Régions ressources : La Chambre de commerce lance un message clair à Charest
Après avoir déroulé le tapis rouge pour le premier ministre, Jean Charest, la présidente de la Chambre de commerce de Saint-Georges, Brigitte Busque, a semoncé le chef libéral concernant le programme des régions ressources. La présidente a déploré l’adversité dont a fait preuve le gouvernement pour régler l’épineuse question.
« Lorsque l’adversité provient de notre propre gouvernement, et que les décisions de ce dernier viennent à contrecarrer les efforts des entreprises et des travailleurs beaucerons que pouvons-nous faire », a lancé Mme Busque au premier ministre sous les applaudissements de quelques-uns des 250 convives.
La présidente a pris soin de rappeler au premier ministre que de nombreux emplois ont été perdus en région et que la fierté des Beaucerons en a pris tout un coup depuis l'instauration de ce programme. « La région de Chaudière-Appalaches jadis renommée pour une région prospère, un fleuron de la libre entreprise, a perdu cette renommée due à des facteurs impondérables tels la hausse du dollar canadien, la mondialisation, et sans oublier l’épineuse question des régions ressources », rappelle Mme Busque
« Force nous est de constater que la fierté ne suffit plus et la levée du drapeau blanc est couramment invoquée dans les discours populaires. Nous avons besoin de l’appui de notre gouvernement pour mettre un terme à cette érosion de notre secteur manufacturier et celui de la transformation. Comment? Tout d’abord en s’attaquant à la politique des régions ressources. Bien sûr, il y a eu le dépôt du rapport Gagné-Godbout-Lacroix. Nous sommes satisfaits de constater que le président de la commission, Robert Gagné, a reconnu publiquement les iniquités fiscales qui défavorisent les entreprises de Chaudière-Appalaches », indique Mme Busque.
La présidente exhorte le gouvernement Charest d’agir rapidement. « La saga est loin d’être terminée, les effets pervers sur nos entreprises manufacturières dans Chaudière-Appalaches n’ont pas fini de se faire sentir tant et aussi longtemps que le gouvernement du Québec n’aura pas adopté les recommandations du rapport Gagné. Nous espérons que vous prendrez position rapidement dans ce débat quasi existentiel pour notre région compte tenu du prochain dépôt du budget et de nos préoccupations grandissantes à ce dossier. La Beauce rêve qu’à redevenir le moteur économique qu’il a déjà été pour le mieux-être de tout le Québec », a conclu Mme Busque.
Charest promet de régler les iniquités
Lors de son allocution intitulée Nouvel espace économique du Québec, M. Charest souligne que les recommandations sont à l’étude et seront discutées avec les autres partis de l’Assemblée nationale. « Nous allons régler les iniquités dans les domaines où les avantages donnés à une région se font, même si ce n’est pas totalement prouvé, que cela puisse être fait au détriment des autres régions. Il faut éliminer ses obstacles. Notre compétiteur ne se trouve pas dans une autre région, mais bien à l’autre bout de la planète. Il n’y a aucune raison pourquoi on voudrait mettre les régions en compétitions les unes contre les autres. Tout le monde s’entend », indique M. Charest.
Selon M. Charest, le gouvernement dit vouloir donner suite au rapport Gagné surtout pour les mesures incitant les entreprises à l’investissement créant des emplois tangibles.
Carette rencontre Charest
Le maire de Ville Saint-Georges, Roger Carette, a profité de la visite du premier ministre pour lui faire part d’inquiétudes des recommandations découlant du rapport Gagné. Celui-ci trouve qu’il est important d’inclure des mesures fiscales soutenant les entreprises de moins de cinq employés. Il a rappelé le succès d’affaires de l’entreprise N’Ware Technologies qui a débuté dans un sous-sol. Ses succursales se trouvent non seulement à Saint-Georges, mais désormais aux États-Unis.
Le maire Carette souhaite aussi que l’on protège les emplois technologiques de la nouvelle économie incluant celle oeuvrant dans l’amélioration de la productivité telles les entreprises comme Prodevco et Matiss. «Une région comme la nôtre a besoin d’un noyau d’entreprises de la nouvelle économie parce que c’est la rétention de nos jeunes cerveaux instruits », croit ce dernier.
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