Entretiens avec Josée Pelletier
Les enfants de Chaudière-Appalaches ont besoin de plus de famille d'accueil
« Prendre soin de l’avenir est un privilège » pour Josée Pelletier, intervenante sociale au secteur ressource au CISSS de Chaudière-Appalaches, qui souhaiterait voir plus de familles d’accueil pour les jeunes Beaucerons.
En effet, les besoins se font ressentir en Beauce et du côté de Thetford pour trouver des familles qui pourraient accueillir des enfants chez elles. Cela dans le but d’éviter d’éloigner ces derniers de leurs parents et de leur école.
« On est toujours à la recherche de famille d’accueil, car c’est constamment en roulement. Il y a des familles qui perdurent dans le temps et d’autres qui ferment. Mais on a besoin certainement d’au moins 20 familles d’accueil en Chaudière-Appalaches pour pouvoir faire des pairages en fonction de l'intérêt de l’enfant », d’expliquer l’intervenante.
Qui sont les enfants placés ?
Un enfant, entre 0 et 17 ans, est placé en famille d’accueil par l’intermédiaire des professionnels à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) si son développement et sa sécurité sont compromis à son domicile familial.
« On intervient toujours dans les milieux où il y a eu des signalements », de préciser Josée Pelletier. « Parfois on est dans l’obligation de retirer un enfant de son milieu familial, on essaie que ce soit vraiment le moins souvent possible, mais aussi souvent que nécessaire. Ce n’est pas ce qu’on souhaite, ce qu’on veut c’est aider les parents. »
Qui peut être famille d’accueil ?
Dans son entrevue avec EnBeauce.com, Josée Pelletier a précisé qu’il y a plein de profils différents qui peuvent être famille d’accueil. Une personne seule, un couple, une famille, peu importe la religion, l’état civil, l’orientation sexuelle ou la nationalité.
Parfois, il y a aussi des familles d’accueil dites « de proximité », c’est-à-dire mon oncle, ma tante, grand-maman ou une connaissance de la famille par exemple.
« Ce que l’on recherche ce sont des gens bienveillants, qui ont une belle ouverture et une belle sensibilité. Ce sont nos critères principaux. »
Évidemment, il faut aimer être en présence des enfants et avoir des fondations solides. Notons qu’en tant que famille d’accueil, il est possible de choisir le groupe d’âge avec lequel on a envie de travailler.
« Il faut pouvoir aider ces enfants à solidifier leurs fondations, à les créer parfois, car ils peuvent être placés tout petit. C’est un privilège de prendre soin de l’avenir. C’est un privilège d’être famille d'accueil. »
Comment devenir famille d’accueil ?
Le processus pour devenir famille d’accueil est rigoureux, mais indispensable. Il peut durer entre trois et quatre mois.
D’abord, une séance d’information virtuelle est disponible sur le site internet du CISS-CA dans la partie « Devenir famille d’accueil ». À la fin de cette vidéo d’information se trouvent les noms et coordonnées des intervenants afin de les contacter. Ceux-ci dirigeront ensuite la personne intéressée vers une rencontre de sélection où il y a quelques tests à passer.
Par la suite, si les premiers tests sont réussis, il y a plusieurs documents à fournir, des lettres de références notamment. Une fois l'approbation obtenue, il y a une évaluation pour déterminer finalement si oui ou non, vous êtes acceptées.
Une fois accréditée comme famille d’accueil, cette dernière est syndiquée et dispose d’une entente d’un an ou trois ans, renouvelable.
Être famille d’accueil c’est quoi ?
La famille d’accueil joue un rôle essentiel dans la vie de l’enfant qu’elle accueille. Elle doit subvenir à ses besoins, le soutenir, participer à son développement, et ce, le plus longtemps possible.
« Maintenant on demande une stabilité pour l’enfant donc on demande souvent que l’enfant reste jusqu’à sa majorité. Par exemple, une famille qui veut faire ça juste cinq ans, elle accueillera plutôt un adolescent pour qu’il finisse jusqu’à sa majorité. »
Précisons que cela représente très peu de frais pour la famille. Elle reçoit une rémunération pour chaque enfant accueilli.
Les familles ne sont pas seules dans cette aventure, il y a des intervenants ressources qui les suivent, les accompagnent et les aident. Il y a aussi un intervenant pour l’enfant qui est placé chez eux. Il y a des suivis, des obligations, ils doivent respecter certaines choses.
« Prendre soin de l’avenir c’est un privilège. S’ils ont envie de prendre soin de l’avenir et de se laisser aller, il faut nous appeler et on va regarder ensemble les possibilités », de conclure l’intervenante qui espère recevoir de nouvelles familles prochainement.
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