Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a tenu mercredi soir une séance d’information dans le cadre du mandat qu’il a reçu d’informer la population sur le projet de prolongement de l’autoroute jusqu’à la Route 204. Un peu plus de 130 personnes ont écouté religieusement les détails du projet et ont pu visionner des capsules vidéos de celui-ci. L’ambiance était calme et les citoyens n’ont pas démontré d’opposition lors de la période de question. Les conclusions exposées indiquent que les impacts négatifs sont acceptables compte tenu de l’envergure du projet, selon Michel L. Caron de la firme Genivar,

Les détails du projet
Le tronçon de l’autoroute 73 de la 74e Rue projetée à la Route 204 représente un investissement de 56 millions $ et le coût total du projet, incluant la surveillance environnementale, les plans et devis et les études, est de 72 millions $. Le prolongement de l’autoroute serait à quatre voies sur une distance de 4,3 km. L’autoroute passerait sous la voie ferrée du Québec Central et sous la 90e Rue grâce à deux ponts d’étagement. Un pont d’environ 150 mètres serait construit au-dessus de le Rivière Famine.

Ce projet permettrait d’améliorer la fluidité de la circulation sur la 173, puisque le ministère des Transports estime qu’environ 15 % des automobilistes utiliseraient l’autoroute comme alternative au pont de la Rivière Famine. Une étude sur le développement urbain à Saint-Georges indique que le nombre de véhicules sur la 173 dans la ville passerait d’un peu plus de 35 000 véhicules le jour à plus de 45 000 en 2031.

La construction d’un carrefour giratoire et le réaménagement de 1,77 km de la route 204 permettrait de ralentir la circulation, selon M. Caron, de la firme Genivar. «La circulation dans un carrefour giratoire est de maximum 35 km/h», a précisé M. Caron. Des terre-pleins installés sur la 204 entre la 120e Rue et la 42e avenue obligeraient les résidents de ce quartier à faire quelques détours au carrefour giratoire pour se rendre de l’un ou l’autre des côtés. M. Caron a indiqué que les détours prévus pour certains résidents seraient d’environ 500 à 600 mètres. Il a expliqué que les terre-pleins seraient installés pour accroître la sécurité.

Une particularité démontrée hier avec une simulation en trois dimensions est qu’une grande partie de ce tronçon serait enclavée dans le sol, donc bordé de roc ou de talus sur cinq mètres de hauteur. Ce facteur permettrait de réduire les impacts visuels et sonores de l’autoroute pour les gens résidant près de la future voie de circulation. Il n’y aurait pas de sortie à la 90e Rue puisque l’échangeur serait proche, à la 74e Rue, et que le MTQ favorise l’arrivée des camions par cette voie pour réduire les impacts négatifs de la hausse de la circulation. 

Les impacts
Neuf résidences devraient être acquises ou déplacées , selon le Ministère des Transports. L’acquisition de 40 hectares de terrain touchant onze grandes propriétés et causant la perte de 24 hectares de terres agricoles cultivées serait également nécessaire à la réalisation du projet. Seize hectares de peuplements forestiers seraient déboisés et des clôtures seraient installées afin de prévenir les collisions dans une zone de confinement de Cerf de Virginie traversée par le projet. Le MTQ reconnaît que certains commerçants de la 173 pourraient subir une baisse de clientèle, mais que globalement le prolongement de l’autoroute jusqu’à la Route 204 aurait des répercussions positives pour les industries, le commerce et l’emploi de Ville Saint-Georges. Le projet est pensé en fonction du développement urbain prévu à Saint-Georges et aussi en prévision d’une voie de contournement sur la table à la MRC Beauce-Sartigan, selon M. Caron.

Le climat sonore et l’environnement visuel des secteurs touchés seraient modifiés. Le MTQ propose l’aménagement de talus et des plantations de part et d’autre de l’autoroute afin de favoriser son intégration au paysage et de diminuer le bruit dans les zones habitées. À l’approche de la route 204, un talus serait construit afin de réduire le bruit et de rendre moins perceptible l’autoroute. Étant la fin de l’autoroute et à l’approche d’un carrefour giratoire, la vitesse sera grandement réduite et ferait en sorte que les résidents de la 204 auraient une baisse du désagrément sonore.

Autres projets reliés
Une deuxième variante étudiée faisait arriver l’autoroute plus loin du périmètre urbain. Le MTQ est d’avis que si l’autoroute est trop loin, les gens seront moins portés à l’utiliser. La possibilité de relier la 74e Rue projetée et la Route 271, donc la construction d’un deuxième pont traversant la Rivière Chaudière, n’est pas écartée à long terme. Des études ont déjà été réalisées et l’échangeur de la 74e Rue se fera en tenant compte de cette possibilité. Une question concernant la mise en place de feux de circulation au coin de la Route 204 et de la 120e Rue a été répondue par le maire Carette. «Une étude est actuellement en cours», a-t-il affirmé. Hervé Pomerleau, des Amis de l’autoroute, a demandé qu’on réfléchisse en construisant le tronçon jusqu’à la 204 à la forte probabilité que la 73 se poursuive vers le Sud, vers les États-Unis, dans les prochaines années.

Mandat du BAPE
Le mandat du BAPE d’informer la population sur ce projet a débuté le 30 janvier dernier et se poursuit jusqu’au 16 mars prochain. Tout citoyen, groupe, municipalité ou organisme peut faire la demande d’une audience publique. Le cas échéant, une commission du BAPE pourrait être chargée d’enquêter sur le projet et de consulter la population. Les étapes à franchir pour que soit accepté le projet, dans le cas où il n’y aurait pas de demande d’audience publique, sont l’analyse environnementale, les recommandations du ministre de l’Environnement et la décision du Conseil des ministres. Les citoyens voulant plus d’information peuvent se rendre à la bibliothèque municipale de Saint-Georges pour consulter la documentation. La documentation est également en ligne sur le site du BAPE au www.bape.gouve.qc.ca.