Conflit de travail à l’usine d’Olymel de Vallée-Jonction
Un ultime cri du cœur lancé par les éleveurs de porc du Québec

Par Salle des nouvelles
C’est en conférence de presse en Beauce (Sainte-Marie), épicentre de la crise occasionnée par le conflit de travail à l’usine d’Olymel de Vallée-Jonction, qu’un ultime cri du cœur a été lancé aux deux parties pour en venir à une entente après 22 tentatives échouées.
Le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, le président de l’Union des producteurs agricoles du Québec, Marcel Groleau, le président des Éleveurs de porcs de la Beauce, René Roy, et Lori-Anne Berthiaume, entrepreneure et copropriétaire d’entreprises porcines, ont tour à tour fait part de la détresse des producteurs face à ce conflit dont ils sont des victimes collatérales, soutiennent-ils.
Le nombre de porcs en attente d’abattage a considérablement augmenté dans les dernières semaines en raison de la grève qui perdure depuis le 28 avril, ont indiqué les porte-parole.
En date de vendredi dernier (6 août), on dénombrait plus de 136 000 porcs en attente d’abattage. Cette crise est l’une des pires pour les éleveurs de porc du Québec en raison des impacts sur le bien-être des animaux et la biosécurité, des risques de gaspillage alimentaire en cas d’euthanasie et de la détresse humaine grandissante chez les producteurs de porcs, des entrepreneurs qui créent de la richesse dans toutes les régions du Québec.
« Oui, il s’agit d’une grève qui oppose une entreprise à un syndicat. Mais c’est plus que ça, ce sont des producteurs à la tête d’entreprises familiales qui font les frais de cette grève et qui subissent les plus lourdes conséquences de ce conflit. Je le dis et le redis, nous sommes à quelques centimètres de frapper le mur. Nous ne voulons pas que les conditions de nos animaux se dégradent encore plus, Olymel et le syndicat ont un rôle sérieux à jouer », a déclaré David Duval, président des Éleveurs de porcs du Québec.
« Partout on sent la frustration, la colère et la détresse de nos éleveurs. On travaille avec des êtres vivants, les producteurs ont à cœur les conditions de leurs bêtes. C’est aussi une semaine de canicule qui s’en vient, des animaux vont inévitablement mourir dans ces conditions si rien ne bouge. C’est inacceptable puisque nous sommes dotés de normes de bien-être animal très strictes. Nous sommes des leaders en la matière, mais la grève a des impacts très néfastes », a renchéri René Roy, président des Éleveurs de porcs de la Beauce.
« En tout respect pour le processus de négociation et les parties concernées, nous avons dépassé le seuil de l’acceptabilité dans ce conflit. Le gouvernement du Québec doit ramener les parties à la table pour que l’abattage reprenne dans les plus brefs délais et pour éviter le gaspillage alimentaire », a dit de son côtéle président de l’Union des producteurs agricoles du Québec.
« Je suis personnellement très inquiète de ce qui va se passer si ça continue comme ça. Comme entrepreneure, c’est l’équivalent de 10 % de ma production annuelle qui est compromise, qui est en attente actuellement. Les éleveurs doivent supporter le tout financièrement. Les porcs ne sortent pas, les revenus baissent, mais les dépenses continuent d’augmenter », a laissé savoir Lori-Anne Berthiaume, entrepreneure et copropriétaire d’entreprises porcines.
Il n'y avait aucune rencontre de négociation annoncée dans les prochains jours entre les parties impliquées dans ce conflit de travail.
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