« La Guerre, ça ne s’oublie pas. Ça marque l’esprit et le corps » - Bertrand Grenier, ancien combattant
Cette guerre de 1939-1945 aura laissé sa trace dans le cœur de Bertrand Grenier, de Saint-Georges, autrefois de Saint-Martin, mais natif de Saint-Côme. Mais elle aura surtout touché, selon lui, son épouse, aujourd’hui décédée, et ses enfants, trois gars et une fille. « On reste blessé dans son physique et dans son mental… Il y a des souvenirs qu’on veut garder, et d’autres qu’on voudrait oublier pour toujours », relate avec cette tristesse qu’il lui restera toujours celui qui a fait partie du régiment Les Fusilliers du Mont Royal et qui est aujourd’hui membre de la Légion canadienne.
Les Allemands resteront toujours les pires guerriers.
Bertrand Grenier, c’est le père de la très connue Denise Grenier, de l’Institut de beauté Denise de Saint-Georges. C’est aussi ce jeune homme qui s’est embarqué, à 18 ans, sans trop savoir ce qui l’attendait, dans la guerre contre l’Angleterre, la France et la Belgique, la Hollande et l’Allemagne. Celui qui a passé un an et demi à cette interminable guerre 1939-1945. « Quand on est là-bas, au front, on ne voit pas la fin des atrocités. On n’y croit pas, mais comme on peut être heureux quand elle arrive enfin… Mais on se rappelle que c’est contre les Allemands qu’on a vu les pires atrocités. Les Allemands ont vraiment été les pires guerriers », se souvient M. Grenier.
Il a côtoyé la mort et perdu des amis sous ses yeux
Ce qui le marque encore aujourd’hui, c’est d’avoir côtoyé la mort, d’avoir perdu des amis, là sous ses yeux. « Ces cauchemars, ils appellent ça des chocs post-traumatiques, tente-t-il de préciser. Il y a eu plus d’un million de soldats qui participaient! Exactement 44 000 soldats et 5927 femmes décédées sur les champs de bataille, précise-t-il en se référant à une carte souvenir, qu’il conserve là, à portée de la main. En tout, 1 031 902 canadiens et canadiennes ont servi dans l’armée à l’époque. Visiblement, ça ne s’oublie pas.
Un homme blessé à l’air serein
Même s’il s’avoue blessé intérieurement, cet homme à la chevelure noir foncé est toutefois encore assez alerte. Il discute et tient la conversation sans problème, et il aurait sans doute plusieurs souvenirs à raconter et à montrer, si on se donnait le temps de s’y attarder.
Ancien combattant, Bertrand Grenier faisait partie des six récipiendaires honorés par la Médaille de l’Assemblée nationale le 4 novembre dernier à l’Église de Beauceville.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.