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Noyades et cours de natation

durée 18h00
14 août 2023
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

NOYADES ET COURS DE NATATION

Récemment, la Société de sauvetage du Québec publiait le bilan des noyades en date du 31 juillet dernier et, face au nombre élevé de victimes de l’eau, recommandait au Gouvernement d’offrir des cours de natation dans les écoles.

Triste bilan

Du début de l’été jusqu’au 31 juillet dernier, 54 personnes se sont noyées au Québec. L’année dernière, on recensait 41 noyades pour cette même période. Et, bon an mal an, 45 personnes sont victimes de noyades.

Si le bilan de 2023 est plus élevé que celui de 2022, il me faut admettre que cela est déplorable. Cependant, le bilan de 2023 est amplifié par quelques cas inhabituels.

En effet, parmi les 54 victimes, on compte huit migrants qui se sont noyés dans le Saint-Laurent à Akwesasne en tentant de se rendre aux États-Unis illégalement. Dans Charlevoix, deux pompiers ont été emportés par les eaux suite à des inondations. Deux autres personnes se sont retrouvées dans l’eau et se sont noyées suite à un glissement de terrain au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Enfin, quatre mineurs qui pêchaient le capelan sur la Côte-Nord ont été surpris par une importante marée qui les a empêchés de rejoindre la rive. À eux seul, ces quatre drames totalisent 16 noyades.

Il ne s’agit pas là de noyades résultant d’une simple baignade en mer, dans une rivière, dans un lac ou dans une piscine. N’eût été de ces 16 noyades, le bilan du Québec en 2023, serait moins dramatique que celui de 2022, soit 38 noyades au lieu de 41. Loin de moi l’intention de prétendre que ces 16 noyades devraient être retirées du bilan. 

Autres noyades

Toujours selon le bilan de la Société de sauvetage du Québec,  41 % des noyades ont lieu dans des rivières et 30 % dans les lacs, pour un total de 71 %. 

Malheureusement, les noyades sur ces plans d’eau résultent souvent d’imprudence, d’absence de ceinture de flottaison et/ou de consommation d’alcool.

En relisant les nouvelles concernant les noyades dans les rivières, je constatais que, souvent, là où les noyades ont eu lieu, il s’agissait d’endroits où la baignade était interdite et des pancartes en ce sens étaient installées sur les rives. 

On aura beau mettre en place une panoplie de mesures pour sécuriser les lieux, il appartient à chaque individu de prendre ses responsabilités et de respecter la réglementation. 

Des cours de natation

Suite à la publication de ce triste bilan, la Société de sauvetage du Québec s’est tournée vers le Gouvernement pour demander que des cours de natation soient offerts aux enfants de 3e et 4e année dans les écoles du Québec. Je dois vous avouer que cette recommandation m’agace au plus haut point.

Les deux ou trois cheveux qui me restent sur la tête se dressent d’un coup à chaque fois que j’entends des personnes ou des organismes se tourner constamment vers le Gouvernement dès qu’un problème surgit. Comme si les gens n’étaient pas capables de prendre leurs responsabilités. On nous infantilise.

Des cours de natation à des enfants de 3e et 4e années, c’est déjà trop tard. Ces jeunes ont 8 ou 9 ans. Un enfant devrait savoir nager avant d’entrer en 1ère année, soit à l’âge de 6 ans. Et cette responsabilité, elle revient aux parents, pas à l’école. D’ailleurs, tout le monde sait qu’il n’y a pas de piscines dans les écoles primaires au Québec. Un cours de natation, ça ne se prend pas par correspondance, ça se prend dans l’eau.

Les piscines résidentielles

Si 38 des 54 noyades recensées à date ont eu lieu dans le fleuve, les rivières ou les lacs, les 16 autres ont eu lieu dans des piscines, surtout des piscines résidentielles.

Pourtant, la presque totalité des piscines résidentielles sont équipées de clôtures ou d’autres obstacles destinés à empêcher les enfants d’avoir accès à la piscine résidentielle. Et, malgré tout, à chaque année, des jeunes se noient dans la piscine familiale.

Il suffit de quelques secondes de distraction pour qu’un enfant laissé sans surveillance soit victime d’une noyade. Pas question ici de blâmer les parents dont l’attention aurait été attirée ailleurs momentanément. Le risque zéro n’existe pas et le mot «accident» existe pour décrire ces situations.

Peu importe les mesures de protection que le Gouvernement voudra bien imposer, malheureusement, il continuera à y avoir des noyades. On ne pourra mettre des clôtures le long de toutes rivières et des lacs du Québec. Même si cela était possible, il se trouverait toujours des irréductibles pour franchir cet obstacle.

Si l’on veut réduire le plus possible le nombre de noyades au Québec, il appartient avant tout à chacun et chacune de nous de prendre ses responsabilités.

Cessons de nous accrocher à la tétine du Gouvernement, de vouloir faire de l’école un fourre-tout et assumons-nous.

Pensée de la semaine

Je nous dédie, à toutes et tous, la pensée de la semaine :

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