Algues bleues : les propos de la ministre Beauchamp critiqués
La ministre québécoise du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Line Beauchamp, essaie de se faire rassurante auprès de la population inquiète par les 85 lacs et rivières touchés par les cyanobactéries. Selon celle-ci, en conférence de presse mercredi, il n’y a aucun risque pour la santé publique à ce stade. Le Parti Québécois (PQ) et l’Action démocratique du Québec (ADQ) ont aussitôt réagi aux propos tenus par la ministre.
Lors de la conférence, Mme Beauchamp n’a cessé de répéter que seuls 13 des 85 lacs et rivières contaminés par les algues bleues sont interdits aux baigneurs et font présentement l’objet d’un avis pour ne pas consommer l’eau. Celle-ci affirme que les autres lacs et cours d’eau ne font l’objet que d’une mise en garde.
La présence des algues bleues inquiète tout de même la ministre puisqu’il s’agit là d’un indice que nos lacs et rivières sont en mauvaise santé. Celle-ci a d’ailleurs annoncé la tenue d’un Rendez-vous stratégique sur le sujet des algues bleues à la fin septembre afin d’améliorer la détection et le contrôle du phénomène.
Urgence d'agir selon le PQ
À cet effet, le porte-parole en matière d’Environnement du PQ, Stéphane Bergeron, soutient que même si seulement 13 lacs font l’objet d’une interdiction, il ne faut pas oublier que le nombre de plans d’eau contaminés par les algues bleues est en hausse depuis l’an dernier. « Combien de lacs touchés faudra-t-il avant que la ministre comprenne qu’il y a urgence d’agir, avec des mesures, s’il le faut, plus contraignantes? », a souligné M. Bergeron.
Pauline Marois s’est par ailleurs avancée pour dire que son parti mettrait en branle, dans les semaines à venir, des pistes de solution pour contrer ce problème.
L'ADQ s'indigne
En réaction à la conférence de presse de la ministre de l’Environnement, le député adéquiste de Shefford, François Bonnardel, s’est indigné devant le peu d’importance que le gouvernement accorde à cette crise. « Le gouvernement essaie de nous convaincre que les algues bleues sont un faux problème pour camoufler son inaction dans le dossier, alors que les Québécois s’attendent à des solutions de sa part », a soutenu M. Bonnardel.
Le député adéquiste réitère en affirmant que « ce que nous devons retenir de l’annonce d’aujourd’hui, c’est que le gouvernement repousse la mise en place de solution à l’année prochaine. C’est inquiétant, car le phénomène des algues bleues n’est pas nouveau et le ministère devrait déjà avoir mis en place des solutions. Nous croyons toujours que le ministère de l’Environnement ne doit pas se limiter à un rôle de police et doit devenir proactif pour accompagner les citoyens, les entreprises et les agriculteurs dans la recherche de solutions vertes. Dans ce cas-ci, il faut agir directement sur les rejets de phosphore, mais le gouvernement ne fait que réagir aux crises au lieu d’être proactif ».
Les environnementalistes critiquent aussi
Les écologistes n’ont pas tardé eux aussi à critiquer la ministre Beauchamp en lui reprochant de ne pas reconnaître les agriculteurs comme principaux responsables du phénomène des algues bleues.
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