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On récolte ce que l'on sème

durée 18h00
11 janvier 2021
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

ON RÉCOLTE CE QUE L'ON SÈME

À chaque été, mon père prenait plaisir à aménager un vaste jardin qu’il agrandissait d’année en année. De cette époque, je me souviens que si mon père semait des carottes dans un secteur, on n’en récoltait pas des concombres.

Eh bien! C’est pareil dans la vie. Au Québec, au cours des dernières semaines, on a triché allègrement en ne respectant pas les consignes et, aujourd’hui, on se retrouve avec une éclosion inquiétante de nouveaux cas de COVID-19. 

Et aux États-Unis, en laissant libre cours à Donald Trump pour discréditer les institutions démocratiques de son pays, il en a résulté une invasion du Capitole qui a coûté la vie à cinq personnes.

TRICHEURS ET «TOURISTATAS»

Dans un sondage Léger effectué quelques jours après le congé des fêtes, 48 % des Québécoises et Québécois ont admis n’avoir pas respecté les consignes durant cette période. Cela est sans compter celles et ceux qui n’ont pas osé admettre l’avoir fait.

On ne s’est pas gêné pour organiser des partys où se retrouvaient plusieurs personnes ne vivant pas sous un même toit. Des traiteurs m’ont confié avoir reçu des commandes pour des lunchs de 10 à 20 personnes. Ou bien on avait un très grand appétit, ou bien on habitait à plusieurs dans une très grande maison, ou bien on trichait, tout simplement. 


D’autres, ne pouvant faire la fête ici, ont décidé de s’envoyer en l’air dans un tout inclus sous le soleil du sud. Ces «touristatas» se retrouvaient sur un site où les mesures sanitaires laissaient souvent à désirer et côtoyaient des gens venus d’un peu partout dans le monde sans savoir si quelqu’un pouvait être porteur du coronavirus. Au retour, on leur demandait de s’isoler durant quatorze jours, mais aucune mesure sérieuse de surveillance permettant de s’assurer que la quarantaine était respectée n’a été mise en place.

Quant aux tricheurs qui sont demeurés au pays, les agents de la SQ ont préféré émettre des avertissements plutôt que des constats d’infractions accompagnés d’amendes. Du 21 au 27 décembre, sur l’ensemble du territoire desservi pas la SQ, on a émis 51 constats d’infractions et amendes VS 604 avertissements. Définitivement, il y a des coups de pieds au derrière qui se perdent. Quand on n’a pas peur d’être puni, on ne se préoccupe pas de respecter les règlements. 

La situation que nous vivons aujourd’hui, avec de 2 500 à 3 000 nouveaux cas et quelques dizaines de décès quotidiens, est tout simplement le résultat de nos comportements individuels. 

Si nos dirigeants sont aujourd’hui forcés de donner un tour de vis supplémentaire en ajoutant un couvre-feu aux consignes déjà en place, il ne faudrait pas être surpris. 

Chaudière-Appalaches est présentement la troisième région au Québec où l’on dénombre le plus de cas pour 100 000 habitants, après Laval et Montréal. Et au sein de cette région, les trois MRC de la Beauce recensent maintenant plus de cas que le grand Lévis. Franchement, il n’y a pas de quoi être fier de nous.

TRISTE SPECTACLE AUX ÉTATS-UNIS

L’invasion du Capitole par une horde de barbares, disciples de Donald Trump, la semaine dernière a donné lieu à un triste spectacle. Et ce qu’il y a de plus choquant dans cet acte odieux, c’est que ceux qui l’ont commis ont été encouragés par le Président du pays lui-même. 

Refusant toujours de reconnaître sa défaite et après 90 tentatives infructueuses de contester les résultats devant les tribunaux, Donald Trump est allé encore plus loin en tentant de corrompre un représentant électoral, le Secrétaire d’état de la Géorgie, Brad Raffensperger, lui disant : «J’ai besoin de 12 000 voix. Laissez-moi une chance.»

Ce comportement indigne d’un Président ne devrait surprendre personne. En effet, depuis le début de son mandat il y a quatre ans, Donald Trump s’est comporté comme un véritable autocrate, bafouant les règles en place depuis plus de 200 ans, brisant les liens d’amitié avec ses principaux pays alliés, discréditant les principales institutions à la base de la démocratie de son pays, manquant de respect à l’égard de ceux qui ne pensaient pas comme lui et, finalement, tentant de corrompre le processus électoral.

Celui qui s’est fait élire en promettant de redonner toute sa grandeur à l’Amérique avec son slogan : «Make America Great Again,» aura échoué sur toute la ligne. En effet, jamais les États-Unis auront eu aussi mauvaise réputation sur l’ensemble de la planète et ses concitoyens sont divisés comme jamais.

L’invasion du Capitole sera peut-être la goutte qui fera déborder le vase, car, présentement, plusieurs de ses disciples ou de ses sous-fifres tentent aujourd’hui de se distancier de lui. On l’a laissé se comporter comme un véritable goujat durant quatre ans tant sur les réseaux sociaux qu’au sein de son propre parti et maintenant, comme des rats qui quittent un bateau en train de sombrer, certains élus républicains tentent de le renier. Bande d’hypocrites! C’est trop peu et ça arrive trop tard. Le mal est fait.

Joe Biden sera intronisé le 20 janvier prochain, mais tout un défi l’attend, car, n’allez surtout pas croire que c’est la fin pour Donald Trump. Les mauvaises herbes finissent toujours par repousser.
 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine aux tricheurs québécois et aux fidèles disciples de Donald Trump :

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