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Au Café historique

De la glace au terrain de football : voyage dans l'histoire des équipes Condors

durée 18h00
4 février 2024
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Germain Chartier
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Par Germain Chartier, Journaliste

Les équipes Condors étaient au coeur du Café historique du vendredi 2 février, au centre culturel Marie-Fitzbach de Saint-Georges.

Animé par Pier Dutil, ce nouveau rendez-vous revenait sur plus de 50 ans d'histoire des équipes Condors allant du hockey au football, en passant par le volley-ball, le basketball ou encore le rugby. 

Un rendez-vous immanquable pour les amateurs de sports locaux. En effet, Yves Pelletier, Gaëtan Mathieu et Michel Jacques étaient les invités de Pier Dutil sur le sujet du jour. 

De joueur à entraîneur, les trois hommes ont vécu beaucoup d'histoire au sein de l'organisation sportive et l'ont vu grandir jusqu'à aujourd'hui. 

L'arrivée du hockey au Séminaire de Saint-Georges

« J'ai étudié au Séminaire en 1955. Quand je suis revenu y travailler en 1963, on avait une équipe de hockey, et j'ai eu à peu près la meilleure équipe de hockey qui ne se faisait pas au Québec dans le niveau junior », a lancé Yves Pelletier. 

« Le hockey a toujours été un sport important. C'est notre sport national, et le Séminaire de Saint-Georges mettait les efforts pour avoir du bon hockey ». 

En effet, les prêtres du Séminaire de Saint-Georges (actuel Cégep Beauce-Appalaches), ont longtemps été de grands amateurs de hockey, au point de vouloir à tout prix former une belle équipe dans l'établissement. 

« En 1967-68, on avait de grosses équipes. Ensuite, on a parti le Junior AAA pour compétionner le junior majeur. Sur ce temps-là, on était six dans la ligue et le Séminaire était la seule équipe en dehors des grands centres urbains », a décrit Yves Pelletier. 

« La différence avec les autres équipes, c'est que les joueurs qui s'engageaient dans l'équipe, avaient leur logement payé et les frais de scolarité étaient assurés par l'organisation. Au final, on nous a reproché cette façon de faire et on s'est finalement retiré de la ligue. Cette dernière s'est arrêtée peu de temps après ».

Le hockey a mis beaucoup de temps à faire son retour au Séminaire de Saint-Georges. Même si une équipe était toujours présente entre 1984 et 2020, elle ne faisait plus partie d'une ligue organisée. Les Condors hockey sont revenus en 2020 au Cégep Beauce-Appalaches, et jouent actuellement en junior AAA. 

« Aujourd'hui, il y a des budgets et c'est un bon calibre. Ici, la particularité, c'est que c'est encore une équipe d'étudiant, alors qu'ailleurs, ce sont des équipes civiles », a-t-il ajouté.

Création de l'équipe de football des Condors 

Originaire de Beauceville, Gaëtan Mathieu a connu les débuts du football au Séminaire, avant d'y revenir un peu plus tard en tant qu'entraîneur. 

« Je suis arrivé au Séminaire en 1968-69. En 1968, j'étais étudiant, et on avait trouvé, dans l'ancienne chambre des Condors, des équipements de football qui venait de la Commission Scolaire. On aimait ça le football et donc on les a utilisé. Finalement, la Commission Scolaire est venue chercher les équipements et on s'est retrouvé sans rien », a indiqué Gaëtan Mathieu. 

Les élèves ont dû faire pression sur leur professeur d'éducation physique de l'époque pour espérer se faire offrir de l'équipement. L'année suivante, les efforts ont porté leurs fruits et l'équipe a vraiment pu débuter son parcours. 

« On a commencé à organiser des matchs avec les autres établissements, mais on est vraiment parti de loin. Je me rappelle que l'on avait organisé un match contre l'Université de Laval. On n'était pas tout à fait du même âge et on en a mangé une maudite (rire) », s'est-il souvenu. 

Après son passage au Séminaire, Gaëtan Mathieu a continué ses études à l'Université de Sherbrooke, où il a pu s'entraîner avec des vrais équipements. « En arrivant là-bas, on a découvert de nouveaux équipements, parce que nous, on jouait en chandail de hockey avec des épaulettes de hockey et en jeans (rire) ». 

Il aura fallu attendre l'année 1973, pour que les Condors soient intégrés dans une ligue organisée. « On a gagné les championnats en 73 et 74. En 1977, on a joué contre Lennoxville et on s'est fait ramassé solide. On a été au bol d'or en 79, et on a gagné contre le Saint-Laurent. En 1980, on a été au bol d'or et on a gagné également. À partir de 1983, on est entrés dans le AAA ».

