Marc Dutil dresse le bilan des dernières performances de Canam
Le PDG du groupe Canam, Marc Dutil, donnera une conférence demain, mercredi, devant le Conseil des relations internationales de Montréal. Une conférence intitulée « Surfer sans se noyer » qu’il prononcera dans la métropole. Il aura notamment l’occasion de dresser le bilan des dernières performances de son entreprise.
Dans une entrevue qu’il a accordée récemment au Journal de Québec, M. Dutil est revenu sur des sujets importants tels que les tarifs douaniers, la pénurie de main-d’œuvre et la croissance économique. Malgré l’imposition du protectionnisme économique de Donald Trump, son entreprise se porte très bien.
M. Dutil observe d’abord que le retrait de Canam de la Bourse, il y a environ 1 an, n’a pas affecté l’entreprise. En effet, l’entreprise est maintenant administrée par la firme d’investissement American Industrial Partners (AIP) de New York, qui possède 60% des parts. La famille Dutil, la Caisse de dépôt et le Fonds FTQ possèdent quant à eux 40 % de Canam.
« La famille a maintenant plus d’actions de l’entreprise qu’avant la transaction. Beaucoup de gens pensent qu’on a laissé aller Canam, mais en fait, on a augmenté notre participation. Et je suis persuadé que le pourcentage de détention par des Québécois a augmenté lui aussi », a affirmé M. Dutil en entrevue.
Un nouveau partenaire américain
L’American Industrial Partners (AIP) ne s’occupe pas de l’obtention des contrats, mais travaille plutôt à améliorer les systèmes de gestion et la productivité dans les usines.
Les ventes de Canam sont en hausse de 10% cette année et le nombre d’employés de l’entreprise est passé de 4300 à plus de 4700 employés. Les trois quarts des ventes proviennent d’ailleurs des États-Unis, malgré la guerre économique déclenchée par le président américain.
« Les trois quarts de nos ventes viennent des États-Unis. Ceci dit, il faut mettre les choses en contexte. La construction non résidentielle va beaucoup mieux qu’il y a dix ans, mais on n’a pas encore retrouvé le niveau de 2006, avant la crise, et on est encore loin des niveaux des années 1970. Ça va bien, parce que c’est allé tellement mal, mais sur 50 ans, ce n’est pas un sommet. »
M. Dutil relativise aussi l’impact des tarifs douaniers imposés sur l’acier et l’aluminium par l’administration Trump. Si l’impact est réel, ce sont surtout leurs clients, au final, qui paient la facture, car les prix de vente de Canam augmentent. Toutefois, la bonne performance de l’économie permet à tous les acteurs de maintenir leur croissance. Et paradoxalement, Canam s’est surtout développée pendant des périodes de ralentissement économique.
Concernant la pénurie de main d’œuvre, M. Dutil a rappelé que Canam était toujours en train de recruter des futurs employés en Colombie. « La Beauce a déjà un bassin de gens qui viennent d’Amérique latine, alors c’est plus facile. On vise des groupes de 10 à 15 personnes pour être capables de bien les recevoir. Ça ne serait pas une bonne chose de faire venir 100 personnes en même temps », a affirmé Marc Dutil.
Des grands et des petits projets
Canam vient de livrer les derniers matériaux du nouveau pont Champlain, à Montréal. L’entreprise travaille aussi sur le futur pont Gordie-Howe qui reliera les villes de Detroit (États-Unis) et Windsor (Canada). Des projets dont l’entreprise est bien fière.
M. Dutil rappelle toutefois l’importances des plus petits projets. Si les projets d'envergure permettent d’accroitre la visibilité de l’entreprise, elle complète son chiffre d’affaires en cumulant de plus petits projets. Chaque année, Canam réalise environ 10 000 projets d’une valeur moyenne de 200 000 $, pour un chiffre d’affaires de 2 G$.
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