Uniformes à la Trinité : « Une belle marée bleue » — Céline H. Bolduc
Le 29 août dernier, la rentrée de l’École secondaire Notre-Dame-de-la Trinité était quelque peu particulière pour ces 800 élèves. Désormais, ils doivent maintenant arborer un uniforme, un gilet de diverses teintes de bleu à l’effigie de l’école secondaire. La directrice de l’établissement, Céline H. Bolduc, est satisfaite de l’entrée en vigueur de cette règle.
Elle trouvait beau de voir les élèves de sa polyvalente lors de la rentrée. « Il s’agit d’une belle marée bleue », commente cette dernière.
Une semaine après la rentrée, tous les élèves ont leurs uniformes et doivent les porter en tout temps. Chaque élève doit porter le nouveau chandail de style polo, manche courte ou longue. Les élèves ont le choix de porter le modèle bleu pâle ou bleu marin. Cela a aussi pour effet d’uniformiser l’habillement des jeunes.
Uniformiser l’habillement des ados
Au printemps dernier, le comité d’établissement a jugé bon d’instaurer un uniforme pour ses élèves afin de standardiser l’habillement de ces jeunes. L’hypersexualisation des vêtements demeure très présente chez nos adolescentes. Malgré leur jeune âge, l’habillement de ses demoiselles était à l’occasion déplacé selon la directrice de l’école. On déplorait ce genre d’accoutrement : bustiers, bretelles spaghetti, jeans à taille très basse, camisoles légères, dos dénudé et nombrils à l’air… etc.
Chez les garçons, ce n’était guère mieux, on voyait des chandails très vulgaires, voire même obscènes. L’an dernier, Mme Bolduc a surpris un de ses élèves avec un chandail illustrant une femme à quatre pattes devant le pénis d’un garçon. « Les jeunes ne font pas la distinction entre l’école et la plage », commente la directrice.
On voulait aussi augmenter le sentiment d’appartenance de ces jeunes. « On a que ces jeunes deux ans, le sentiment d’appartenance doit se développer rapidement », note Mme Bolduc.
De plus, l’uniforme permet de reconnaître les élèves sur la cour d’école puisque certains jeunes de la Polyvalente Saint-Georges venaient se mêler à eux lors des pauses du dîner.
D'autres bons côtés
La directrice, Céline Bolduc, portait aussi fièrement le chandail à l’effigie de l’école.
Un parent, Michel Nlep, se disait bien heureux de voir ces jeunes avec un uniforme. « C’est une bonne chose que l’uniforme soit instauré. Cela a l’avantage de créer une certaine discipline et cela vient altérer les différences sociales entre les riches et les pauvres », affirme M. Nlep. Les parents apprécient aussi le fait qu’il est plus facile d’habiller leurs ados pour l’école.
Cependant, l’instauration de ce chandail ne plaît pas particulièrement aux élèves reconnaissait un groupe d’ados. « Il aurait pu être plus beau. Ce n’est pas grave, il me reste qu’un an ici », critiquait une de ces jeunes. Dans l’école, certaines jeunes filles essayer de mettre en valeur leur habillement par l’ajout d’accessoires comme des foulards.
Malgré tout, ces jeunes reconnaissaient le côté pratique de la chose. Il n’est donc plus question de se demander quoi porter le matin. Ce même groupe soulignait également que les jeunes n’allaient plus se moquer d’un autre élève pour son habillement. Tout le monde est à la même page.
La situation surveillée de près
D’autres écoles secondaires pourraient emboîter, le pas avancent, certains élèves. Andréanne Thibault-Fortin soutient que la Polyvalente Saint-Georges pourrait aussi imiter la Trinité si tout se déroule bien. La directrice de la Trinité a avoué que la situation à l’école sera surveillée de près surtout par le comité de parents de cet établissement.
Pour ce qui est du directeur général de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin, Normand Lessard, a simplement précisé qu’il s’agissait d’une bonne chose. Il ignorait à ce moment si d’autres établissements souhaitaient imiter la Trinité.
Un impact régional
L’instauration de cette règle a été bénéfique pour l’entreprise, Vêtements Pulsation, située à Saint-Joseph-des-Érables. La direction de l’école lui a confié la tâche de produire les gilets et les polos pour toute l’école. L’entreprise beauceronne a pu produire entre 4000 et 5000 unités pour les 800 élèves d’après Guy Boudreau de Vêtements Pulsation. Il se dit heureux de la confiance témoignée par les parents et la direction. « On est bien content d’avoir obtenu ce contrat. On a développé une belle gamme de produits et à bon prix pour que ce soit convenable pour les parents des 800 élèves. À la mi-septembre, nous produirons aussi une ligne de polars », souligne ce dernier.
Spécialisée dans les vêtements sportifs, l’entreprise a conçu un produit totalement québécois pour la Trinité. Le tissu provient de Montréal et a été assemblé en Beauce et a donné de l’emploi à neuf personnes. L’entreprise assure un service à la clientèle tout au long de l’année scolaire. Une chose qui aurait été impossible de faire en Chine selon M. Boudreau.
On aperçoit sur la photo Guy Boudreau qui distribue les uniformes aux élèves.
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