Qu'est-ce que les gens de Chaudière-Appalaches savent de la bonne santé mentale ?
Dans le cadre de la semaine de la sensibilisation des maladies mentales, qui s’est tenue du 6 au 11 octobre, EnBeauce.com a rédigé un dossier de deux articles sur le sujet. Considérant qu’une étude réalisée par l’Association canadienne pour la santé mentale de Chaudière-Appalaches révèle une confusion des gens de la région entre bonne santé mentale et maladies mentales, nous nous attarderons à différencier les deux. Le premier article de ce dossier montrera comment les gens de Chaudière-Appalaches entrevoient la bonne santé mentale comparativement à ce qu’elle est en réalité. Dans l’autre article, nous y présenterons les différentes maladies mentales. D’autres articles viendront s’ajouter à ce dossier au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Chacun aura pour sujet une des différentes maladies mentales.
Une étude réalisée en 2010 par l’Association canadienne pour la santé mentale lève le voile sur ce que les gens de la région de Chaudière-Appalaches pensent connaître en matière de bonne santé mentale. D’entrée de jeu, l’étude révèle que la bonne santé mentale est perçue comme un état. « Les gens pensent que la santé mentale est un état, soit on est en bonne santé mentale, soit on ne l’est pas. C’est très important comme constat, parce que ça veut dire que les gens pensent qu’ils ont peu de pouvoir sur leur santé mentale, qu’ils ne peuvent pas agir pour l’améliorer », commente Guylaine Gourgues, directrice de l’Association canadienne pour la santé mentale Chaudière-Appalaches. L’étude démontre notamment que les gens associent maladies mentales et bonne santé mentale.
Selon Madame Gourgues, les personnes « ont du pouvoir sur leur santé mentale et elles peuvent agir pour se sentir en équilibre émotionnel et prévenir la détresse psychologique, tout comme elles peuvent faire de l’exercice, bien manger pour leur santé physique. Pour certaines personnes, une bonne santé mentale est tout simplement l’absence de maladie mentale. La santé mentale regarde tout le monde. Les personnes ayant un diagnostic de maladie mentale ont elles aussi une santé mentale et celle-ci peut parfois être meilleure que celle des personnes qui n’ont pas de diagnostic ».
L’étude a également révélé que les gens de la région de Chaudière-Appalaches considèrent que la qualité du lien social est un élément important pour avoir une bonne santé mentale. Selon eux, avoir une bonne santé mentale aurait un lien avec la santé physique. Chaque personne serait responsable de sa santé mentale. « Les personnes font peu de lien entre les services disponibles dans leur communauté et leur santé mentale. Ils ne mentionnent pas non plus l’influence des politiques, des lois, des services publics », explique Madame Gourgues. Cette recherche révèle par ailleurs que les gens de la région font très peu de liens entre la bonne santé mentale et l’estime de soi et la confiance en soi.
Dans les faits, qu’est-ce que la bonne santé mentale ?
L’Organisation mondiale de la santé définit la bonne santé mentale comme « un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté. »
Sur son site internet, le ministère de la Santé et des Services sociaux explique pour sa part que pour conserver une bonne santé mentale, « il faut établir un équilibre entre les divers aspects de sa vie : social, physique, mental, économique et spirituel. Atteindre et maintenir cet équilibre nécessite un effort constant ». Nombreux seront les difficultés et les défis de la vie qui vont le faire basculer. Chaque fois, cela demandera du travail pour rétablir le point d’équilibre nécessaire au maintien d’une bonne santé mentale.
De son côté, l’Association canadienne pour la santé mentale définit la santé mentale comme « un mouvement constant, une recherche d’équilibre entre différents aspects de sa vie : physique, mental, spirituel et émotif. Elle est influencée par les conditions de vie, les valeurs collectives dominantes ainsi que les valeurs propres à chaque personne. Elle est donc à la fois une responsabilité collective et individuelle. Par conséquent, la santé mentale favorise la qualité de la vie des individus, des familles, des populations et des nations. Nous estimons que l’objectif essentiel des actions menées dans le domaine de la santé mentale est d’améliorer le bien-être et le fonctionnement des populations en mettant en évidence leurs points forts et leurs ressources, en accroissant leur résilience et en stimulant les facteurs de protection individuelle et sociale ».
La Société pour les troubles de l’humeur du Canada définit la santé mentale, qu’elle appelle également bien-être, comme « un idéal que nous nous efforçons tous d’atteindre. C’est un équilibre de la santé mentale, émotionnelle, physique et spirituelle ».
Constat
À la lecture de la recherche présentée par l’Association canadienne pour la santé mentale de Chaudière-Appalaches et des définitions de ce qu’est la santé mentale selon l’Organisation mondiale de la santé, le ministère de la Santé et des Services sociaux, l’Association canadienne pour la santé mentale et la Société pour les troubles de l’humeur du Canada, il en ressort une méconnaissance de la population de la région en ce qui concerne la bonne santé mentale. Alors que les gens sont conscients qu’ils ont du pouvoir sur leur santé physique, ils pensent à l’inverse qu’ils ont peu de pouvoir sur leur santé mentale d’où la croyance qu’il s’agit d’un état. Il est possible, par exemple, d’obtenir et de maintenir une bonne santé physique en mangeant sainement, en faisant de l’exercice et en ne fumant pas. Autrement dit, chaque personne a du pouvoir sur sa santé physique.
Les gens croient que, contrairement à la santé physique, il n’y a rien à faire pour obtenir et pour maintenir une bonne santé mentale. Cela se révèle cependant faux. Comme pour la santé physique, chaque personne est responsable de sa santé mentale. Pour maintenir une bonne santé mentale, il faut donc rechercher un certain équilibre entre certains aspects de sa vie qui amène à un état de bien-être. Pour ce faire, chaque individu est amené à surmonter des difficultés et à relever des défis que la vie met sur leur chemin. « Puisque personne n’a une vie parfaite, la santé mentale consiste donc à acquérir les aptitudes permettant de gérer les hauts et les bas de la vie, et ce, de la meilleure façon possible », explique la Société canadienne pour les troubles de l’humeur du Canada.
Un exemple de facteur qui peut venir briser cet équilibre si important au maintien d’une bonne santé mentale est le stress. Selon la Fondation des maladies mentales, il est possible d’agir sur son milieu que ce soit à l’école, au sein de la famille ou au travail et sur sa façon de gérer son stress. Pour mieux le gérer, la Fondation explique qu’il est possible de modifier ses conditions de vie. Changer d’emploi pour obtenir un meilleur salaire pourrait être une façon de modifier ses conditions de vie. Il importe donc de ne pas oublier que chaque individu a le pouvoir de maintenir une bonne santé mentale tout comme il peut le faire avec sa santé physique.
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