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Loi du Ministre Jean Boulet

Travail des enfants: le CJE Beauce-Sud alerte sur le décrochage scolaire

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26 avril 2023
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Germain Chartier
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Par Germain Chartier, Journaliste

Fin mars, Jean Boulet, ministre du Travail, déposait un projet de loi concernant l'encadrement du travail des plus jeunes. De ce fait, EnBeauce.com est allé à la rencontre du Carrefour Jeunesse-Emploi (CJE) Beauce-Sud, pour qui la conciliation études-travail est essentielle. 

Dans ce projet de loi, le Ministre Jean Boulet souhaiterait interdire le travail aux moins de 14 ans et mieux encadrer le volume horaire des 14-16 ans. Au CJE Beauce-Sud de Saint-Georges, cette annonce est plutôt une bonne chose pour les enfants, qui peuvent parfois être aveuglés par l'appât du gain.

« Nous sommes essentiellement sur un public de 15-35 ans, mais c'est sûr que quand on fait des activités dans les écoles, il y a toujours des élèves qui pensent que l'école n'a pas d'importance et qui préfèrent aller travailler pour prendre l'argent », a expliqué Anthony Mathieu, intervenant jeunesse au CJE Beauce-Sud. 

« Quand tu as un diplôme, c'est toi qui choisis ton travail, quand tu n'en as pas, c'est l'emploi qui te choisit. »

Le but de cette loi est également d'éviter le décrochage scolaire qui peut survenir lorsque certains jeunes donnent trop d'importance au travail. « Si les jeunes décrochent en faveur du travail, cela ne favorise pas l'obtention d'un diplôme. Puis il faut bien comprendre que quand tu as un diplôme, c'est toi qui choisis ton travail, quand tu n'en as pas, c'est l'emploi qui te choisit. 100 % des gens que je connais et qui ont décroché en bas âge le regrettent tous aujourd'hui », a ajouté l'intervenant. 

De plus, la pénurie de main-d'oeuvre que connaît aujourd'hui le Québec, favorise le changement récurrent de travail. « Les jeunes qui commencent trop tôt peuvent manquer de maturité pour surmonter les difficultés au travail et donc quitter le poste plus rapidement. Étant donné que nous sommes en pénurie, ceux qui sont insatisfaits du travail quittent leurs postes pour s'en trouver un autre. C'est une perception irréaliste du marché du travail », a lancé Anthony Mathieu.

Une attitude qui peut clairement porter préjudice aux futurs candidats, lorsqu'ils se retrouvent sur le marché du travail en étant plus âgés. « On revoit ces mêmes jeunes vers 19-20 ans, qui nous indiquent que l'employeur ne les engage pas à cause de l'attitude. Le fait de changer facilement de travail, ne permet pas la persévérance sur un poste et le fait de surmonter les conflits. Cela les pénalise au bout du compte », a complété Michèle Roy-Marcoux, conseillère en insertion et en maintien socioprofessionnels. 

Des volumes horaires qui génèrent stress et dépression

Si le décrochage scolaire est le résultat d'une entrée prématurée dans le monde de travail, les jeunes de 14-16 ans peuvent aussi être touchés par le manque de temps. Des horaires trop importants peuvent entraîner une baisse de motivation dans le milieu scolaire.

« J'ai personnellement vécu ce phénomène et d'autres de mes amis aussi. Quand on travaille trop d'heures, on a moins de motivation à l'école, moins de concentration et plus de fatigue. Les performances sont aussi moins bonnes. Le manque de temps pour les travaux scolaires, pour les intérêts personnels et les révisions peut engendrer une dépression à cause du stress », a estimé Anthony Mathieu.

Il faut bien comprendre à travers les différentes études menées pour arriver à ce projet de loi que les enfants ne sont pas tous égaux face au travail. « Il faut prendre en compte aussi l'exigence de certains postes. Ce n'est pas pareil de travailler, par exemple, dans une bibliothèque 20 h, que de travailler 15 h par semaine dans une restauration rapide. Il y a parfois trop de responsabilités données trop jeune », a détaillé Michèle Roy-Marcoux. Avant d'ajouter, « il y a aussi des jeunes qui subissent le fait de devoir travailler tôt pour subvenir aux besoins de la famille, ou à leur propre besoin. »

Plusieurs axes d'améliorations sont possibles

Avec la campagne MonChoixMesÉtudes, le CJE Beauce-Sud propose plusieurs recommandations et solutions afin que la conciliation Études-Travail soit respectée. « Pour aider nos jeunes, on propose de ne pas dépasser 15 h de travail par semaine. Travailler plus que cela a des effets sur les études », a souligné Anthony Mathieu. 

« Dans l'idéal, il serait aussi intéressant pour les employeurs de mettre à disposition un endroit pour les étudiants afin qu'ils puissent travailler pendant les pauses. Il y a aussi certains employeurs qui proposent une bourse aux étudiants pour qu'ils poursuivent leurs études à côté du travail. Cela encourage les élèves, car il y a un gain au bout », conclut-il. 

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