Charles Jacques réalise un exploit hors du commun
En dépit d’un handicap causé par un sévère traumatisme crânien cérébral subi à sa jeunesse, Charles Jacques a terminé un diplôme d’études collégiales amorcé à l’automne 2006 au Cégep Beauce-Appalaches. Le Beaucevillois souffre de problèmes d’élocution et un manque de motricité causée en partie par une paralysie du côté gauche de son corps
Le jeune homme de 25 ans a réalisé cet exploit en décembre dernier. « Je suis le premier étudiant dans mon genre à être diplômé. Peu de gens croyaient que je serais capable d’étudier au cégep. Mes parents m’ont appuyé et ont cru en moi. Je voulais leur montrer qu’ils ne croyaient pas en moi pour rien », confie M. Jacques via son interprète, Vincent Dijoux, qui traduit en mots les signes qu’il fait.
Adorant la poésie, il s’était d’abord inscrit en Lettres et communications « Après un an et demi, j’ai rencontré un mur lorsque sont arrivés les cours de communications. J’ai alors changé pour les Sciences humaines, profil comportement humain », explique le finissant.
Il a adoré la vie trépidante d’un étudiant. « C’était super de retrouver les amis que je n’avais pu suivre à cause de ma sixième année de secondaire. Et avec les profs, c’était cool. Chaque année, j’essayais de me faire au moins un bon ami. Des étudiants, des enseignants dont Nicolas Rochette et Guylaine, la caissière de la cafétéria, ont même appris le langage des signes pour discuter avec moi. On m’a accepté. Je me souviens d’une soirée en ville au cours de laquelle des gens me niaisaient. Ce sont des étudiants du Cégep qui ont vu ce qui se passait et ils ont pris ma défense », insiste l’étudiant beaucevillois.
Charles Jacques espère poursuivre ses études à l’université dès l’automne prochain pour y étudier la théologie. Entre-temps, il suit trois cours en Lettres et communications. Après ses études, intégrer le monde du travail sera tout un défi. Il étudie pour le plaisir d’apprendre.
Plus qu’un accompagnateur
Charles a eu six accompagnateurs au cours de ses études grâce aux services adaptés du Cégep Beauce-Appalaches. L’un d’eux, Vincent Dijoux se considère plus qu’un accompagnateur. « Charles et moi étions amis pendant que j’étudiais en Techniques d’éducation spécialisée au Cégep. Lorsque je suis devenu son accompagnateur, nous avons mis trois choses au clair. J’étais son ami à l’extérieur des cours, son éducateur pour l’aide aux devoirs et son interprète durant les cours », précise-t-il dans un communiqué de presse.
« Charles est quand même autonome, ajoute Vincent Dijoux. S’il a besoin d’aide pour se faire comprendre, je suis là. Dans les cours, je traduis pour lui les questions qu’il souhaite poser aux professeurs. On dîne à la même table. Ça fait beaucoup de temps ensemble. Il est arrivé quelques fois qu’on s’accroche, mais nous avons réglé ça entre gars ».
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