Deux conseillers de Saint-Victor, Pierre Rochette et Jacinthe Gagnon, exigent la démission de leur maire Roland Giguère et de leur directeur Marc Bélanger pour des irrégularités administratives. Lundi soir, les deux conseillers ont quitté la séance du conseil municipal en beau fusil et ne siégeront pas tant que Roland Giguère et Marc Bélanger seront en poste. Ils ont refusé bien sûr de démissionner.

«Je vais porter ma cause au ministère des Affaires municipales et au ministre, si il le faut. Je ne reviendrai pas devant mon poste de conseiller tant et aussi longtemps que ces deux personnes y seront», a justifié le conseiller Pierre Rochette.

Par principe, M. Rochette avoue même avoir démissionné de son poste de pro-maire en janvier dernier pour dénoncer les agissements antidémocratiques du maire et de son directeur-général. Il leur reproche notamment l’embauche d'un employé dit temporaire des travaux publics sans le consentement du Conseil. «En octobre dernier, nous avons voté une résolution au Conseil que l’on engagera personne pour accomplir ces travaux. Le maire a été à l’encontre de la résolution de son Conseil. C’est contraire à la loi», a souligné M. Rochette.

Il questionne diverses décisions du maire dont le nettoyage des rues avec les camions de pompiers toujours sans le consentement du conseil municipal.

L'avis du maire
Le maire Roland Giguère ne désire pas commenter les agissements de ses deux conseillers. «Ce qui veulent c’est que le maire démissionne, ils peuvent toujours s’essayer. Je crois avoir la population de mon côté. Les autres feront ce qui voudront», dit le maire.

À la radio, le maire a aussi été appelé à commenter ses prises de décisions qui selon M. Rochette prennent l'allure d'une dictature. M. Giguère a mentionné : «J’informe de mes décisions au Conseil.»

Rien à se reprocher
Le directeur général souligne qu’il était dans les droits d’embaucher quelqu’un pour dépanner la municipalité lorsque le besoin se fait sentir sans avoir droit de passer devant le conseil. «J’ai rien à me reprocher et je ne ferai aucun commentaire. Tout a été fait selon les règles», a soutenu Marc Bélanger.

Conseil silencieux
Le conseiller Rochette trouve que les autres membres du Conseil se font silencieux ces temps-ci à l’exception de sa collègue, Jacinthe Gagnon qui est du même avis que lui. De son côté, elle exige plus d’explications et ignore quand elle réintègrera les sessions du conseil municipal. «Je ne suis pas prête à répondre à des questions, je veux régler mes affaires avant», a-t-elle dit.

Surpris
Le conseiller Jonathan V. Bolduc se dit estomaqué par la prise de position de M. Rochette et Mme Gagnon. «Je suis surpris de ce qui s’est passé. Je n’ai aucun commentaire à faire à ce sujet-là. Toutefois, j’étais situé entre le maire et M. Rochette, j’étais dans le feu de l’action», se contente de dire M. Bolduc.

Parmi les items dénoncés par le conseiller Rochette, M. Bolduc déplore notamment le nettoyage des rues avec les camions de pompiers. «Ça engage des dépenses aux citoyens qui paient des taxes. Je trouve cela très ordinaire», a commenté le conseiller Bolduc.