Évaluer les répercussions du vaccin contre le VPH
Chaque année au Canada, environ 400 femmes meurent du cancer du col de l'utérus et 1 400 autres reçoivent le diagnostic de la maladie. Mais cette situation est sur le point de changer.
En 2006, Santé Canada a approuvé un vaccin contre quatre souches du virus du papillome humain (VPH), qui sont responsables de 70 % des cas de cancer du col de l'utérus. Peu après, les gouvernements provinciaux ont commencé à introduire les programmes de vaccination contre le VPH. Le nouveau vaccin sera-t-il vraiment aussi efficace qu'on l'espère? Combien de temps faudra-t-il avant que les taux de cancer du col de l'utérus diminuent?
Les nouveaux vaccins suscitent toujours de l'espoir, mais la réussite d'un vaccin dépend de nombreux facteurs, tels que le nombre de personnes qui décident de se faire vacciner. Des données préliminaires donnent à penser que l'utilisation du vaccin varie beaucoup d'une province à l'autre. Avec l'aide du financement des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le Dr Christopher Bauch, à l'Université Guelph, ses étudiants et ses co-chercheurs conçoivent un modèle informatique qui pourrait nous aider à prévoir les changements qu'apportera le vaccin contre le VPH.
« Le vaccin réduira le nombre de cas de cancer du col utérin, mais nous ne savons pas avec certitude quelle sera l'ampleur de la réduction ou à quelle rapidité elle se produira, affirme le Dr Bauch. Nous ne pouvons pas prédire l'avenir, mais des modèles informatiques peuvent nous aider à prévoir ce qui pourrait se passer. »
Les responsables de la santé publique pourront utiliser le modèle du Dr Bauch pour évaluer les changements dans les taux de cancer du col de l'utérus et déterminer quelles femmes profiteront le plus des campagnes d'immunisation. Il en résultera une réduction des coûts de soins de santé et un traitement plus ciblé.
Par exemple, si un grand nombre de femmes décident de remonter leurs manches pour recevoir le vaccin contre le VPH, les recommandations en matière de dépistage du cancer du col de l'utérus pourraient être modifiées. À l'heure actuelle, Santé Canada recommande que les femmes subissent un test de Papanicolaou tous les trois ans (ou plus souvent si elles présentent des facteurs de risque précis) pour aider à dépister la maladie à un stade précoce.
« Si le vaccin réduit d'un important pourcentage l'incidence du cancer du col de l'utérus, un dépistage aux cinq ans pourrait suffire pour la plupart des femmes. Nous pourrions alors utiliser l'argent économisé du côté du dépistage pour créer des programmes d'approche pour les femmes qui sont moins susceptibles de subir un dépistage ou qui présentent un risque particulièrement élevé de développer le cancer du col utérin », explique le Dr Bauch.
Le Dr Bauch insiste sur le fait que, pour l'instant, il est très important que toutes les femmes continuent de suivre les recommandations actuelles en matière de dépistage. Mais avec l'aide de sa recherche, nous pouvons espérer un avenir sans cancer du col de l'utérus.
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