Fin prochaine des circulaires papier?
Distribution du Publisac: c'est le statu quo en Beauce
Alors qu'un mouvement est en marche pour réglementer et restreindre la distribution du Publisac dans plusieurs endroits au Québec, dont Montréal, la Beauce préfère s'en tenir au statu quo. Du moins, pour le moment. C'est le message général qui ressort des commentaires des élus municipaux recueillis par EnBeauce.com sur le sujet.
Au premier chef, le maire de Saint-Georges, Claude Morin, qui signale que la question n'est même pas parvenue à la table du conseil et qu'il n'entend pas de débat sur cette question dans les conversations de ses concitoyens. « Pour nous, c'est le statu quo », a-t-il dit convaincu.
Même son de cloche de la part des maires de la MRC de La Nouvelle-Beauce qui, lors de leur séance du 27 novembre, ont toutes et tous indiqués que ce service de distribution de circulaires avait « son utilité ». « C'est aussi le moyen par lequel nous recevons nos hebdos, ce qui est très important pour la diffusion des informations de nos municipalités, comme les avis publics », a souligné le préfet et maire de Sainte-Marie-de-Beauce, Gaétan Vachon.
Par ailleurs, deux élus préconisent le principe du « opt-out », i.e. les personnes qui choisissent de ne pas recevoir le Publisac à l’aide d’un auto-collant à la porte de leur résidence.
« Personnellement, je pense que l’on devrait laisser la liberté aux gens de le recevoir ou pas. Moi, comme citoyen, j’ai contacté l’entreprise Publisac pour ne plus le recevoir à ma résidence et ce fut respecté, cela a cours depuis plusieurs années. Pour d’autres citoyens, c’est un moyen d’avoir des coupons rabais prisés, et je respecte ça. Peut-être que cela pourra être abordé éventuellement pour la réduction des déchets à la source », a signifié par courriel le préfet de la MRC Robert-Cliche et maire de Saint-Victor, Jonathan V Bolduc.
Le premier magistrat, qui est connu comme un élu « vert », a ajouté « qu'il y a tellement plus urgent à mon sens » sur la question environnementale comme la disposition des plastiques agricoles qui sont non biodégradables et difficilement recyclables.
« Personne ne nous a parlé de cela, personne s'exprime d'une façon ou d'un autre [en faveur ou en défaveur]. Je considère là-dedans que le patron, c'est le consommateur. La journée que les Publisacs ne seront pas lus par les consommateurs, ils vont arrêter de publier », de dire Pierre Gilbert, maire de Saint-Joseph qui endosse personnellement lui aussi le principe de sortie volontaire.
Du côté de Beauceville, le conseil municipal pourrait référer le sujet à son comité de développement durable, qui ferait des recommandations dans un sens ou dans l'autre sur la distribution des circulaires publicitaires, mais pour le moment, la question n'est pas sur la table a signalé le maire François Veilleux.
C'est un comité du genre, la Commission municipale, qui a recommandé hier à la Ville de Montréal d’adopter une politique d’adhésion volontaire, dit « opt-in », pour le Publisac.
Pour ou contre le Publisac?
La question environnementale est au cœur du débat entre les partisans du Publisac et ceux qu’y opposent. La production et la distribution génèrent des tonnes de papier et de plastique qui se retrouvent dans les bac de recyclage.
Bon nombre de Publisacs passent toute la semaine accrochés à leur présentoir sans jamais être réclamés, ce qui fait dire aux opposants qu'il s'agit d'un gaspillage éhonté de ressources pour la production, d'un agent polluant, particulièrement en milieu urbain, avec les détritus qu'il génère et d'un irritant pour plusieurs citoyens qui le jettent avec véhémence au recyclage, sans même sortir le contenu papier du sac en plastique, une mesure recommandée pour faciliter les opérations de récupération.
Par contre, plusieurs personnes attendent avec impatience son arrivée chaque semaine afin d'éplucher une par une toutes les circulaires pour bénéficier des rabais en magasin, principalement des épiceries. C'est aussi le moyen de distribution des hebdos régionaux au Québec.
Présentement, la distribution du Publisac, qui est propriété de TC Transcontinental, s'effectue sur 3 millions d’adresses au Québec. Pour ne pas le recevoir, un citoyen doit aviser l'entreprise et apposer un autocollant à sa porte. Les opposants préconisent plutôt l’adoption du système « opt-in », soit l'adhésion volontaire. C'est le sens de la recommandation du comité municipal montréalais.
Si en Beauce, le sujet n'est pas débattu, plusieurs maires de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont par contre renouvelé leur soutien au Publisac, qui fait vivre une partie de l’industrie forestière. De même, TC Transcontinental, propriétaire de Publisac, continue une offensive publicitaire, notamment dans les journaux, pour «déboulonner les mythes» associés à ses activités commerciales.
11 commentaires
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Pour ce qui est du "numérique" c'est bien plus simple ouvrir sa circulaire que de pitonner sur son petit écran (encore la face dans l'écran !!!) et de toucher du concret , ensuite c'est le recyclage , qui est une autre industrie qui en profite et ca fait tourner la roue.
C’est aussi une invitation pour les voleurs de résidences.
J’ai téléphoné à Publisac, ils m’ont proposé le collant rouge, je leur ai fait remarquer que je ne voulais pas décorer la porte avec ce papier.
Je leur ai proposé le opt-in ou encore qu’ils les déposent sur un poteau au bout d’une rue et ceux qui en veulent en récupéreront.
Je ne pose pas de collant et j’avise les livreurs, ce qui est bon pour quelques mois, mais c’est souvent à recommencer, ils changent de livreurs très souvent…