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Étude publiée dans le journal scientifique Nature

Les changements climatiques pourraient augmenter le risque de nouvelles infections

durée 04h00
30 avril 2022
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Par La Presse Canadienne

Les changements climatiques verront des milliers de nouveaux virus se propager parmi les animaux d’ici 2070, ce qui augmentera probablement le risque de voir des maladies infectieuses émergentes passer des animaux aux humains, prévient une nouvelle étude.

Cela est particulièrement vrai en Afrique et en Asie, deux continents qui ont été au premier plan d’une transmission des virus des humains aux animaux, ou vice−versa, au cours des dernières décennies, notamment en ce qui concerne la grippe, l’Ebola et le coronavirus.

Les chercheurs, dont les conclusions sont publiées jeudi dans le prestigieux journal scientifique Nature, ont utilisé une modélisation pour examiner la migration potentielle de plus de 3000 espèces de mammifères, et le partage de virus qui pourrait en résulter, au cours des 50 prochaines années si la planète se réchauffe de 2 degrés Celsius, ce qui est possible selon les plus récentes études.

Ils ont constaté qu’un échange de virus entre espèces se produira plus de 4000 fois, seulement chez les mammifères. Les oiseaux et les animaux marins ne faisaient pas partie de l’étude.

Les chercheurs précisent que tous les virus ne feront pas le saut aux humains et qu’ils ne provoqueront pas tous une pandémie de la même ampleur que le coronavirus, mais l’augmentation du nombre de virus qui passent d’une espèce à l’autre rehausse aussi le risque de propagation aux humains.

L’étude met en lumière deux crises mondiales ― les changements climatiques et la propagation des maladies infectieuses ― au moment où le monde se demande comment gérer chacune.

Des études précédentes avaient examiné comment la déforestation, l’extinction et le commerce d’espèces sauvages mènent à une propagation des animaux aux humains, mais les recherches sont plus rares quant à la manière dont les changements climatiques pourraient influencer de telles transmissions, ont expliqué les chercheurs.

«On ne parle pas beaucoup du climat dans le contexte des zoonoses» ― des maladies qui peuvent passer des animaux aux humains, a dit un des co−auteurs de l’étude, le professeur de biologie Colin Carlson, de l’université Georgetown. «Notre étude réunit les deux crises les plus urgentes auxquelles nous sommes confrontés.»

Les experts des changements climatiques et des maladies infectieuses s’entendent pour dire qu’une planète plus chaude augmentera probablement le risque de voir de nouveaux virus émerger.

Daniel R. Brooks, un biologiste de l’Université du Nebraska, a dit que l’étude illustre bien le risque engendré par les changements climatiques en ce qui concerne une hausse du risque de maladies infectieuses.

«Cette contribution particulière est une estimation extrêmement conservatrice du potentiel» de propagation de nouvelles maladies infectieuses en raison des changements climatiques, a−t−il prévenu.

Le docteur Aaron Bernstein, le directeur intérimaire du Center for Climate, Health, and the Global Environment de l’université Harvard, estime que l’étude confirme des doutes de longue date concernant l’impact du réchauffement planétaire sur l’émergence des maladies infectieuses.

«Notons en particulier que cette étude indique que de telles rencontres se produisent peut−être déjà plus fréquemment, dans des endroits où plusieurs personnes vivent», a dit le docteur Bernstein.

Un coauteur de l’étude, l’écologiste Gregory Albery de l’université Georgetown, a dit que puisqu’une émergence des maladies infectieuses causée par les changements climatiques se produit probablement déjà, la planète doit se renseigner à ce sujet et se préparer à y faire face.

«Ce n’est pas évitable, même dans le meilleur scénario de changements climatiques», a dit M. Albery.

M. Carlson, qui a aussi cosigné le plus récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a rappelé que l’on doit réduire les émissions de gaz à effet de serre et éliminer les combustibles fossiles pour réduire le risque de propagation des maladies infectieuses.

Jaron Browne, du groupe Grassroots Global Justice Alliance, a dit que l’étude met en relief l’injustice qui touche les habitants des nations africaines et asiatiques.

«Les nations africaines et asiatiques sont les plus menacées par une hausse de l’exposition au virus, illustrant une nouvelle fois à quel point ceux qui sont aux premières loges de la crise sont souvent les moins responsables des changements climatiques», a−t−il souligné.

Drew Costley, The Associated Press

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