Un nouveau recrutement qui a amené les premières victoires

En 1983, Gaëtan Mathieu a fait son retour au Cégep de Saint-Georges, mais cette fois-ci en tant qu'entraîneur-chef. Un retour qui allait faire évoluer l'équipe comme jamais auparavant.

 « Avant 1983, on allait recruter des jeunes directement dans le Séminaire. On voyait un gros gars, et même s'il avait jamais joué, on lui montrait. On jouait aussi au basket, et un des joueurs étaient bon en défensive. On lui a dit de venir au football pour jouer en demi-défensive. C'était ça le recrutement avant l'entrée en AAA », a détaillé l'ancien entraîneur.  

« À partir de 1983, on a vraiment fait du recrutement. On avait à peu près 60-65 % de joueurs de la Beauce. On pouvait recruter 30-35 % de joueurs de Québec aussi, car il n'y avait pas d'équipe AAA là-bas. La réputation académique du Séminaire de Saint-Georges a aussi bien aidé pour attirer les personnes ici ». 

Lors de son arrivée au sein de l'équipe, Gaëtan Mathieu amorce aussi un grand changement, afin de ramener de la discipline et du sérieux parmi les siens. 

« En 1987, j'étais l'entraîneur-chef, et comme on avait eu beaucoup de problèmes avec l'esprit d'équipe l'année d'avant, j'en ai congédié 15. Puis j'ai expliqué aux joueurs que ceux qui n'étaient pas d'accord avec le jeu qu'on allait faire, pouvaient partir ». 

« Au camp d'entraînement de l'année 1987, j'avais fait beaucoup de discipline en disant que le prochain qui serait en retard, serait mis dehors. Puis le gars qui est arrivé en retard... c'était notre quart arrière (rire). Ça fait que là, ça n'allait pas tellement bien car en plus, on n'avait pas beaucoup de joueurs. Finalement, je l'ai mis dehors quand même. Il a fallu tout changer ,car il y avait une mauvaise communication et j'ai fait le ménage », s'est rappelé Gaëtan Mathieu, amusé par la situation. 

Finalement, l'équipe connaît une bien meilleure année avec deux finales du Bol d'or en 87 et 88. D'ailleurs, là aussi, l'entraîneur a son anecdote. 

« En 87, ça a été la plus belle équipe et selon nous, on se fait voler le trophée cette année-là. L'année d'après, en 88, on a été très chanceux. On jouait contre les Trappeurs du Collège Marie-Victorin et ils menaient 20 à 7, alors qu'il restait près de trois minutes. Finalement, lors d'une passe qui a été déviée sur le casque d'un joueur adverse, notre receveur qui passait en arrière capte la balle et va faire un touché. Le score est de 20 à 14. Il restait moins de deux minutes à faire. On fait un botté court et on réussi un retour. On monte et on fait un autre touché. Score final 21 à 20 pour nous et on remporte le bol d'or », a-t-il expliqué 

Une conciliation étude-sport essentielle 

La grande force des équipes Condors, réside également dans les résultats académiques de ses étudiants-athlètes. Si les performances étaient soulignées, il fallait aussi que les résultats scolaires suivent pour rester dans l'équipe. 

« En 87-88, on a avait un règlement, où si tu manquais un cours, tu ne jouais pas le premier quart. Deux cours, tu ne jouais pas la première demi, et trois cours, tu ne jouais pas du tout. On arrive en semi-finale, et mon quart, qui avait été élu le joueur par excellence de la ligue, manque un cours. Il n'a donc pas joué le premier quart et on me prenait pour un fou (rire). Les joueurs étaient moins contents, mais c'était la règle. Puis il est rentré par la suite et a fait un très bon match pareil et on a gagné le match », a partagé Gaëtan Mathieu. 

Les trois invités sont aussi revenus sur l'histoire du bol d'or brisé par l'équipe des Condors en 2022, suite à leur victoire. Sur le ton de la rigolade, Yves Pelletier a commenté : « À peu près 75 % des équipes championnes brisent tout le temps les trophées. Il n'y a rien de nouveau dans cette histoire ». 

La ligue qui avait alors opté pour une interdiction de participation aux éliminatoires 2023, est revenue sur sa décision. Des amendes ont dû être payées par les étudiants concernés et l'histoire s'est arrêtée comme ça. 

La discussion s'est terminée sur une question de Pier Dutil mentionnant l'origine du nom Condors, alors même que cet oiseau n'est pas visible en terre beauceronne. 

« On avait donné à notre quart arrière, qui était Patrick Roy de Saint-Joseph, un surnom qui était "Condors". Donc ça a fait son chemin et quand il a fallu trouver un nom d'équipe, c'est ça qui est sorti », a conclu Gaëtan Mathieu. 

Le prochain Café historique parlera de Beauce Art, qui fête sa 10e et dernière année en 2023. Il se déroulera le 12 avril prochain, pour le 40e et dernier Café historique. 

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