Assurance récolte : Agriculture et Agroalimentaire Canada abandonne les producteurs agricoles
L’Union des producteurs agricoles (UPA) et ses fédérations régionales, notamment celle de la Chaudière-Appalaches, mais aussi du Bas-Saint-Laurent et du Saguenay – Lac-Saint-Jean, en compagnie de parlementaires de l’opposition officielle à la Chambre des communes, dénonçaient aujourd’hui le fait qu’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) refuse d’approuver un changement mineur au programme québécois d’assurance récolte.
Selon l’UPA et ses fédérations régionales, cela permettrait un dédommagement plus représentatif des pertes réellement encourues par les producteurs lors de la sécheresse survenue durant l’été dernier.
Le prix du foin a presque doublé sur le marché en raison de la pénurie provoquée par cette sécheresse. Les agriculteurs vivent très difficilement cette situation, d’autant plus que les paramètres actuels du programme d’assurance récolte de la Financière agricole du Québec (FADQ) ne permettent pas de protéger convenablement les entreprises contre les risques associés aux conditions climatiques et aux phénomènes naturels incontrôlables.
Les trois présidents des fédérations régionales, James Allen (Chaudière-Appalaches), Gilbert Marquis (Bas-Saint-Laurent) et Mario Théberge (Saguenay – Lac-Saint-Jean), croient fermement que l’attitude de ACC est inexcusable :
« Compte tenu des circonstances climatiques exceptionnelles, il est évident que les paramètres de calcul des pertes du programme d’assurance récolte devaient être revus pour qu’ils reflètent fidèlement les pertes des producteurs assurés. Le programme doit répondre aux attentes raisonnables des producteurs en les indemnisant adéquatement ».
La FADQ s’appuie sur les données reçues des stations météorologiques pour mesurer l’ampleur des pertes. La méthodologie actuelle prévoit des ajustements lorsqu'il y a de la pluie intense dans les trois derniers jours de la période de croissance.
Or, la majorité des pluies enregistrées en 2018 sont arrivées dans les six derniers jours de cette période. Pour corriger cette situation, la FADQ propose de faire passer ces ajustements des trois derniers jours de la période aux dix derniers jours, ce qui permettrait des indemnités plus représentatives pour les régions touchées par la sécheresse.
Un tel ajustement est toutefois considéré comme une modification aux paramètres de couverture en cours d'année d'assurance et doit donc techniquement être validé par AAC.
Malgré les représentations répétées de la FADQ, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et de l’UPA, AAC refuse systématiquement d’accorder son approbation et renvoie constamment les producteurs à la FADQ.
« AAC justifie son refus par le fait qu’un précédent serait créé à la suite d’une modification des paramètres de couverture en cours de saison. Nos juristes nous assurent toutefois que ce n’est pas le cas. AAC doit cesser son entêtement et donner suite aux demandes de la FADQ, du MAPAQ et des centaines d’entreprises qui vivent une situation catastrophique », a affirmé, quant à lui, le premier vice-président de l’UPA, Martin Caron.
En plus de coûter cher aux producteurs assurés en 2018, l’entêtement d’AAC risque de miner fortement la confiance des producteurs agricoles face à ce programme et de limiter le nombre d’adhésions pour les récoltes à venir. Les producteurs de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Gaspésie – Les-Îles vivent la même situation.
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