La CRÉ de plus en plus inquiète du taux de chômage de Chaudière-Appalaches
Chaudière-Appalaches a été longtemps reconnue comme étant une région où le taux d’emploi faisait l’envie de ses voisines. Toutefois, les dernières statistiques sont inquiétantes puisqu’elle a glissé du 3e au 8e rang au Québec, et ce, en seulement quatre mois. Les membres de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de Chaudière-appalaches s’inquiètent de la situation puisque celui-ci est sur le point de franchir la moyenne québécoise du taux de chômage à 6,8 %.
La CRÉ indique que notre région principalement manufacturière est atteinte fortement par la conjoncture économique. Plusieurs facteurs en sont responsables soit la mondialisation, de l’appréciation du dollar canadien et de la récession aux États-Unis. Les élus décrient toujours le programme de régions ressources qui nuisent également à nos entreprises.
Selon l’Institut de la statistique du Québec, les chiffres des derniers mois confirment que la région de la Chaudière-Appalaches vit actuellement la plus forte augmentation du taux de chômage au Québec, soit une hausse de 2,2 %. Ce s’est donc rapproché de la moyenne québécoise puisqu’il a grimpé, de 4,6 % à 6,8 %, de septembre à décembre 2007.
De plus, ces données associées à un ensemble d’indicateurs économiques tels que : le revenu personnel disponible per capita plus bas que la moyenne québécoise, la sous-scolarisation, le taux de suicide parmi les plus élevés au Québec, inquiète la CRÉ.
Nonobstant la croissance économique des villes de Lévis et de Saint-Georges, alors que l’écart entre le taux de chômage du Québec de 7 % et celui de la région de la Chaudière-Appalaches de 6,8 %, n’est plus que de 0,2 % (alors qu’il était de 2,3 % en septembre 2007), la CRÉ dénote une tendance de fond puisque la région de la Chaudière-Appalaches perd des emplois. « Nous n’avons pas la Davie comme gros projets, nous devons nous battre pour l’obtention de petits projets de huit emplois à la fois », a insisté le maire Roger Carette. Ce dernier a aussi décrié la situation lors de sa séance
Une tendance confirmée
Le président de l’Institut économique de Montréal, Paul Daniel Muller a confirmé cette tendance dans le cadre d’une rencontre organisée par la Chambre de commerce de Québec, le 15 janvier. C’est à titre de conférencier invité que M. Muller, lors de l’annonce de ses perspectives 2008, a précisé que les régions centrales manufacturières encaissaient le choc de l’appréciation du dollar. Il a également mentionné, en référence au programme des mesures fiscales aux régions ressources : Je suis de l’avis de ceux qui pensent que c’est une mauvaise mesure.
Une déclaration qui est venue encore une fois réaffirmer les impacts négatifs des deux mesures fiscales que dénonce publiquement la CRÉ de la Chaudière-Appalaches depuis l’automne 2005, soit l’impôt zéro pour les PME manufacturières et le crédit d’impôt remboursable pour les activités de transformation. « Nous constatons la position prise par l’Institut économique de Montréal dans ce dossier. En effet, cela fait déjà près de trois ans que la région de la Chaudière-Appalaches fait suivre des recommandations au gouvernement du Québec à ce sujet. Nous avons même suggéré la mise en place d’une politique de développement économique basée sur quatre axes d’intervention : Productivité, Innovation, Formation et Exportation. L’automne dernier, nous avons pris connaissance des résultats de l’Étude KPMG, qui a démontré que les conditions concurrentielles dans lesquelles opèrent les entreprises en régions centrales et métropolitaines par rapport aux entreprises en régions ressources, grâce à ces mesures fiscales, ont changé », a fait savoir le président de la CRÉ, Réal Laverdière par le biais d’un communiqué de presse.
M. Laverdière affirme depuis longtemps l’urgence d’agir dans ce dossier pour le gouvernement du Québec. La CRÉ souligne qu’elle attend avec impatience le rapport du Groupe de travail sur les aides fiscales aux régions ressources et à la nouvelle économie, rapport qui devait être publié en décembre 2007.
Rappelons que le président de la CRÉ avait mentionné lors du passage de cette commission que l’on assisterait à un « cimetière d’emplois en Chaudière-Appalaches » dû à cette mesure fiscale jugée déloyale.
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