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Neuf jours et huit nuits à l’hôpital

durée 18h00
25 avril 2022
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

NEUF JOURS ET HUIT NUITS À L’HÔPITAL
 

Que mes amis ne s’inquiètent pas et que mes ennemis ne se réjouissent pas, je me porte bien. Ce n’est pas moi qui me suis retrouvé à l’hôpital de St-Georges, mais plutôt mon épouse.

Et mon intention n’est pas de vous parler de l’état de santé de ma blonde, mais plutôt de la qualité des soins et de la propreté que j’ai constatée.

52 HEURES À L'URGENCE

Dès notre arrivée à l’urgence, la personne à l’accueil a vite constaté que l’état de santé de la patiente était sérieux et qu’il n’était pas question d’attendre des heures avant de passer au triage. En moins de cinq minutes, la préposée au triage avait évalué le cas et décidé qu’il fallait rapidement voir un médecin. Dix minutes plus tard, nous étions dans le bureau du médecin.

Là encore, il n’a suffi que de quelques minutes pour décider que la patiente devait être accueillie à l’urgence. À chacune de ces étapes, les personnes rencontrées ont fait preuve d’empressement et de courtoisie.

À l’urgence, le personnel fut accueillant, courtois, tout ce qu’il faut pour que la patiente et son accompagnateur se sentent rassurés.

Dans les heures et les jours qui ont suivi, la patiente a été soumise à plusieurs tests et examens afin de déterminer avec précision de quoi elle souffrait.

Évidemment, il n’est pas normal de passer 52 heures à l’urgence, mais je me dois de préciser que cela n’a pas été occasionné par un retard indu ou par des délais reliés à la bureaucratie. Avant de monter la patiente dans une chambre, il fallait s’assurer qu’elle n’était pas infectée par la COVID-19 ou une autre bactérie quelconque qui aurait pu contaminer d’autres patients.

HABILLE, DÉSHABILLE

À l’urgence, je me sentais en zone COVID. Autour des lits, les rideaux étaient fermés et on pouvait observer des pancartes indiquant «zone rouge», «zone jaune» ou autres. Cela n’avait rien de rassurant.

Et, à chaque fois qu’une infirmière ou une préposée se rendait auprès d’un patient, elle devait revêtir une longue jaquette, des gants et des lunettes de protection. Après la visite, on devait enlever le tout qui se retrouvait à la poubelle car, pas question de se promener d’un patient à l’autre avec le même déguisement. Ainsi, de dix à vingt fois par jour ou peut-être même plus, le personnel de l’urgence se livrait au même rite.

En observant le tout, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il fut un temps pas très lointain où les médecins, qui devaient revêtir les mêmes vêtements de protection, recevaient une prime en argent. Si le personnel de l’urgence avait eu droit à une prime identique, il aurait fait de l’argent. Deux poids, deux mesures.

Tout au long du séjour de la patiente à l’urgence, je puis témoigner de la qualité des soins reçus et de la grande cordialité du personnel. Les personnes rencontrées ont fait preuve de disponibilité, d’empressement, de dévouement et le tout dans la bonne humeur. Je crois que cela mérite d’être signalé.

Peut-être que d’autres patients ont vécu des histoires différentes, mais, dans le cas qui m’intéresse, mon épouse et moi avons reçu un service de première classe, cela même si le personnel avait la «broue» dans le toupet.

SIX JOURS AU 1002

Quand la situation de la patiente a été précisée, elle a eu droit à un lit dans une salle où se retrouvaient quatre patients, la 1002.

Là aussi, l’accueil fut très cordial. Tout au long du séjour, comme à l’urgence, le personnel a fait preuve de bienveillance, de politesse et de bonne humeur. Lorsque nous faisions appel à quelqu’un pour un service quelconque et que l’on remerciait le personnel, on nous répondait souvent : «Ça me fait plaisir.» C’était agréable à entendre.

UNE MALPROPRETÉ REPOUSSANTE

Si la qualité des soins et l’attitude du personnel furent impeccables tout au long du séjour de ma blonde, je dois malheureusement critiquer vivement la saleté repoussante de la salle 1002.

En arrivant dans l’espace réservé à la patiente que j’accompagnais, j’ai observé que deux poubelles débordaient, qu’une débarbouillette sale gisait au sol, sous le lit, qu’un verre renversé traînait lui aussi au sol. Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs tampons de ouate tachés de sang jonchaient le plancher.

Et ce n’était pas tout, nos chaussures collaient sur le plancher des deux côtés du lit. La table sur laquelle la patiente peut déposer ses effets personnels et recevoir ses repas était lourdement tachée. Pas de quoi ouvrir l’appétit.

Quant à la toilette fréquentée par les quatre patients, un contenant d’urine reposait dans la cuvette et la propreté du lavabo laissait à désirer.

Il a fallu attendre quatre jours pour qu’un ménage digne de ce nom soir effectué dans la 1002. Heureusement, lorsque des préposés au ménage sont venus désinfecter le lit et l’espace d’un patient transféré, l’un d’eux a fait preuve de bonne volonté et a accepté de ramasser les cochonneries qui trainaient sous le lit de mon épouse et a bien voulu essuyer les nombreuses taches collantes autour du lit, cela même si ce n’était pas sa responsabilité.

Si le ménage ne se faisait pas, malgré nos demandes répétées, j’imagine qu’on nous dira que c’était à cause de la pandémie, du manque de personnel, des congés de Pâques, de la guerre en Ukraine, etc., mais, pour moi, ce sont là des excuses inacceptables. Heureusement, à compter du lundi, le tout est rentré dans l’ordre.

Finalement, à part les critiques reliées à l’état de malpropreté, je me dois de féliciter le personnel pour son dévouement et sa bonne humeur. Évidemment, comme dans toutes les professions, il y en a qui l’ont plus que d’autres, mais, dans l’ensemble, ma récente expérience à l’hôpital de St-Georges me permet de témoigner de la qualité des soins.
 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine au personnel des établissements hospitaliers:

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