Tapis Faradis : des ventes conclues sans reçu ni facture
En fin de semaine, des dizaines d'affiches promotionnelles de Tapis Faradis, une entreprise sise à Laval, ont été placardées illégalement à Saint-Georges. Le dimanche 4 novembre, elle a fait une « exposition » de tapis d'Orient au Centre de congrès Le Georgesville. Tout indique qu'il s'est agi d'une vente.
Vendredi soir, ces affiches bleues ont fait leur apparition un peu partout dans la ville sans avoir été dûment autorisées par les autorités municipales. Les bureaux municipaux ferment à 16 h le vendredi, ce qui explique le choix de l'entreprise de Laval : poser les pancartes le vendredi soir, les enlever le dimanche soir.
Lors de la visite d'EnBeauce.com à l'exposition, il a été impossible de s'entretenir avec un représentant officiel de Tapis Faradis. Sur place, deux hommes s'entretenaient avec les clients, mais ils n'étaient pas des employés. Manuel Faradis, le propriétaire de l'entreprise, un Iranien d'origine, n'était pas présent pour des raisons personnelles. Les amis du propriétaire ont voulu empêcher le journal de prendre des photos de l'événement.
« Avez-vous eu l'autorisation de poser ces pancartes un peu partout dans la ville ? », avons-nous demandé à l'un des deux amis de Manuel Faradis. « Je pense que M. Faradis s'occupait de ça, bien sûr. Je pense qu'il a fait le nécessaire, comme d'habitude », a rétorqué l'un des deux hommes qui résident en France.
« Y a-t-il quelqu'un qui est mort ? », demande Manuel Faradis
Contacté ce matin par notre journal, M. Faradis a soutenu ne pas savoir ce qu'il s'est passé. Lui faisant remarquer que son entreprise n'avait pas demandé l'autorisation des autorités municipales pour la pose d'affiches, l'homme d'affaires nous a lancé : « Y a-t-il quelqu'un qui est mort ? C'est pas si mal que ça. La prochaine fois, je le demanderai. »
L'exposition avait pour but de montrer les produits de Tapis Faradis, des tapis qui proviennent de la Turquie, du Pakistan, de la Chine et de l'Iran ; c'était censé être un événement publicitaire au cours duquel aucune vente ne devait être conclue à proprement parler. C'est du moins ce qu'ont prétendu les trois hommes, les deux amis de M. Faradis et ce dernier lui-même.
Au Centre de congrès Le Georgesville, la coordonnatrice aux événements, Roxane Poirier, nous a confirmé que la salle Beauce-Nord avait été louée pour une exposition de tapis seulement et non pour une vente.
« À partir de 17 h, il ne restera plus une affiche », avait affirmé dimanche celui qui parlait au nom de M. Faradis. Or, plusieurs d'entre elles n'ont pas été retirées malgré ce qu'a assuré le propriétaire à notre journal.
Des transactions conclues au « noir »
EnBeauce.com a retracé plusieurs clients qui se sont présentés à l'« exposition » de dimanche et qui ont acheté des tapis d'Orient. « On n'est pas habiletés logiquement à faire des ventes. Nous, on montre les tapis, on prend surtout les coordonnées des gens », a soutenu, dimanche, l'homme qui habite la France.
Pourtant, plusieurs personnes ont acheté de ces tapis, en argent comptant, sans avoir obtenu ni reçu ni facture. C'est le cas d'un couple qui était intéressé par un tapis à 4 000 $. Après avoir marchandé, l'homme et la femme ont fait baisser le prix à 1 000 $ et l'ont acheté. Le couple n'a reçu qu'un certificat d'entretien, qui assure la garantie à vie de l'item. L'événement n'était pas une exposition, mais bien une vente. Tapis Faradis ne s'était pas procurée de permis pour procéder à cette vente, un geste qui pourrait être passible d'une amende de 1 000 $.
La Ville émettra des avis d'infraction
Par voie de communiqué, la Ville de Saint-Georges a déploré la décision de l'entreprise lavalloise. Même si elle avait été informée de la nécessité de se procurer un permis, elle a décidé de ne pas en tenir rigueur.
« Le Service d’urbanisme a répertorié l’ensemble des affiches installées illégalement sur son territoire. Le Service émettra des avis d’infraction et l’amende pourrait être très élevée », a mentionné la Ville.
Rejoint aujourd'hui, le directeur du Service de l'urbanisme, Jean-Yves Gosselin, nous a informé que le dossier est à l'étude aux Services juridiques. « Il est donc trop tôt pour connaître le montant qui sera inscrit au constat d’infraction », a-t-il conclu.
À Saint-Georges, toute entreprise voulant faire de l'affichage doit obtenir un permis du Service d'urbanisme, faute de quoi des amendes sont émises.
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