Le conflit persiste au conseil municipal de Saint-Victor
Depuis juin dernier, le conseiller municipal Pierre Rochette souhaite la démission du maire Roland Giguère ainsi que du directeur général, Marc Bélanger, due à des irrégularités administratives. M. Rochette appuyée de son alliée au conseil, Jacynthe Gagnon, ont fait une sortie devant les médias locaux pour dénoncer la situation hier soir. Impôt foncier trop élevé, mauvaises décisions, aller à l’encontre des décisions du conseil et du code municipal, déchiquetage suspect de documents sont des conséquences des agissements du maire et de son directeur général.
Donc, ils prient la population de Saint-Victor de former un comité citoyen pour faire bouger les choses. « La balle est maintenant dans le camp des citoyens qui savent des choses et qui ne parlent pas. À nous deux seulement, nous ne pouvons pas changer les choses. C’est à eux, les citoyens, de voir si les choses doivent changer, car nous c’est dans l’intérêt de ceux-ci », lance Mme Gagnon.
« C’est très important que les gens s’impliquent. La création d’un comité citoyen peut avoir beaucoup de force. Enfin, dans le cas où il y a des règlements d’emprunt, les gens peuvent voter à l’encontre de celui-ci. Pour cela, les gens doivent être informés et qu’ils aient signé le registre si l’emprunt est fait pour de mauvaises raisons », réitère M. Rochette.
D’ailleurs, il se réjouit d’une récente décision du Tribunal ayant destitué le maire et ses cinq conseillers à Saint-Constant récemment. Une situation dénoncée par un comité formé de citoyens.
Ignoré par le maire et le conseil
M. Rochette s’est retiré de la table du conseil depuis le mois de juin en guise de contestation à une décision d’embauche d’un employé contractuel par le directeur général et du maire. Ceci allait à l’encontre d’une décision du conseil municipal. La tension est très présente entre les trois hommes selon M. Rochette.
Depuis, le conseiller Rochette a assisté aux séances des mois d’août et de septembre, mais pas de son siège de conseiller à la droite du maire. Sa présence sur le procès-verbal a donc été ignorée. « En ce qui me concerne, c’est la manière de démontrer mon désaccord. Le code municipal stipule que le conseiller doit être présent dans la salle du conseil et remplir ses fonctions, soit de voter lorsqu’on le lui demande. Ce sont des choses que j’ai faites, mais le maire ne veut pas que je vote puisque je ne suis pas à sa droite. La loi est claire et je veux faire mon devoir de conseiller. Il n’y a rien qui indique que tu dois être assis à un endroit précis dans la salle », souligne-t-il.
Après 90 jours sans avoir siégé, tout conseiller municipal est destitué de son poste. « Saint-Victor est un paradis, je ne veux pas démissionner, la population m’a élu », rappelle M. Rochette qui dit agir dans l’intérêt des citoyens.
Mme Gagnon déplorera cette situation le 1er octobre lors de la prochaine séance municipale. Elle souhaite déposer une lettre devant le conseil afin de refuser l’adoption du procès-verbal puisque M. Rochette n’y est pas inclus. La conseillère souhaite aussi apporter des précisions et justifier leurs positions à nouveau devant le conseil municipal. Elle déplorera aussi le déchiquetage suspect de l’ordre de 800 $ en juillet 2006. On ignore quel document a été détruit, alors que tout déchiquetage doit être permis par le conseil ou ordonné par un tribunal.
Pas d’enquête
Rappelons qu’en juin dernier, trois conseillers Jonathan V. Bolduc, Marise Poulin et Michel Bolduc ont demandé au ministère des Affaires municipales et des Régions d’ouvrir une enquête portant sur les allégations proférées à l’endroit du maire, Roland Giguère et du directeur général, Marc Bélanger. La demande d’enquête remplie par le directeur général est tombée dans l’oubli nous apprenait les deux conseillers hier. « Contre toute attente, le ministère n’a pas fait d’enquête. Quelqu’un, quelque part n’a pas jugé bon de faire enquête », rétorque M. Rochette qui questionne aussi pourquoi le directeur général a rempli la demande.
« Le ministère a dit que tout était correct après avoir vérifié un règlement qui date de 1986 et qu’il n’y aurait pas d’enquête », ajoute Mme Gagnon.
Payent trop de taxes
M. Rochette estime que chaque contribuable paie entre 100 et 200 $ de trop sur leur taxe. Il a d’abord questionné l’embauche de l’employé contractuel qui pourrait être syndiqué prochainement, le réseau d’aqueducs en mauvais état puis le sujet des ordures ménagères. « Saint-Victor est la seule municipalité à ramasser elle-même ses vidanges. J’ai démontré soumission à l’appui que nous économiserions de l’argent à utiliser un sous-traitant », souligne-t-il.
D’après les soumissions reçues, la ville pourrait faire des économies annuelles de 17 000 $. De plus, la municipalité devra remplacer sous peu son camion au coût de 500 000 $. Saint-Victor a des dettes de près de 4 millions $ selon M. Rochette.
« Les mauvaises décisions peuvent coûter cher, c’est la seule raison que j’ai agis », a mentionné M. Rochette.
Conseillers de bonne foi, mais…
Ils ont aussi pris le temps aussi de parler de leurs collègues au conseil. « Nous pensons que les conseillers sont de bonne foi, mais qu’il leur manque beaucoup d’information pour bien faire leur travail. Nous croyons aussi qu’ils doivent avoir le courage de parler même, et surtout, quand ils se font dire de se taire. Ils doivent faire cela pour protéger les intérêts des citoyens qui les ont élus », a dit Mme Gagnon.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.