Une conférence pour démystifier l'hypersexualisation chez les jeunes

Par Keven Boutin, Journaliste
L’école secondaire Veilleux de Saint-Joseph vise à sensibiliser l’ensemble de la population à la problématique de l’hypersexualisation chez les jeunes. Pour ce faire, une soirée conférence aura lieu le 18 mars 2008 à l’auditorium de la l’école secondaire à compter de 19h. Tous ceux concernés par la problématique de l’hypersexualisation y sont conviés. Nancy Trépanier, sexologue-éducatrice, en sera l’animatrice. L’influence des médias sur les jeunes et la mode vestimentaire des jeunes filles seront les principaux thèmes de la conférence.
L’activité s’inscrit dans le cadre du projet « Écrans sous-observations ». Mis en branle auprès des étudiants de première secondaire, ce projet vise à initier les élèves à l’observation critique des contenus médiatiques. Plus de 200 élèves y participeront. On espère pouvoir les outiller à décoder l’information qu’ils reçoivent quotidiennement et les habiliter à affirmer leurs valeurs et idéaux. Ce plan vient à point, si l’on considère que plus que jamais il y une omniprésence de la sexualité dans les publicités, les vidéo-clips, les films pour ados, etc. « Écrans sous-observations » cherche donc à établir l’influence des médias sur les jeunes auditeurs, à savoir de quelles façons ils affecteront le comportement de ceux-ci et s’ils jouent un rôle dans la vision que se font les jeunes des autres et d’eux-mêmes.
Pour arriver à ces objectifs, le projet se déploie en cinq étapes. Les deux premières, déjà réalisées auprès des élèves de première secondaire se présentaient sous forme d’ateliers ayant pour thème d’une part l’influence des médias et d’autre part les stéréotypes dans les médias sur l’hypersexualisation. Patice Cantin, animateur de Vie Spirituelle et d'Engagement Communautaire, explique que lors de ces ateliers, une grille d’analyse a été distribuée aux élèves. « En visionnant entre autre des publicités, on demandait aux étudiants si selon eux on utilisait trop la sexualité pour faire passer des messages. » ajoute M.Cantin. La conférence qui aura lieu mardi prochain se veut la troisième étape du programme « Écrans sous-observation ». La quatrième étape consistera en une semaine d’observation des médias. Le projet prendra fin avec la tenue d’un atelier en classe sur l’affirmation de ses valeurs et idéaux.
Questionné sur la présence de l’hypersexualisation dans les écoles de la région, M.Cantin observe principalement une banalisation de la sexualité. « Les étudiants en viennent qu’à trouver ça normal que dans un vidéoclip un homme soit entouré de plein de femmes tentant de le séduire de façon sexuelle. C’est maintenant considéré normal, c’est intégré » déplore-t-il. Le projet « Écrans sous-observations » offre « un contexte aux étudiants d’exprimer leurs points de vue, la plupart d’entre eux trouvent qu’il y a trop de sexualité dans les médias mais n’ont pas l’occasion de l’exprimer. Mais, lorsqu’ils le peuvent, ils le font et ça semble leur faire du bien » conclut M. Cantin.
Nancy Trépanier, sexologue-éducatrice explique les objectifs qu’elle tentera d’atteindre lors de sa conférence : « j'amène les gens à réaliser comment il est primordial de guider nos enfants vers le développement de leur esprit critique. L'interdiction n'est pas la solution miracle mais bien amener le jeune à se faire une idée de ce qu'on lui présente entre autre dans les médias. La dernière partie de la conférence propose aux parents des moyens et des pistes saines afin d'accompagner leur enfant dans tout cet univers médiatique. On discute des valeurs, de l'estime de soi, des limites et de l'esprit critique »
« Bref, une conférence qui fait réfléchir et qui propose des pistes de solutions. » affirme Mme Trépanier, en guise de conclusion.
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