Ce midi, au Danube Bleu, quatre des six candidats aux prochaines élections provinciales étaient réunis dans le cadre du débat des candidats de Beauce-Nord. Denis Couture (Parti québécois), Claude Drouin (Parti libéral du Québec), Christian Dubois (Québec solidaire) et Janvier Grondin (Action démocratique du Québec) ont donc répondu à différentes questions concernant trois thèmes déterminés à l’avance, en plus de répondre aux interrogations des citoyens et de présenter les engagements de leur parti.

Les régions ressources
Les régions ressources ont occupés une bonne part du débat des candidats. Comme une étude réalisée en 2003 a démontré une faille dans ce programme instauré en 1997 par le Parti québécois (PQ), la question avait comme objectif de connaître les intentions des candidats quant aux impacts négatifs qu’a le programme sur les régions centrales.

M. Couture a été le premier interrogé sur le sujet. Le PQ ne prévoit aucune mesure en ce qui concerne ce programme. M. Couture note que la Beauce pourrait devenir une région ressource, bénéficiant ainsi des avantages du programme en question.

Quant à M. Drouin, il a rappelé aux gens présents que le Parti libéral du Québec (PLQ) est le seul à avoir proposé une mesure pour aider les régions centrales comme la Beauce. Selon M. Drouin, il importe d’abolir l’iniquité que cause le programme des régions ressources.

À cela, M. Grondin a répliqué que jamais un député libéral ne s’était levé à Québec pour poser une question sur le fameux programme. Le député sortant du comté de Beauce-Nord a noté qu’il était le seul à avoir osé remettre en question le programme des régions ressources. Si l’Action démocratique du Québec (ADQ) n’a pas prévu de modification, c’est que le taux de chômage des régions ressources est encore beaucoup plus élevé que celui de la Beauce.

Pour sa part, M. Dubois, de Québec solidaire, (QS) a mentionné « qu’il ne faut pas déshabiller la Beauce pour habiller une autre région ».

L’autoroute 73
C’est le candidat du PLQ, Claude Drouin, qui a d’abord été interpellé quant à son intention de prolonger l’autoroute 73 de manière à ce que celle-ci comprenne quatre voies. Comment justifier les quatre voies alors que plusieurs routes de la région sont en piteux état? « L’un n’empêche pas l’autre. », a rétorqué M. Drouin.

Pour sa part, le candidat de Québec solidaire a fait savoir qu’il était en faveur du prolongement de l’autoroute, mais que son parti allait plus loin en ce qui a trait au transport, notamment par sa volonté d’augmenter l’offre du transport en commun dans le comté.

M. Grondin a répliqué avec hâte aux propos entourant le prolongement de l’autoroute 73. Selon l’adéquiste, c’est bien beau promettre une autoroute à quatre voies, mais encore faut-il tenir ses promesses. Ici, il s’agissait bien sûr d’un clin d’œil lancé en direction du candidat libéral, clin d’œil que ce dernier n’a pas manqué. En effet, en conclusion à la question, M. Drouin a rappelé que le gouvernement libéral a doublé le budget alloué au monde du transport.

Finalement, M. Couture a fait part de son désir de prolonger l’autoroute jusqu’à la frontière. Aux dires de M. Couture, Boston et le Québec pourraient devenir d’importants partenaires lorsque le Québec sera souverain.

L’agriculture
La saga d’Olymel a laissé des traces dans l’esprit des Beaucerons. Par conséquent, la question de la crise du porc était au cœur du débat des candidats dans Beauce-Nord. Par ailleurs, des inquiétudes ont également été soulevées en ce qui concerne le surplus de lisier de porc dans la région.

D’une part, pour M. Grondin, la question d’Olymel est réglée, mais de façon temporaire seulement. Le candidat adéquiste a répondu que l’une des premières façons de réagir devant la concurrence dans le secteur agricole est d’encourager les Québécois à manger des produits d’ici et de miser sur la transformation. D’autre part, M. Grondin compte investir dans la production d’une énergie verte, soulignant que le lisier de porc pourrait ainsi devenir une ressource.

