Une épicerie à faible coût pour André Spénard et Lise Breton
Afin de sensibiliser la population aux réalités vécues par les familles à revenu modeste, les membres du Groupe de Réfléxion et d’Action sur la Lutte à la Pauvreté (GRAP) de la Nouvelle-Beauce, ont initié cette année l’activité « Épicerie à faible coût ». Plus précisément, cette activité a permis de faire vivre à deux personnalités publiques de la Nouvelle-Beauce, soit Monsieur André Spénard, député de Beauce-Nord et Madame Line Breton, vice-présidente aux ressources humaines chez Aliments Breton, l’expérience de faire une épicerie pour nourrir une famille pour une semaine avec seulement 100 $ en poche.
Le scénario de cette activité était basé sur un budget réel d’une famille de deux adultes et deux enfants de 8 et 10 ans, dont les deux parents travaillent, le père à temps plein dans une usine à un salaire de 16 $/heure et la mère dans un magasin à raison de 25 heures par semaine à un salaire horaire de 10,25 $. En prenant soin de calculer toutes les dépenses (loyer, électricité, téléphone, auto, etc.), il ne leur reste que 100 $ par semaine pour se nourrir. Par conséquent, les participants avaient donc un budget de 100 $ pour faire l’épicerie pour une semaine en planifiant non seulement les repas du soir, mais aussi les déjeuners, les lunchs du midi, ainsi que les collations pour tous les membres de la famille.
Une tâche ardue
C’est donc dans ce contexte que Monsieur Spénard et Madame Breton ont accepté de se prêter au jeu et de se mettre dans la peau d’une famille à revenu modeste le temps d’une épicerie. Après s’être longuement préparés à se faire un menu de la semaine, à éplucher les circulaires et à rechercher les coupons-rabais disponibles, Monsieur Spénard et Madame Breton étaient fins prêts à relever le défi. La tâche s’est avérée ardue, mais tout de même réussie. Résultat : la facture de l’épicerie de Monsieur Spénard s’est élevée à 98,85 $ et celle de Madame Breton à 100,10 $, donc elle a dû faire le choix d’enlever une canne de jus de tomate pour ainsi obtenir une facture totale de 98,55 $.
À la suite de la réalisation de cette activité, Madame Breton et Monsieur Spénard ont partagé leurs impressions et commentaires. Tous deux se sont entendus pour dire qu’il ne s’agit pas d’un exercice simple à réaliser lorsqu’il s’agit d’une première fois. Selon Monsieur Spénard, à force de faire son épicerie dans un tel contexte, il doit devenir de plus en plus facile de réussir à faire des économies. Cependant, lorsque c’est la première fois qu’on fait son épicerie en fonction des spéciaux, avec une liste très stricte et des coupons-rabais, ce n’est pas si évident que cela.
Pour réussir à être le plus économe possible, il faut être bien préparé. Il faut avoir établi son menu de la semaine à partir des spéciaux dans les épiceries, rechercher des coupons-rabais qui pourront aider à faire encore plus d’économies et se faire une liste d’achat.
Madame Breton et Monsieur Spénard ont trouvé qu’un budget de 100 $ par semaine pour nourrir 2 adultes et 2 enfants, c’est n’est pas beaucoup. On ne peut pas se permettre de luxe et on doit s’en tenir à l’essentiel. Ils ont malgré tout réussi à acheter des aliments permettant de préparer des repas équilibrés, mais tout de même de base. Toutefois, il est important de préciser que le défi ne comprenait aucune contrainte d’achat comme du papier hygiénique, du beurre, du ketchup ou autre, ce qui laissait un peu plus de sous pour les repas de la semaine.
Les services disponibles
Pour faire des économies, il est important de tenir compte des jardins communautaires et collectifs qui représentent aussi des alternatives intéressantes pour se nourrir à faible coût. Il en est de même pour les cuisines collectives qui permettent de cuisiner en groupe et d’économiser davantage que lorsqu’on cuisine seul. Cependant, même en tenant compte de ces alternatives, certaines familles ont malgré tout de la difficulté à joindre les deux bouts. Dans ce cas, les banques alimentaires et les services d’entraide peuvent être d’une grande utilité. En Nouvelle-Beauce, il est notamment possible de compter sur les services de l’organisme La Source qui peut offrir de l’aide alimentaire aux gens dans le besoin.
Bref, Monsieur Spénard et Madame Breton ont bien aimé leur expérience et le fait de vivre l’instant d’un moment la réalité quotidienne de plusieurs familles de notre région. Cette activité leur a fait réaliser qu’il n’est pas facile de réussir à bien se nourrir lorsqu’on a des contraintes budgétaires. Le GRAP de la Nouvelle-Beauce remercie ses deux complices, Madame Breton ainsi que Monsieur Spénard, et espère sincèrement réussir à sensibiliser la population à la réalité des personnes vivant avec un revenu modeste. « Ces personnes, ce sont peut-être vos voisins, vos amis, voire même des membres de votre famille… Alors tout comme Madame Breton et Monsieur Spénard, soyez solidaires à cette réalité et laissez tomber les préjugés! » conclut le GRAP.
