Seulement un tiers des Québécois sont favorables à l’instauration du marché du carbone s’il entraîne une hausse du prix de l’essence
Dès le 1er janvier 2015, la vente d’essence sera soumise au marché du carbone qui sera formé uniquement par le Québec et par la Californie. Cette nouvelle mesure pourrait entraîner une hausse de 0,03 $ du litre.
La firme Léger Marketing a réalisé un sondage pour le compte de l’Institut économique de Montréal (IEDM). Le sondage révèle que près de la moitié des Québécois sont défavorables à cette nouvelle mesure, alors que 36 % y sont favorables. Les résultats de cette enquête ont également démontré que la majorité des personnes interrogées n’étaient pas au courant de cette nouvelle mesure qui vise à lutter contre les changements climatiques. En effet, seulement 54 % des répondants sont favorables à soumettre la vente d’essence au marché du carbone avant de connaître l’impact que cette nouvelle mesure pourrait avoir sur l’économie. Ce pourcentage diminue toutefois lorsque les répondants apprennent que cette nouvelle mesure pourrait entraîner une hausse du prix de l’essence pouvant aller jusqu’à 0,03 $ le litre. Ainsi, le nombre d’opposants passe de 13 % à 46 %. « Même si la majorité des Québécois souhaitent en principe lutter contre les changements climatiques, le prix à payer avec ce marché du carbone est trop lourd selon plusieurs d’entre eux. Augmenter le prix de l’essence au Québec, et ceci surtout dans un contexte où il n’augmentera pas chez nos voisins, provoquera sans équivoque du mécontentement », affirme Youri Chassin, économiste à l’IEDM
Une crainte pour l’économie du Québec
Par ailleurs, la plupart des répondants considèrent que ce serait préférable que plus de provinces canadiennes ou d’États américains adhèrent à cette entente avant de la mettre en vigueur pour éviter de nuire à la compétition entre le Québec et ses voisins. « Les Québécois comprennent que de s’imposer un tel fardeau alors que les autres ne le font pas risque de défavoriser nos entreprises et de nuire à notre économie », explique Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM. « On ne doit pas oublier que le Québec est déjà une des provinces taxant le plus l’essence au Canada. Le calcul de 0,03 $ par litre est conservateur, certaines estimations prévoyant plutôt une hausse d’environ 0,10 $ par litre d’ici 2020. Ces hausses peuvent ne pas paraître substantielles en elles-mêmes, mais c’est le total qui finit par faire mal quand on sait qu’une famille possédant deux voitures paie facilement plus de 1200 $ par année en taxes sur l’essence », conclut Michel Kelly-Gagnon.
Notons que le sondage a été mené par internet auprès de 1000 répondants âgés de 18 et qu’il a été réalisé entre les 11 et 14 août derniers. La marge d’erreur d’un sondage probabiliste avec un échantillon de cette taille aurait été de + ou – 3,1 %, 19 fois sur 20.
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