Le projet adéquiste d’abolir les commissions scolaires ne fait pas l’unanimité
Le chef de l’Action démocratique du Québec, Mario Dumont, a présenté lundi le projet de son parti d’abolir les commissions scolaires. Transférant la gestion des écoles primaires et secondaires aux directions d’école et aux municipalités, M. Dumont a indiqué que cela permettrait au gouvernement d’économiser 150 millions $. Les services éducatifs et administratifs seraient transférés aux directions des écoles et l’entretien des bâtiments et du transport scolaire aux municipalités. Le candidat adéquiste de Beauce-Sud, Claude Morin, appuie sans réserve la position de son parti. «Nous avons trop de niveau de gouvernement et il est temps de réformer l’administration du système d’éducation», a affirmé M. Morin dans un communiqué. Le candidat adéquiste de Beauce-Nord, Janvier Grondin, partage aussi cette position. «Ramenons l’argent directement dans nos écoles aux profits de nos jeunes», dit-il dans un communiqué.
Ce projet est loin de faire l’unanimité. Le président de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin, Charles-Henri Lecours, s’explique mal comment un parti peut lancer un tel projet, sans répondre à toutes les questions qu’il soulève. M. Lecours affirme qu’il a de la difficulté à s’imaginer comment une petite école pourrait avoir des spécialistes, comme une psychologue ou un orthopédagogue. Le transport scolaire soulève aussi des interrogations. M. Lecours rappelle que des jeunes de Lotbinière par exemple sont amenés par exemple jusqu’au CIMIC à Saint-Georges. Il indique qu’il ne s’agit pas juste d’argent, mais bien de l’éducation des enfants. Il ne croit d’ailleurs pas que les coûts seraient moindres. La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) critique sévèrement le projet et le qualifie «d’insensé, de radical et de stérile».
Interrogé sur le rôle de gestion qui reviendrait aux municipalités québécoises avec l’ADQ au pouvoir, le maire de Saint-Georges, Roger Carette, s’est montré contre le projet adéquiste. Précisant qu’il s’agit de son point de vue personnel, il croit que pour assurer une éducation plus uniforme et juste à travers la province, «la gouvernance incombe au gouvernement le plus élevé». Pour lui, l’éducation primaire est un patrimoine national et au même titre que la santé et la justice, c’est au gouvernement provincial d’en assumer les responsabilités. À l’idée de devoir gérer l’entretien et le transport scolaire, M. Carette a seulement répondu en avoir «déjà plein les bottes». L’Union des municipalités du Québec, également contre l’idée, a réitéré que les municipalités n’ont pas l’intention de se substituer aux commissions scolaires.
Dans son communiqué, l’adéquiste Janvier Grondin soulignait qu’il a «tout à fait confiance en les directions d’écoles et les municipalités pour faire le travail». M. Morin pour sa part indique que «l’ADQ croit que c’est en redirigeant les ressources et le pouvoir décisionnel vers les personnes qui oeuvrent directement auprès des élèves que les meilleures décisions seront prises».
Le projet de l’ADQ prévoit également l’abolition des taxes scolaires. M. Dumont a annoncé qu’une réallocation de ce champ d’impôt foncier se ferait vers les municipalités, afin qu’elles puissent assumer leurs nouvelles responsabilités.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.