Ils bâtissent leur village miniature depuis 1994
La féérie de Noël se passe en plein milieu du salon de Rachel et Philippe
C'est en se rendant au magasin pour acheter des accessoires pour sa salle de bain, une pièce fraîchement rénovée de sa résidence de Morinville (localité en banlieue d'Edmonton), que Rachel Poirier est tombée sur des maisonnettes de village de Noël. Un éclair de passion l'a frappée. On est en 1994.
« J'en ai acheté sept, juste assez pour garnir la tablette du manteau de foyer », se rappelle-t-elle 25 ans plus tard au son du crépitement du poêle à bois en plein coeur de sa résidence de Saint-Rose-de-Watford qu'elle partage avec son conjoint de toujours, Philippe Fortin.
Lui aussi est tombé dans le chaudron envoûteur de l'imaginaire cité d'hiver. « C'est devenu une maladie, mais une bonne maladie avec une touche d'émerveillement comme pour un enfant », avoue M. Fortin
Aujourd'hui, avec 150 bâtiments et plus de 500 figurants, c'est un village plus que complet qui vit en plein milieu du salon du couple! Il faut dire que l'habitation de Rachel et Philippe est un ancien lieu de culte qui se prête extrêmement bien à l'exercice avec une surface de plancher grande et ouverte.
N'empêche, l'arrangement demeure impressionnant et surtout magique lorsque les maisonnettes et les bâtiments sont illuminés de manière tamisée comme la nuit. Il est impossible de ne pas retomber dans ses souvenirs d'enfant et de se mettre à fredonner des vieux airs de Noël!
Le village est maintenant constitué de divers quartiers thématiques: sports de glisse (incluant une pente de ski), transport (avec un beau train électrique), bord de mer, haut et basse ville et la nouvelle place agricole comptant des fermes et du bétail. Avec 500 personnages et animaux, l'endroit est très « vivant ». Parmi les aventures, on compte celle d'une montagnarde qui a la main droite coupée alors qu'elle se trouve tout près de l'enclos... à ours!
La mise en place débute au mois de novembre et s'effectue pendant quatre jours complets avec quatre personnes. « Ma soeur et ma nièce » note Mme Poirier. Le pattern du village varie toujours d'année en année avec cependant des structures charnières qui deviennent les pierres angulaires du dispersement citadin. « Lorsque nous déballons pour organiser le village, on refait connaissance avec nos maisons », de dire l'homme qui a connu sa conjointe dans le milieu militaire dont ils sont retraités tous les deux.
Le couple n'a aucune espèce d'idée de la valeur monétaire de cet ensemble, ce qui pour eux n'a pas d'importance. « On en a à plus de 100$, d'autres achetées 2$ dans une vente de garage. C'est très varié. Pour sûr, je magasine lors des ventes d'après Noël », de s'exclamer Rachel que l'on pourrait soupçonner d'être la Mère Noël avec ses belles pommettes rouges et ses lunettes cerclées!
Parents et amis contribuent depuis des années à enrichir le parc immobilier et assurer la croissance démographique des personnages et bestioles qui habitent ce lieu éphémère. C'est une passion qui est devenue contagion.
Rachel et Philippe entendent continuer « cette folie » tant et aussi longtemps qu'ils le pourront, eux qui sont au tout début de la soixantaine. Comme ils n'ont pas d'enfant, il n'y aura pas de relève directe pour poursuivre la tradition. « On aimerait bien que le village puisse nous survivre car il y a beaucoup d'amour et de beaux moments chaleureux dans cela. On songe à le céder à une organisation qui pourrait en prendre soin. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Il nous reste encore pas mal de Noël à célébrer avant que ça arrive », de conclure Philippe Fortin.
Pour paraphraser la chanson, chez Rachel et Philippe, il n'y a pas d'éléphant sur le balcon mais bel et bien un village de Noël dans le salon!
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