Les élus municipaux de Saint-Prosper souhaitent un nouveau conseil
À Saint-Prosper, deux ans se sont écoulés depuis l’élection de 2005, c’est toujours l’impasse. Les quatre conseillers en poste ainsi que le maire Raynald Fortin sont incapables de travailler ensemble. Les conseillers Guillaume Rodrigue, Bruno Reny, Jean-Simon Maheux et Ginette Samson remettront leur démission comme conseiller de la municipalité de Saint-Prosper conditionnellement à ce que le maire la remette également. Leur démission sera effective à partir du 1er janvier 2008. Les conseillers souhaitaient agir de façon responsable, en adoptant le budget 2008 avant d’aller en élections.
Considérant la situation intenable qui prévaut à la municipalité de Saint-Prosper, ils désirent de nouveaux conseillers autour de la table. Il s’agit donc du seul point en accord entre les conseillers et le maire Fortin. « Nous voulons aussi un nouveau conseil municipal uni qui travaillera dans le même but. Raynald Fortin n’est pas une mauvaise personne. Il a beaucoup de qualités, mais il n’est pas l’homme de la situation de cette municipalité », a indiqué le conseiller Guillaume Rodrigue.
Les conseillers ont indiqué clairement lors de la séance de du 3 décembre puis à nouveau le 5 décembre lors d’un point de presse régional que leur homme est Pierre Poulin et non Raynald Fortin. Jean-Simon Maheux considère que l’ancien conseiller Poulin est une personne importante pour la relance de la municipalité en tant que maire.
Les sept postes disponibles devront être donc être comblés aux prochaines élections. Déjà, Marc Caron et Pierre Poulin avaient annoncé leur démission. Rappelons que dans le cas de M. Caron, son emploi du temps l’empêchait d’occuper sciemment ses fonctions.
Devant l’impasse
Dans les deux cas, les conseillers en poste sont dans l’impossibilité de travailler avec le maire. « Nous avons mis beaucoup d’eau dans notre vin, et ce, depuis deux ans », affirme Bruno Reny à la presse régionale mercredi.
« La population de Saint-Prosper nous a signifié clairement qu’elle ne désirait pas voir la municipalité sous tutelle. De notre côté, on souhaite tous que le conflit se règle rapidement. Nos positions sont diamétralement opposées », poursuit M. Reny.
Ginette Samson a indiqué hier que le maire avait dépassé les bornes en harcelant ses fonctionnaires, soit la directrice générale, Johanne Nadeau et Dany Desjardins en plus de menacer un conseiller de faire enquête sur ses activités. « Ces faits ne sont pas des enfantillages, mais bien du harcèlement auprès de ces gens », a-t-elle indiqué.
Les dossiers n’avancent plus y compris le projet de piscine régionale. Un référendum pourrait avoir lieu en même temps que les prochaines élections à ce sujet.
Chronologie des événements
Depuis l’élection de novembre 2005, les relations sont demeurées tendues entre les conseillers et le maire Fortin. Le 5 novembre dernier, le maire a réglé ses comptes auprès de certains conseillers devant le public. Le 3 décembre, les quatre conseillers, ci-haut mentionnés, lui ont remis la monnaie de sa pièce. Lors de cette même assemblée, Pierre Poulin, qui a quitté ses fonctions de conseiller plus tôt cet automne, a lancé un défi au maire Raynald Fortin. Il souhaitait aller en élections devant ce dernier pour savoir qui l’emporterait.
Le 5 décembre, les échevins ont donc relancé l’idée sous forme d’ultimatum au maire actuel. On lui proposait d'accepter le défi de Pierre Poulin en l'affrontant lors d’une élection partielle. Jugeant leur demande ridicule, le maire s’est dit prêt à l’affronter, et tous les autres qui veulent se présenter comme maire, à condition qu'ils démissionnent tous en même temps pour aller en élections générales pour le bien de la municipalité. C’est ce qu’ils ont annoncé le 6 décembre à midi.
Rien de gagner à l’avance
Lors de prochaines élections, M. Fortin soutient qu’il sera supporté cette fois. « Si en 2005, je n’avais personne qui pouvait m’appuyer, aujourd’hui je suis en mesure de placer mon monde dans chaque secteur. Personne ne gagnera par défaut (par acclamation). Ils devront gagner leurs postes eux aussi », pense-t-il.
Le maire considère que cet épisode est une tâche noire sur son mandat jusqu'à présent. « Certains conseillers ont hâte que cela finisse, moi le premier », M. Fortin.
Outre M. Poulin et M. Fortin, l’ancien maire Gilles Boivin s’est dit prêt à revenir à la mairie. « Les vrais patrons, ce sont les gens de la municipalité. C'est à la population à accepter l'avenir de celle-ci », précise le maire Fortin.
Pour Jean-Simon Maheux, ils appuieraient M. Boivin comme conseiller, mais pas comme maire de la municipalité. «Notre homme, c’est Pierre Poulin », réitère le conseiller.
Les normes respectées
Selon la Loi sur les élections municipales et les référendums, ces agissements du conseil municipal de Saint-Prosper seraient conformes d’après le Ministère des Affaires municipales.
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