Réseau de la santé
Élargissement des actes médicaux des paramédics: difficile dans la région, avise le TASBI
Le rôle élargi des paramédics, afin de leur permettre de réaliser des soins dans les urgences et dans les différents établissements du réseau de la santé, pourrait être difficilement applicable en région en raison, notamment, du manque de main d'oeuvre, selon le regroupement syndical TASBI (Travailleurs ambulanciers de Beauce inc.).
« Nous saluons la déclaration du ministre de la Santé stipulant que les paramédics détiennent une large expertise qui peut grandement bénéficier aux patients et aux équipes cliniques des urgences. Cependant, nous croyons qu’il faut demeurer prudent quant à la faisabilité de cette nouvelle avenue dans certaines régions. En effet, dans certains secteurs, le service ambulancier actuel n’est pas en mesure de fournir le service à la population en tout temps par manque de main-d’œuvre », a déclaré le président du syndicat, Christian Duperron, par voie de communiqué de presse.
L’arrêté ministériel permettra aux paramédics d’accomplir, entre autres, des actes qu’ils font déjà sur le terrain tout en les adaptant à la réalité des établissements de santé.
« Il est dans l’ADN de tout paramédic de vouloir élargir leur champ de pratique et de prêter main-forte au réseau de la santé. En revanche, il ne faut pas oublier qu’il y a, en ce moment, des enjeux primordiaux qui impliquent que le service pré-hospitalier québécois de base n’est même pas offert, notamment à cause des horaires de faction. Ces horaires, qui ont été implantés en 1989 et qui ne répondent plus à aucun standard de qualité de prestation de soin, sont un frein majeur à l’embauche et à la rétention de personnel en plus d’occasionner des délais de réponses inacceptables aux appels d’urgence », de renchérir M. Duperron
Il rappelle que les équipes de paramédics de la région de Mégantic ont dû fermer leur service plus d’une quarantaine de fois par faute de personnel. Une situation catastrophique liée directement aux horaires de faction en vigueur dans cette région, soutient le président syndical.
Christian Duperron questionne aussi les barèmes d’utilisation des véhicules d’urgence qui ont été instaurés par le ministère en 2017 afin de modifier les horaires de travail. Certains secteurs, comme la région de Sainte-Claire dans Bellechasse, sont classés comme étant très dangereux selon ces mêmes barèmes, mais le MSSS tarde à faire les changements qui s’imposent.
« Nous voulons bien laisser la chance au gouvernement de revoir le système de santé, mais dans nos régions, la couverture pré-hospitalière est considérée comme précaire, voire à risque. Malheureusement, trop peu de personnes dénoncent cette situation désastreuse. Maintenant, le temps commence à presser, les paramédics s’épuisent et abandonnent la profession. C’est la population qui risque d’en souffrir à court terme », de conclure le président du TASBI.
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