De nombreux joueurs pathologiques non traités en région
Des Québécois vont jusqu’à perdre leur chemise au jeu, et la région n’y échappe pas selon Myriam Nadeau, coordonnatrice des services externes de CRATCA à Beauceville. «Ça arrive aussi chez nous en Chaudière-Appalaches et en Beauce», souligne cette dernière.
Le CRAT-CA traite annuellement 3000 personnes en Chaudière-Appalaches pour diverses dépendances à l’alcool, à la drogue ou au jeu. Seulement, 250 de celles-ci ont été traitées et suivies pour des problèmes de jeux compulsifs ce qui représente la pointe de l’iceberg en région selon Mme Nadeau. «L’établissement est méconnu de la population. Malheureusement, il y a un nombre important qu’on ne rejoint pas», avoue la coordonnatrice.
Profil du joueur
Parmi ceux qui s'adonnent aux jeux de hasard et d'argent, certaines personnes développent une pathologie : le jeu devient une maladie ou une dépendance se traduisant par une impulsion incontrôlable à miser de l'argent. Ces joueurs compulsifs n’hésitent pas à dépenser leur argent dans les billets de loterie ou dans les jeux en ligne incluant les appareils de loterie vidéo. Ces appareils sont grandement disponibles dans les casinos et les bars de la province. Dernièrement, l’émergence du poker a aussi un impact sur le nombre de personnes atteintes.
Cette dépendance les amène à des conflits au travail, à la maison et avec leurs proches. «Au CRAT-CA, notre rôle est de rétablir l’équilibre des sphères de vie des personnes atteintes par la problématique», indique Mme Nadeau.
Se faire traiter
Cet organisme méconnu de la population souhaite rappeler aux personnes ainsi qu’à leurs proches en Chaudière-Appalaches que des services gratuits sont disponibles partout sur le territoire. De plus, dès l’automne 2008, des services d’intervention de groupe seront disponibles à Lévis. Graduellement, l’offre s’étendra à l’ensemble de la région.
Le CRAT-CA accueille et évalue les personnes aux prises avec un problème de jeu. Ensuite, ils doivent suivre un plan d’intervention et atteindre les objectifs de traitement. Le client peut profiter de services de réadaptation externes avec un professionnel. Les personnes peuvent recevoir des traitements intensifs en hébergement d’une durée de 28 jours, à la Maison L’Odyssée. Un professionnel assurera ensuite un suivi postthérapie. Au besoin, des intervenants accompagneront aussi la personne dans sa démarche de réinsertion sociale.
Selon Mme Nadeau, les interventions sont guidées par les meilleures pratiques reconnues en matière de traitement du jeu pathologique. Elles sont basées sur le modèle d’intervention développé par le Centre québécois d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu de l’Université Laval (CQEPTJ). Cet établissement régional public est reconnu depuis 2005.
Soulignons que les gens affectés incluant les membres de l’entourage d’une personne atteinte doivent communiquer des services d’accueil des Centre de santé et services sociaux de la région ou d’appeler au 1-888-774-3329.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.