Le diabète la nouvelle pandémie
Le Président-directeur général de Diabète Québec, Serge Langlois, a dressé un portrait inquiétant de la progression rapide du diabète dans le monde entier. Seulement au Québec, les coûts reliés à la maladie s’élèvent à 2 milliards $ et affectera plus de 10 % de la population d’ici 2025. C'est ce qu'a révélé le conférencier-invité le 6 septembre dernier à l’assemblée générale annuelle de Diabète Beauce-Etchemin.
«Diabète Québec estime à plus de 600 000 le nombre de personnes qui vivent avec le diabète, soit près de 8 % de la population. De ce nombre, 225 000 ne le savent pas. Sans prévention, le diabète continuera à augmenter : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il aura doublé d’ici l’an 2025. C’est une maladie qui fait ses ravages dans le silence», a souligné M. Langlois lors de sa conférence intitutée, De la nuit des temps à Star Trek.
D’après ce dernier, les coûts liés à la maladie augmentent sans cesse et les effets sociaux sont multiples sur les familles, le travail et le gouvernement.
Rappelons que le diabète est une maladie chronique due à une carence ou à un défaut d'utilisation de l'insuline, une hormone produite par le pancréas. Elle peut être contrôlée par la médication, l’alimentation, l’activité physique, la gestion du stress et l’éducation.
Dans le monde entier
Cette maladie qui remonte au temps des Égyptiens, progresse à un rythme effarant et pas seulement au Québec. L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté l’an dernier une résolution historique reconnaissant la menace mondiale que constitue l'épidémie du diabète. Pour la première fois, les gouvernements ont reconnu qu'une maladie non infectieuse constitue une menace aussi sérieuse pour la santé mondiale que les maladies infectieuses comme le VIH/SIDA, la tuberculose et la malaria.
Selon le US Centers for Disease Controls and prevention, le nombre de personnes atteintes du diabète passera de 230 à 350 millions d’ici 2025. «Toutefois la progression est plus rapide que prévue selon l’Organisation mondiale de la santé», avertit M. Langlois.
Le président directeur général souligne que si la progression se poursuit à ce rythme, c’est la première fois de l’histoire de l’humanité que l’espérance de vie va diminuer pour les 0 à 20 ans.
L’ampleur de la situation
Outre les États-Unis, quatre autres pays sont terriblement touchés par la maladie soit le Pakistan, l’Indonésie, la Chine et l’Inde. Le style de vie de ces pays n’est plus le même qu’avant alors que la malbouffe est roi selon M. Langlois. «Autrefois, ce sont des peuples qui étaient quasi végétarien toutefois, ils s’américanisent», explique-t-il.
Le diabète de type 2 (90 % des diabétiques) est lié à plusieurs facteurs tels que l’obésité, la sédentarité, l’âge (ou encore le vieillissement de la population), les antécédents familiaux et un diabète de grossesse.
Le comportement humain est donc la cause et effet de cette croissance ultrarapide du diabète. « Un dénommé auteur américain, E. Joslin, a déjà dit que la génétique charge le canon, mais c’est le comportement de l’humain qui appuie sur la détente », traduit M. Langlois.
Pour freiner la croissance de la maladie, les gens doivent adopter de meilleures habitudes de vie. « Ce sont des choses que l’on peut changer avec une saine alimentation et plus d’exercices. Cependant, on est notre premier adversaire », dit le P.D.G. de Diabète Québec.
Avancement de la recherche
Les percées scientifiques se font pas à pas depuis la découverte de l’insuline par les Canadiens Frederick Grant Banting et Charles Best en 1921. De nouveaux médicaments font régulièrement leur entrée sur le marché tant aux États-Unis qu'au Canada. « On en apprend chaque jour. C’est comme un mur de briques, on ajoute une brique à la fois », souligne M. Langlois.
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