Des centaines de millions de dollars sont en jeu d’après André Bélisle
La catastrophe environnementale causée par le déraillement du train à Lac-Mégantic sera lourde de conséquences. « Ce sont des centaines de millions de dollars en jeu », croit le président de l’Association québécoise contre la pollution atmosphérique, André Bélisle.
« L’environnement, c’est l’air qu’on respire, l’eau qu’on boit, le milieu dans lequel on vit. On en tire notre subsistance. Notre qualité de vie dépend de l’environnement. Quand on vient d’assister à une catastrophe environnementale de ce genre, au niveau économique, cela va avoir des répercussions importantes », laisse planer M. Bélisle.
La facture grimpe à vue d’œil...
Aujourd’hui, le gouvernement du Québec a octroyé 60 M$ pour aider les sinistrés et ultimement reconstruire le centre-ville de Lac-Mégantic. Ces fonds s’ajoutent à ceux engloutis pour assurer la sécurité publique et s’efforcer à soulager la misère humaine suite à une telle catastrophe. D’heure en heure, cette facture grimpe à vue d’œil.
Parallèlement à cela, il faut aussi ajouter le coût pour récupérer les 100 000 litres d'hydrocarbures déversés dans le lac Mégantic, puis dans la rivière Chaudière. Comme on peut le constater, ce déversement a déjà causé des répercussions économiques importantes en raison des moyens pour les récupérer.
Les entreprises et les municipalités s'alimentant à même la rivière sont également touchées. Depuis samedi, Saint-Georges, Sainte-Marie et Lévis doivent débloquer des frais importants pour sécuriser l'apport en eau potable de leurs résidents. Par surcroît, on ignore aussi combien de temps il faudra avant de pouvoir se réapprovisionner à même la rivière Chaudière.
De plus, il faudra, forcément un jour, décontaminer les centaines de kilomètres de berges souillées de pétrole. C'est pourquoi les coûts sont difficilement quantifiables à ce moment-ci, croit Patrick Bonin de Greenpeace.
Il admet toutefois que l’accident laissera des traces. « L’urgence était la moindre des choses que les efforts étaient concentrés d’abord sur la dimension humaine. Peu à peu, les opérateurs d’urgence sont en mesure de se tourner vers les conséquences environnementales, qui resteront présentes pour plusieurs mois, voire des années, et ce, en raison de la grande quantité de pétrole déversée », poursuit M. Bonin.
Au-delà des répercussions économiques et environnementales, cela a bien évidemment détruit des vies humaines, et cela ne se quantifie pas, d'après M. Bélisle. « Au niveau social, on n’en parle pas, c’est une tragédie. C’est quasiment incalculable. Combien vaut la vie d’une personne? Ce sont des coûts que nous ne pouvons pas traduire en termes économiques », a conclu le président de l’AQLPA.
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