Usine d'abattage à Vallée-Jonction
Les parties se renvoient la balle dans le conflit chez Olymel
La partie patronale et syndicale se renvoient continuellement la balle quant à la responsabilité du conflit qui perdure depuis plus de trois mois à l’usine Olymel d’abattage de porcs située à Vallée-Jonction.
La dernière rencontre de conciliation a eu lieu hier entre l’employeur et les représentants du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction affilié à la CSN. Cependant, elle n’a malheureusement mené à aucune entente, au contraire.
Alors qu’il ne restait qu'à régler la durée de la nouvelle convention et le salaire, le syndicat est finalement revenu sur l’un des accords concernant les horaires de travail.
« Ils avaient donné leur accord à l’implantation d’un quart de soir de quatre fois 10h. Coup de théâtre hier, ils ont dit vouloir consulter leurs membres, alors qu’ils avaient donné leur parole devant le conciliateur. Ils reculent dans le processus de négociation, c’est à ne plus rien comprendre », a indiqué Paul Beauchamp en entrevue téléphonique avec EnBeauce.com, le premier vice-président d’Olymel, offusqué par la situation.
Martin Maurice, le président du syndicat, a justifié ce changement de position par le fait que les membres, rencontrés cette semaine, ont indiqué être contre cet horaire.
« Ils nous ont dit que l’horaire de soir de dix heures il n’en était pas question. Donc oui on était tout à fait d’accord de présenter ce point, sauf que là avec l’information qu’on a, si on va en assemblée et que les travailleurs du soir ne sont pas d’accord avec ça, ça ne fonctionnera pas », a-t-il précisé.
À cela il a expliqué que c’est l’employeur qui avait proposé cet horaire de travail lors des rencontres de conciliation et qu’il était convaincu que c’est ce que souhaitait les travailleurs.
« Nous on avait jamais penser à cette chose là, donc on avait pas vraiment d'indication là dessus. C'est ce qu'on veut de la main d'œuvre, des travailleurs, alors si c'était ça qu'ils voulaient on avait pas de raison de ne pas accepter. Puisque l’employeur est convaincu que ça passe, alors on va retourner voir nos membres et on va faire un vote à bulletin secret pour prouver qu’il est dans le champ », d’ajouter M. Maurice.
Face à ce retournement de situation, la direction d’Olymel ne sait plus quoi penser. Alors qu’elle estime avoir également fait sa part en ce qui concerne les salaires, le syndicat n’en pense pas autant.
« Ils sont arrivés en demandant 5,80$ alors que le rapport de conciliation proposait 5,45 $. Ils disent avoir fait des concessions sur leur demande, mais c’est plus que le rapport de conciliation », de dire Paul Beauchamp. Rappelons que l’employeur a également précisé plusieurs fois être aller au bout de ses possibilités et n’avoir plus rien à offrir de plus.
« On est les seuls à faire des compromis et des efforts. On a encore fait une offre alors que l’employeur n’en fait pas. On était à 5,80$, on a fait une offre à 5,60$ pour essayer d’arriver à un règlement par rapport au dépôt de la conciliation à 5,45$. Je pense qu’on a fait un effort considérable », de rétorquer Martin Maurice.
Les travailleurs syndiqués d’Olymel sont donc convoqués à une assemblée générale lundi 9 août pour faire le point. En attendant, l’employeur de l’entreprise patiente, ou s’impatiente, jusqu’à la prochaine convocation du conciliateur.
Chacun des partis se passe le flambeau de la responsabilité des abattages de porcs humanitaires, du gaspillage alimentaire et des pertes économiques des producteurs qui semblent de plus en plus proches.
La suite au prochain épisode …
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