Sur les enjeux liés aux tarifs
Samuel Poulin rencontre la consule américaine pour défendre la Beauce
Le député de Beauce-Sud, ministre responsable de la Jeunesse et ministre délégué à l'Économie et aux PME, Samuel Poulin, a rencontré, ce vendredi 14 novembre, à Québec, la nouvelle consule générale des États-Unis, Anne Dudte.
L’objectif de cet échange, présenté par M. Poulin comme « chaleureux, mais surtout très francs et constructifs », portait sur les enjeux économiques qui touchent directement les entreprises de la Beauce et du Québec, particulièrement dans le contexte des tarifs américains et de la renégociation de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique.
Pour la région, où près de 80 % des exportations sont destinées aux États-Unis, cette rencontre revêt une importance particulière. Samuel Poulin affirme avoir été le premier ministre et élu du gouvernement du Québec […] à tenir une rencontre avec Mme Dudte depuis son entrée en fonction le 30 septembre. Il explique que la consule l’a sollicité en raison de son implication avec la cellule économique Beauce-États-Unis et comme ministre délégué à l’économie.
Un appel pour retourner à la table des négociations
Au cœur de l’entretien, les tarifs imposés par l’administration américaine ont occupé une grande place. Le député de Beauce-Sud dit avoir abordé directement les tarifs imposés. Selon lui, il est essentiel de retourner rapidement à la table de négociation, puisque « la stabilité commerciale est essentielle pour nos entreprises et pour l’économie québécoise ».
Lors de l’entrevue qu’il nous a accordée, le député détaille la nature des échanges. « L'objectif (de Donald Trump et de Washington) est d'enrichir les États-Unis et ça peut se faire avec le Canada », insiste-t-il, évoquant l’acier, l’aluminium, le bois et plusieurs autres secteurs. Il dit avoir rappelé que l’Amérique du Nord « doit avoir une perspective où l’Amérique s’unit, face à l’Asie, face à l’Europe, plutôt que de se déchirer ». Un message qu’il juge incontournable dans le contexte actuel.
Les enjeux agricoles, forestiers et acéricoles font aussi partie des sujets soulevés. Dans son message public, Samuel Poulin mentionne avoir « fait le point sur la réalité de nos régions, sur la situation de nos forestiers, de nos agriculteurs, de nos acériculteurs ainsi que de l’industrie des alcools ». En entrevue, il précise que l’industrie du sirop d’érable, « très importante aux États-Unis », représente un levier majeur, rappelant que « 70 % de la réserve mondiale de sirop d'érable » provient du Québec.
Le tourisme, qui touche directement la région Chaudière-Appalaches par la proximité de la frontière et l’achalandage américain, a lui aussi été évoqué. « On a abordé cet enjeu-là parce que je considère que c’est important que ces gens-là dépensent de l’argent chez nous », dit-il, soulignant que les Américains sont un moteur économique pour les régions.
Une discussion respectueuse et constructive
Selon lui, la consule générale s’est montrée réceptive. « Je l’ai senti très ouverte. Elle souhaite que les relations puissent se rétablir entre le Canada et les États-Unis », complète-t-il. Il ajoute que Mme Dudte « a pris énormément de notes des différentes entreprises dont je lui ai parlé », en vue de faire un rapport à Washington.
Le député reconnaît malgré tout les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les différents acteurs des discussions, notamment dues à l'imprévisibilité du président américain. « C’est sûr que Donald Trump, je pense qu’il est imprévisible même avec son équipe. C'est une personne très particulière », confie-t-il, tout en précisant faire « la différence entre le président américain et les Américains ». Selon lui, « la défense de nos intérêts économiques exige une communication continue et rigoureuse ».
Dans cet esprit, Samuel Poulin rappelle qu’un retour rapide aux négociations est crucial. Il note que le Canada est prêt à revoir l’entente commerciale et que les échanges entre Ottawa et Washington sont actuellement au point mort. « Ce n'est pas normal, il faut que l'on se parle », a-t-il ajouté.
Durant la rencontre, le député a aussi évoqué les impacts concrets pour les entreprises beauceronnes. Il soutient que certaines « ont localisé davantage de production du côté des États-Unis » pour composer avec les tarifs, tandis que d’autres « séparent la facture entre les deux pays ». Il précise aussi avoir discuté de la chaîne d’approvisionnement, des effets sur les emplois locaux et de la nécessité pour les entreprises de travailler davantage avec l’Ontario.
Enfin, le député indique avoir invité la consule générale à venir en Beauce, estimant qu’elle apprenait encore à connaître le Québec et qu’il serait utile de voir sur le terrain les impacts économiques locaux.
Pour la Beauce, cette rencontre constitue donc un signal politique important, alors que plusieurs entreprises exportatrices de la région, du bois à l’acier en passant par le manufacturier spécialisé, devront composer avec un climat commercial instable dans les prochains mois.