Le candidat du PQ a pour sa part mentionné que la transformation du porc était d’une grande importance. Par ailleurs, Denis Couture prône la transformation du lisier de porc en granules pour retourner celui-ci à la terre.

M. Dubois de QS a noté la volonté de son parti d’investir dans le développement de l’agriculture, tant dans la production d’une agriculture bio, dans l’élaboration de spécialités pour la région que dans la relève agricole. « Le lisier de porc doit devenir une ressource et non un fardeau. », a conclu Christian Dubois.

Finalement, M. Drouin a rappelé le travail du gouvernement Charest, notamment dans le dossier d’Olymel. En effet, il a spécifié que c’est son ministre du Travail, M. Laurent Lessard, qui a nommé un médiateur au cœur du conflit. Puis, il a fait savoir qu’il pouvait être possible d’envoyer du lisier de porc dans les régions où il en manque.

L’abolition des commissions scolaires
Le sujet des commissions scolaires fait beaucoup parler depuis que le chef de l’ADQ, Mario Dumont, a proposé l’abolition de cette institution. M. Grondin a tout de même tenté de défendre l’idée de son parti en insistant sur l’importance de prendre de l’argent dans le système pour l’amener dans les écoles. Les trois autres candidats ont vivement exprimé leur désaccord pour ce qui est de cette mesure adéquiste.

Les questions du public
Le débat étant organisé par la Chambre de commerce de la Nouvelle-Beauce et CHEQ FM 101,3, la station de radio avait donné aux auditeurs la chance de poser quelques questions aux candidats. D’eux d’entre elles ont attiré notre attention.

D’abord, une auditrice a demandé à M. Grondin de nommer trois dossiers sur lesquels il avait travailler qui avaient abouti à quelque chose. Rappelant qu’il ne réalise jamais des projets seul, mais bien avec les gens de la place, le député sortant a répondu sans hésiter à la question en nommant la construction du CHSLD à Sainte-Marie, la construction du centre multifonctionnel à Vallée-Jonction et l’amélioration des infrastructures à Saint-Frédéric.

Ensuite, M. Drouin, ancien député fédéral, s’est fait demander s’il comptait refuser sa pension provenant du fédéral si jamais il était élu. L’air convaincu et un sourire en coin, M. Drouin a répondu que cette question semblait inquiéter ses adversaires. Il a ajouté que si les gens étaient un peu plus fédéralistes, il sauraient que l’âge de la pension au fédéral est de 55 ans. « Or, je n’ai que 50 ans! », a terminé le candidat du PLQ.

Qui a gagné?
Le candidat de Québec solidaire, Christian Dubois, a fait connaître à la population les idées de son parti. Il a, entre autres, fait valoir que les préoccupations de Québec solidaires ne sont pas si loin de celles des Beaucerons.

En ce qui concerne M. Couture, il a misé sur les chiffres pour illustrer que les autres partis n’avaient pas tous des propositions réalistes. Il a tenté de s’imposer entre les deux principaux protagonistes du débat, MM Drouin et Grondin. Le candidat péquiste réussira-t-il a changer la réputation qu’a la Beauce d’être libérale?

La bataille a eu lieu, comme on s’y attendait, entre le député adéquiste sortant, Janvier Grondin, et le candidat du PLQ, Claude Drouin. Décidément, ces derniers se sont lancés la balle vantant, à tour de rôle, les mérites de leur parti et questionnant la faisabilité des propositions amenées par l’adversaire. Les deux candidats étant connus dans la région, la salle était remplie de partisans venus les encourager.

Apparemment partagé entre l’ADQ et le PLQ, le comté de Beauce-Nord aura-t-il su tirer profit du débat que l’Adéquiste Grondin et le Libéral Drouin ont mené de front? C’est ce que nous saurons le 26 mars prochain.