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Il est où le bonheur?

durée 18h00
15 avril 2024
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

En 2016, l’auteur-compositeur-interprète français Christophe Maé chantait «Il est où le Bonheur?» Eh bien, croyez-le ou non, aujourd’hui, dans cette chronique, je suis en mesure de vous indiquer où se trouve le bonheur.

Je n’ai pas la prétention d’avoir effectué une grande découverte. J’ai tout simplement consulté les résultats d’une recherche, résultats que je tiens à partager avec vous et qui risquent fort de vous surprendre.

Une recherche sérieuse

Une chronique de Vincent Brousseau-Pouliot publiée dans La Presse+ du 20 mars dernier faisait référence à une importante étude menée dans le cadre d’un sondage mondial par la firme Gallup afin de mesurer le niveau de bonheur des individus.

L’étude en question consiste en un sondage dans lequel les participants de 143 pays autoévaluent leur niveau personnel de bonheur sur une échelle de 0 (moins heureux) à 10 (plus heureux). Les résultats de l’étude en question sont publiés par le Réseau de solutions pour le développement durable des Nations-Unies, un organisme que l’on peut qualifier de fiable.

Cet organisme mesure le niveau de bonheur des participants annuellement, mais les résultats de chacun des pays sont la moyenne des résultats des trois dernières années. Ainsi, on évite qu’une très bonne ou une très mauvaise année vienne donner une image inexacte.

Les plus heureux

Pour le simple plaisir de la chose, avant d’aller plus loin dans la lecture de cette chronique, faites l’exercice de trouver quels sont, selon vous, les cinq pays au monde où les gens sont les plus heureux.

Dans l’ordre, les cinq pays ayant obtenu la meilleure cote de bonheur sur un maximum possible de 10 sont les suivants : Finlande : 7,74, Danemark : 7,58, Islande : 7,52, Suède et Israël : 7,34. Ces résultats sont la moyenne des sondages des années 2021, 2022 et 2023. On pourrait s’attendre à un résultat différent en 2024 pour Israël suite au conflit actuellement en cours entre ce pays et le Hamas.

Quatre de ces cinq pays sont des pays scandinaves. Et, élément surprenant, ce sont tous des pays peu populeux dont le nombre d’habitants varie de 382 000 (Islande) à 10,5 millions (Suède).

Des pays peuplés comme les États-Unis, la Chine et l’Inde se classent respectivement aux 23e, 60e et 126e rangs. 

Il est intéressant de noter que, à part Israël, les quatre premiers sont des pays nordiques. Le bonheur ne se retrouve donc pas que dans les pays chauds. 

En plus, ces mêmes quatre pays sont parmi ceux où les contribuables paient les impôts les plus élevés au monde. Il importe de mentionner qu’en retour, ce sont également les pays où les contribuables reçoivent le plus de services de l’État. Il semble donc que le fait de payer des impôts élevés n’est pas une source de malheur pour les contribuables, à condition d’avoir l’impression d’en obtenir pour son argent.

Le Canada et le Québec

Le Canada se classe au 15e rang avec une note de 6,90, ce qui en fait le pays du G7 où les gens sont les plus heureux.

Le Québec n’étant pas un pays, il ne fait pas partie du tableau des résultats. Cependant, des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique se sont donnés la peine d’isoler les résultats en provenance du Québec. Il en résulte que si le Québec était un pays, ses habitants auraient une cote de 7,33 qui les placerait au 6e rang mondial. 

Dans le même exercice, les chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique, en retirant les résultats du Québec de l’ensemble des résultats canadiens, établissent la cote canadienne à 6,77 et le Canada passe ainsi du 15e au 20e rang. Il semble donc que l’on soit plus heureux au Québec que dans le reste du Canada.

En 1966, le poète québécois Gilles Vigneault chantait : «Tout le monde est malheureux.» La situation semble avoir grandement changé depuis.

Jeunes et Vieux

L’un des éléments intéressants qui ressort de l’étude en question indique que les gens âgés (60 ans et plus) sont plus heureux que les jeunes (moins de 30 ans) au Québec. Pourtant, il y a 10 ans, c’était le contraire; les jeunes étaient plus heureux que les plus âgés.

Parmi les raisons mises de l’avant pour tenter d’expliquer cette différence intergénérationnelle, on mentionne l’exposition aux mauvaises nouvelles véhiculées par les médias d’information et par les réseaux sociaux largement consultés par les jeunes.

Il y a quelques mois, Justin Trudeau disait souhaiter que la population du Canada atteigne les 100 millions d’habitants en 2100 pour que le pays prenne une place plus importante dans le monde.

Si j’analyse les résultats de l’indice du bonheur dans le sondage de Gallup, il semble que le nombre d’habitants d’un pays ne contribue pas à rendre les gens plus heureux.

Je suis conscient que, malgré toutes les études que l’on peut nous présenter, l’indice du bonheur de chacun des individus est le fruit d’une perception personnelle.

Si la quête du grand bonheur est parfois difficile, commençons par apprivoiser les nombreux petits bonheurs quotidiens que la vie met sur notre route.

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Pensée de la semaine

Traiter du bonheur contribue à me rendre généreux. Alors, cette semaine, allons-y pour deux pensées que je vous dédie pour le même prix :

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