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612 millions pour satisfaire l'ego de Trudeau

durée 18h00
16 août 2021
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

612 MILLIONS POUR SATISFAIRE L’EGO DE TRUDEAU


Même s’il avait affirmé à plusieurs reprises ne pas vouloir tenir des élections en période de pandémie, le désir de Justin Trudeau de diriger un Gouvernement majoritaire a été plus fort et la satisfaction de son ego a pris le dessus. On se retrouve donc en campagne électorale depuis hier, alors que nous sommes à l’aube d’une quatrième vague de COVID-19.

UNE ÉLECTION INUTILE

Dans son exposé suivant le déclenchement de l’élection, le premier Ministre n’est pas parvenu à justifier la tenue de la présente élection.

Malgré le statut minoritaire de son Gouvernement, Justin Trudeau a réussi à faire adopter tous les projets de loi qu’il a présentés à la Chambre des Communes, bénéficiant tour à tour de l’appui du NPD et/ou du Bloc québécois. Au cours des 17 mois qu’aura duré son mandat, jamais les partis d’opposition ont menacé de renverser le Gouvernement libéral. Si l’on se retrouve face à un scrutin général, c’est uniquement parce que Justin Trudeau souhaite diriger un Gouvernement majoritaire.

Pour prendre sa décision, Justin Trudeau s’est inspiré des résultats des élections survenues au cours de la dernière année au Nouveau-Brunswick, en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve, où des Gouvernements minoritaires ont été réélus avec des majorités. 

Selon les chiffres fournis par Élections Canada, l’actuel scrutin sera le plus dispendieux de l’histoire du Canada. Les coûts sont évalués à 612 M $, soit 100 M $ de plus qu’en 2019. De cette augmentation, on dit devoir consacrer quelque 50 M $ pour les précautions à prendre pour tenir le vote en période de pandémie : achats de millions de masques pour le personnel, de désinfectants pour les électeurs, d’écrans protecteurs, de crayons à usage unique, etc. 

DES SONDAGES PROMETTEURS

Les plus récents sondages indiquent clairement que les Libéraux jouissent présentement d’une certaine avance sur leurs adversaires, obtenant des intentions de vote de 35 % contre 30 % pour les Conservateurs, le seul parti susceptible de leur ravir le pouvoir.

Mais, 35 %, ce n’est pas suffisant pour assurer un Gouvernement majoritaire. De plus, l’histoire politique au Canada et dans les provinces nous a fourni plusieurs exemples où des partis détenant une avance au moment du déclenchement des élections ont mordu la poussière. 

Il sera également intéressant de voir sur quels enjeux les électeurs fixeront leur choix. Il sera certainement question du bilan du Gouvernement face à la gestion de l’actuelle pandémie, de la relance de l’économie et des changements climatiques responsables de catastrophes de plus en plus nombreuses et de plus en plus sévères. Mais il ne faudra pas oublier l’aspect financier et les déficits abyssaux auxquels le Gouvernement libéral nous a habitués, hypothéquant ainsi les générations à venir.

À ces déficits déjà prévus, il faudra ajouter les milliards des nombreuses promesses qui alimenteront la présente campagne. Au cours des dernières semaines, alors qu’ils affirmaient bien haut qu’ils ne préparaient pas une élection, Justin Trudeau et ses Ministres ont parcouru le Canada, déversant près de 30 G $ en promesses diverses. 

LA SITUATION AU PAYS

À la dissolution du Parlement, la position des partis était la suivante : PLC : 155 députés, PCC : 119, BQ : 32, NPD : 24, PV : 2, indépendants : 5 et un siège était vacant. Pour obtenir une majorité à la Chambre des Communes, un parti doit faire élire 170 députés.

À l’exception du chef Conservateur, Erin O’Toole et de la cheffe du Parti Vert, Annamie Paul, tous les chefs des autres partis sont les mêmes joueurs que lors du scrutin de 2019.

D’une durée de 36 jours, cette élection sera la plus courte prévue par la Loi électorale du Canada. En choisissant une durée aussi brève, Justin Trudeau espère que l’actuel chef conservateur, relativement peu connu de l’ensemble de la population, n’ait pas le temps de se démarquer. Mais, là encore, une surprise pourrait survenir.

LA SITUATION EN BEAUCE

En Beauce, nous assisterons à un match revanche entre le Député sortant, le Conservateur Richard Lehoux, et le Chef du PPC, Maxime Bernier. Rappelons qu’en 2019, ce dernier avait subi une importante défaite, n’obtenant que 16 672 votes (28,4 %) contre 22 817 votes (38,6 %) pour le candidat conservateur. 

Il sera intéressant de voir si les positions adoptées par Maxime Bernier contre les mesures sanitaires mises de l’avant durant la pandémie l’aideront ou lui nuiront. La présente élection sera déterminante pour Maxime Bernier. Une seconde défaite consécutive en Beauce et une autre débandade de son parti dans l’ensemble du pays risquent fort de devenir son chant du cygne. Permettez-moi de signaler qu’en date du 1er avril dernier, Maxime Bernier a démissionné du Barreau du Québec, renonçant ainsi a son statu d’avocat.

Présentement, un seul autre candidat en Beauce est sur les rangs. Il s’agit de Philippe-Alexandre Langlois, un résidant de Québec, qui portera les couleurs du Parti Libéral. Que les Libéraux de la Beauce ne soient pas parvenus à trouver un candidat dans le comté laisse entendre qu’ils ont fait une croix sur leurs chances de l’emporter.

Des partisans libéraux consultés nous ont confié ne pas connaître cet individu et ne pas avoir entendu parler d’une assemblée de nomination. La décision semble venir d’en haut. Dans le jargon politique, on appelle ça un poteau.

Même s’il faut s’attendre à la nomination d’autres candidats pour le NPD, le BQ et le PV, l’élection en Beauce se résumera à une lutte entre Richard Lehoux et Maxime Bernier.
 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

En ce début de campagne électorale, je dédie la pensée de la semaine aux électeurs canadiens :

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