La Société protectrice des animaux (SPA) Beauce-Etchemin profite de la période de renouvellement des contrats avec les municipalités de la région pour signifier à la population et aux élus que les services qu'elle offre sont uniques et essentiels.

Selon la porte-parole de la Société, Céline Doyon, le personnel et l'équipe de bénévoles tiennent pour le moment la SPA à bout de bras. Les dons et les recettes des activités de financement devraient normalement servir à améliorer les installations de la SPA situées à Saint-René, mais pour l'instant, tout l'argent dont dispose la Société lui sert à peine à survivre.

La question à deux piastres
Mme Doyon insiste sur le fait que les municipalités doivent avoir un contrat avec la SPA pour que les gens vivant sur son territoire puissent profiter de ses services. Comme pour tout service, cela va de soi. Pour cela, les municipalités doivent donc verser une très légère redevance par personne, estimée à pas même 2 $ par année. Pour les citoyens, cela ne représente pratiquement rien, mais pour la SPA, c'est une question de survie.

En effet, plusieurs municipalités de la région, dont la Ville de Saint-Georges, refusent d'entériner un tel contrat et ne versent aucune redevance à la SPA. « Mais de quoi pensez-vous que nous vivons? De l'air du temps! », se demande Mme Doyon. « La question est simple, c'est que ça nous prend tant pour arriver. On ne veut pas s'enrichir, on ne veut pas faire pitié, on veut juste donner le service! Si vous n'en voulez pas, dites-nous le tout de suite, on va arrêter ça », laisse-t-elle tomber, visiblement exaspérée.

Car si elle n'a pas rallié assez de municipalités à sa cause en janvier prochain, la SPA Beauce-Etchemin sera contrainte d'arrêter son offre de service et devra fermer boutique. « Ce n'est pas une menace, c'est la réalité! La balle est dans leurs camps maintenant », lance Mme Doyon en parlant des municipalités.

Conscientiser les gens
Toujours selon Mme Doyon, les gens ne sont pas tout à fait conscients du coût que représente pour la SPA la prise en charge d'un animal par leur refuge : vaccination, nourriture, vétérinaire, temps du personnel sont autant d'éléments qui font rapidement grimper la facture. « La SPA est un organisme à but non lucratif et on ne dispose d'aucune subvention gouvernementale », rappelle la porte-parole.

Les activités de la SPA ne pourraient donc pas se faire sans l'appui généreux d'environ 25 bénévoles.
Pour remplir sa mission, la SPA préconise une approche unique pour le contrôle animalier. En effet, plutôt qu'une approche curative, elle privilégie une approche préventive en mettant l'accent sur l'information, l'éducation et la responsabilisation des citoyens.

Mme Doyon dispose ainsi d'une chronique diffusée les samedis matins à la radio Cool FM. De plus, elle effectue plusieurs activités de sensibilisation, dont des tournées auprès des jeunes. « Quand je fais le tour des écoles, j'essaie de convaincre la génération qui nous suit que c'est une responsabilité que d'adopter un animal, ce qui implique aussi qu'on est responsables de ses rejetons », souligne Mme Doyon.

La bêtise humaine
En nous racontant une panoplie d'histoires horribles et dépassant l'entendement, la porte-parole nous a en quelque sorte justifié le caractère essentiel de l'offre de service de la SPA. « Pour certaines personnes, un animal c'est un peu comme un objet. Quand ce n'est plus bon, on le jette à la poubelle », lance Mme Doyon sans exagération, en nous racontant avoir trouvé un groupe de chats agonisants dans un conteneur à déchets de Saint-Georges à la veille de Noël l'an passé.

Pour une amoureuse des animaux comme Mme Doyon, ce qu'elle voit tous les jours lui sert tout de même de leçon à propos de l'humanité. « Il y toutes sortes de monde. J'en ai appris plus sur les humains en quatre ans à la SPA qu'en une carrière complète dans le domaine des relations humaines », témoigne Mme Doyon. La conclusion qu'elle tire de ses expériences fait réfléchir. « Ce n’est pas les animaux qui me font pitié, c'est l'insouciance de certaines personnes », souffle-t-elle.

Un appel à la population
La SPA mise donc maintenant sur les citoyens, pour que ceux-ci aillent vers leur municipalité et exigent les services essentiels qu'elle offre. « Tant qu'on peut compter sur des personnes qui vont vouloir véhiculer des valeurs de respects de la vie, j'ai espoir », termine Mme Doyon.

Pour encourager la SPA Beauce-Etchemin, la population pourra d'ailleurs lui signifier son appui dans le cadre d'un déjeuner-bénéfice qu'elle tiendra le dimanche 9 novembre prochain, à la salle des Chevaliers de Colomb de Saint-Georges Ouest. Les bénévoles et l'équipe de la SPA vous y attendent.


Jenny Poulin, l'animalière du refuge de Saint-René.

Des poches de chatons entassés comme des carottes arrivent fréquemment à la SPA. L'organisme en a encore reçu deux il n'y a pas si longtemps. (Photo: Courtoisie)