L’inconciliable conciliation travail-famille! (Partie 2)

Véronique Lessard
PARTIE 2 |
|
|
Oui, impossible, comme dans « pas possible », comme dans « pas faisable ». Est-ce normal d’arriver chez-soi découragée d’affronter la soirée ? Essoufflée d’avance à l’idée d’aider son enfant à faire ses devoirs ? Démotivée à l’idée de faire un repas qui se tient avec viande et légumes verts ? Irritée de gérer les conflits entre les frères et sœurs ou pire, avec les enfants de l’école ? Et enfin, de se sentir terriblement coupable à l’idée de ne vouloir qu’une chose : qu’ils aillent se coucher au plus sacrant pour pouvoir goûter au silence, à quelques minutes pour soi ? Heureuse de même, j’ai rarement vu ça !
C’est pourtant dans cet état (le degré de gravité varie selon les jours) que j’affronte la majorité de mes journées. En me disant « Ça sera moins pire quand ils seront grands » ou « Je dois être fatiguée ces temps-ci » ou « En fin de semaine, je vais préparer de la bouffe pour la semaine, ça me sauvera du temps! ».
Mais la fin de semaine n’est-elle pas précisément le moment pour passer du temps avec les enfants, s’exiler, se vider l’esprit, pour essayer de se libérer de la routine draconienne qui nous étrangle et pour foutre la montre dans le broyeur à déchets ?
Pendant ce temps, mes enfants grandissent. Je ne veux pas fantasmer à propos du jour où ils partiront de la maison parce que je suis au bout du rouleau. Je veux les voir, les accompagner dans les beaux et les moins beaux moments de leurs vies, avec le sourire, avec patience, avec présence. Je veux être avec eux, les porter vers l’âge adulte et en faire des adultes autonomes, responsables, passionnés et branchés sur leur énergie vitale.
J’ai l’impression d’être à côté de leur route et, en plus, de leur offrir une version édulcorée de moi-même. Une version allégée, sans sel, cuite au four plutôt qu’entière, assaisonnée, grasse, croustillante.
Et puis, j’ai besoin d’air, d’espace, de silence, d’immobilité. D’écouter le vent suivre son chemin, de laisser les rayons du soleil parcourir mon visage et mon corps, de sentir la terre, les feuilles, les oiseaux, ce qui est vivant. J’ai besoin d’arrêter d’être une automate, qui éduque et élève ses enfants péniblement, qui est une amoureuse péniblement et une femme, péniblement….
Vous en pensez quoi ?
4 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.
Vous composez divinement et j'ai beaucoup de plaisir à vous lire. Longue vie à votre courrier
Maintenant je fout quoi avec ça? C'est que je les aimes mes petites boules de poils! Évidemment, y a pas de doute la-dessus. Mais n'est-ce pas déjà quelques chose de grandiose que d'les aimer! Tant qu'aux restes, vous ne pouvez pas faire pire que tout les autres. Tenez par exemple; Marie s'est inquiétée et a pleuré pour son fils Jésus, et pourtant.......
Dites-vous bien et envisager surtout, que votre part du marché, quand bien même vous seriez une superwomen, va se limiter à votre "possible" parce qu'ils seront aussi éduqués par l'idéologie sociale et par l'influence de leurs amis sur lequel vous n'aurez qu'un contrôle restreint malgré toute vos bonnes intentions. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut lâcher prise mais tenter de les aiguillonner dans les paramètres que les êtres humains les placerons. Ils choisirons leurs voies d'eux-même et vous n'y aurez pas accès de manière absolue.
Nous avons tous vécu dans un espace entre guillemets selon les moeurs établies par la société et qui avait de bonne et mauvaise part dans l'univers humain. Certain s'en sont bien sortie, d'autre moins. Ce n'est pas crucial ce que vous ne pouvez pas faire a cause de vos limites mais c'est qu'eux sachent que vous faites votre possible. Les enfants ont plus de discernement que l'on pense et ils savent que vous êtes là pour eux, même si votre tête est dévissée et que votre esprit est sur un support dans le garde-robes du néant. Probablement que vous êtes plus sévère envers vous-même qu'eux le sont.
Mon diagnostique est que vous souffrez du syndrome du conformiste et d'un léger penchant vers le perfectionnisme. Évidemment, je peux royalement me tromper mais pour vérifier par vous-même mes élucubrations, essayez de mettre vos deux orteils dans vos deux oreilles et si vous tentez le coup, c'est que j'ai raison. Bien sûr, je rigole, quoi que.......
Il ne faut surtout pas les nourrir après minuit, sinon....
Portez-vous bien,