ‘de féminité’, comme l’avait été Kathleen Weil vis-à-vis Charest; ministre de soumission, donc, au lieu d’affirmation. Genre de soumission à «l’autorité» d’éminemment mauvais aloi en l’occurrence, considérant qu’en pareil cas l’autorité est censée se voir inversée, i.e. c’est le PM qui, alors, devrait céder devant sa ministre, au lieu de l’inverse. Fa que… Moi, ce type d’indue soumission me fait incommensurablement plus peur que celle, juste alléguée/présumée/prétendue, de musulmanes québécoises-à-voile.
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