3 commentaires
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Avec SON $ 100.00 on aurait dû l'obliger à comptabiliser et inclure le papier de toilette, le beurre, pâte dentifrice, le savon de corps et à linge, etc... Je suis convaincue qu'il ne serait PAS PARVENU, mais NOUS, pris dans cette situation, NOUS LE DEVONS !!! Et PAS PARCE QUE NOUS LE FAISONS RÉGULIÈREMENT, c'est un CASSE-TÊTE DE TOUS LES JOURS.
Parce qu'il est parvenu à faire son épicerie à $ 100.00 il laisse sous entendre dans ses propos que ÇA LE PRÉOCCUPE PAS PLUS QUE CELA LES GENS DANS LE BESOIN, donc, moi, ce que je sous entends c'est QU'IL N'EST PAS LA PERSONNE À ALLER VOIR POUR DE L'AIDE...
Et j'aurais bien aimé VOIR LE DÉTAIL DE SES ACHATS... S'il a fait 5 épiceries pour arriver à ses fins, qu'il ne pense pas que NOUS, nous pouvons nous permettre cela...
Pour lui, cela a été une partie de plaisir, pour NOUS C'EST UNE RÉALITÉ CHAQUE SEMAINE...
Madame Breton semble avoir été BEAUCOUP PLUS SENSIBILISÉE à la suite de ce test.
Tout d’abord, lorsque nous avons mentionné que M. Spénard avait dit «qu’à force de faire son épicerie dans un tel contexte, il doit devenir plus facile de faire des économies», c’est que lors de cette activité, il a constaté que ce n’était pas du tout évident et qu’il faut se trouver des trucs pour réussir à acheter tout ce dont une famille a besoin avec la modique somme de 100$ par semaine... Donc, il s’est dit qu’au fil du temps, avec un peu de pratique, on doit devenir plus habile pour créer des menus économiques, pour consulter les circulaires, pour trouver des coupons-rabais et les accumuler pour en avoir plus, pour faire des provisions de denrées non-périssables lorsqu’il y a de bons soldes, etc. C’est en ce sens que M. Spénard s’est exprimé ainsi, nous tenions donc à y apporter ces précisions pour que ses propos ne soient pas mal perçus.
De plus, le commentaire a fait part que M. Spénard n’est pas préoccupé par les gens dans le besoin. Nous ne sommes pas d’accord avec cette affirmation, au contraire, M. Spénard s’est montré très sensible à la cause, même qu’il a déjà contribué à plusieurs reprises à des initiatives locales visant à aider les gens de notre milieu. D’ailleurs, lors de l’activité, il a tenu à payer lui-même la facture de l’épicerie et a décidé de remettre l’ensemble des aliments achetés à un organisme communautaire de la région et ce, même si ce n’était pas du tout la formule qui avait été prévue au départ. Il a donc profité de l’occasion pour faire un don personnel dans le but d’aider les gens. Ainsi, nous ne pouvons pas endosser les propos disant que M. Spénard n’est pas une personne à aller voir pour obtenir de l’aide, puisque ces actions nous ont démontré le contraire.
À titre indicatif, nous pouvons dire que l’activité a été réalisée dans une seule épicerie, donc M. Spénard n’a pas fait 5 épiceries pour arriver à ses fins.
Contrairement au commentaire reçu, M. Spénard n’a pas trouvé que c’était une partie de plaisir de faire son épicerie dans de telles conditions. Il faut faire la nuance entre avoir aimé son expérience et avoir trouvé que c’était une partie de plaisir. Dans les faits, il a aimé son expérience parce que le scénario que nous lui avons proposé lui a permis de vivre concrètement ce que peuvent vivre au quotidien les gens à revenu modeste. À plusieurs reprises, il nous a mentionné que la tâche était ardue et qu’il ne s’agissait pas d’un exercice simple à réaliser. Donc, on est loin de la partie de plaisir!
En conclusion, nous pouvons affirmer que M. Spénard a semblé tout aussi sensibilisé que Mme Breton suite à la réalisation de cette expérience. En tant qu’organisateurs de l’activité et membres du Groupe de réflexion et d’action sur la pauvreté de la Nouvelle-Beauce, nous avons été très satisfaits du déroulement et des résultats obtenus. C’est donc dans cette optique que nous tenions à réagir, puisque notre mandat est de sensibiliser la population aux réalités vécues par les personnes à revenu modeste, afin que les gens développent leur réflexe d’aider leur prochain et non de le juger.
En espérant que ces précisions permettront de changer votre perception à l’égard de notre expérience avec M. Spénard.
Bien à vous,
Les membres du GRAP de la Nouvelle-Beauce