Près de 1 500 membres du Syndicat de l'enseignement de la Chaudière (SEC) ont manifesté aujourd’hui à Saint-Georges pour défendre le système public d’éducation du Québec ainsi que leurs conditions de travail.
« Avoir autant de gens solidaires en grève aujourd’hui démontre clairement que le personnel enseignant est déterminé à se battre pour défendre ses conditions de travail, qui sont par ailleurs bien souvent les mêmes que les conditions d’apprentissage des élèves. La lutte des enseignants, c’est celle pour une école publique de qualité, où les conditions sont réunies pour qu’ils puissent enseigner à tous les élèves, y compris les plus vulnérables, avec les ressources et le soutien nécessaires à leur réussite », souligne Brigitte Bilodeau, présidente du SEC affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Sur place, les porte-parole syndicaux locaux étaient accompagnés de la première vice-présidente de la CSQ, Sonia Éthier, ainsi que la présidente de la FSE, Josée Scalabri. Tôt ce matin, les professionnels de l’éducation s’étaient donné rendez-vous devant les locaux de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin afin de faire entendre leurs revendications. Par la suite, la marée humaine s’est dirigée vers l’église l’Assomption, là où s’est terminée dans le calme la manifestation aux alentours de midi.
Dans le cadre de la négociation en cours, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE- CSQ) réclame des améliorations significatives au système d’éducation québécois. Notamment, elle exige une diminution du nombre d’élèves par classe, ainsi que l’octroi des sommes nécessaires pour offrir des services et un soutien de qualité à tous les élèves, y compris ceux ayant des besoins spécifiques. La FSE souhaite également améliorer les conditions de travail de ses membres, en trouvant des solutions pour alléger leur tâche de travail qui ne cesse de s’accroître. Elle veut également s’assurer du respect de l’autonomie des enseignantes et enseignants et s’attaquer à la précarité d’emploi en enseignement, notamment en formation professionnelle et à la formation générale des adultes.
Négociations difficiles
Cette grève légale s'inscrit dans le calendrier de grèves rotatives du Front commun syndical dont fait partie le SEC. En date d’aujourd’hui, bien peu de personnes sont confiantes de voir le conflit se régler à court terme entre autres à cause de l’attitude du gouvernement dans le dossier. « C’est sûr que 0 % d’augmentation, personne n’a ça […] Je pense que c’est un dialogue de sourds. Les gens [les négociateurs] sont arrivés avec des propositions, dans la négociation sectorielle, très raisonnables. Eux [au gouvernement], ils sont arrivés avec 0 % d’augmentation », déplore Daniel Rodrigue, président du Syndicat des enseignant(e)s au Cégep Beauce-Appalaches.
Si le dossier des travailleurs du secteur public n’aboutit pas dans les prochains jours ou les prochaines semaines, d’autres journées de grève sont prévues les 12 et 13 novembre prochains. Une grève nationale n’est pas exclue les 1er, 2 et 3 décembre advenant une impasse dans les négociations.
Rappelons que les journées de grèves régionales sont exercées par le Front commun intersyndical, qui regroupe environ 400 000 travailleuses et travailleurs au Québec. Selon ce que rapporte le Journal de Montréal, plusieurs experts sont d’avis qu’il s’agit du plus important mouvement de grève depuis plusieurs décennies dans la province.