L’obsolescence programmée - Partie 1

Véronique Lessard
L’obsolescence programmée
Partie 1
Vous avez une érablière ? dehors le sirop d’érable ! Une terre à bois ? Rasez tout ! Une bleuetière ? Arrrachez ces plants ! J’ai pour vous la solution parfaitement rentable à court, moyen et long termes pour votre bout de terre : faites-en un site d’enfouissement des déchets. Vous aurez un emploi toute votre vie et en plus, ce sera rentable !
Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, les produits sont conçus pour briser. Elle est belle et bien terminée la période où un fourneau cuisait vos tartes pendant 30 ans et où une voiture vous transportait d’un endroit à l’autre pendant des années sans qu’un petit voyant lumineux s’allume dans le tableau de bord et vous envoie illico, au garage. Aujourd’hui, les fabricants produisent les objets en prévoyant la date d’expiration. Les objets sont programmés pour mourir après un certains laps de temps et ainsi, nous obliger à les remplacer.
Pourquoi encore ? Parce qu’il y aura toujours un produit encore plus meilleur ou encore plus cool. C’est la fin pour votre lecteur DVD qui fonctionne encore mais, qui est maintenant dépassé et que vous relèguerai à la salle familiale du sous-sol, ensuite du chalet et enfin, aux poubelles. C’est également la fin pour votre téléphone intelligent flambant neuf que vous tenez fièrement au creux de votre main. Il ne sera jamais le produit à la mode du moment bien longtemps. Il sera sans cesse dépassé par une version améliorée dotée d’une particularité irrésistible qui ne pourra être laissée pour compte, car elle comblera un aaaauuutre besoin dont vous ne soupçonniez même pas l’existence.
Bon. D’un côté on a les objets qui brisent trop rapidement et d’un autre côté, on a ceux qui, avant même d’être à la fin de leur vie, deviennent désuets ou remplacés par une meilleure version. On vit dans un drôle de monde. Je suis dégoûtée par la société de consommation. Cette façon de vivre a des impacts énormes à la fois sur les humains et sur la planète. Sur les humains, car nous sommes en quelque sorte esclaves de ce système qui nous pousse à consommer encore et encore. Pour la planète aussi, car un jour, nous allons atteindre la limite de ce que nous pouvons enfouir comme déchets sur la Terre. Nous allons atteindre la limite de ce que la Terre peut supporter sans s’empoisonner et sans nous empoisonner.
En attendant, on consomme, on jette, on enfouit, on compacte, on pousse, on pousse, encore et toujours plus bas, plus profond. Allez, allez ! On vient d’atteindre le noyau de la Terre ? Pas de problème. Arrêtons d’enfouir et empilons. Commençons à nous faire des belles tours de déchets. Peut-être que lorsqu’on aura toutes nos ordures sous le nez, on réagira pis on arrêtera de consommer à outrance et de jeter ?
Partie 2 : Comment triompher de la société de consommation ?
À venir la semaine prochaine
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