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LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Les dix logements de la rue Saint-Guillaume

durée 05h00
13 novembre 2022
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Par Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Tous les gens de l'ouest connaissent «les dix logements» (que certains ont aussi appelé «les dix loyers») qui font partie du paysage de St-Georges depuis plus de 75 ans (photo 1). On voit mieux où ils étaient situés à une photo aérienne de 1961 (photo 2). Ils furent en effet construits dans la rue Saint-Guillaume (maintenant 25e rue) en 1946 par M. Ludger Dionne, soit environ cinq ans après l'ouverture de sa manufacture Dionne Spinning Mills du boulevard Dionne. À l'époque, le loi 101 n'existait pas, et les raisons sociales des entreprises étaient presque toutes en anglais. Il louait en priorité à des travailleurs de son usine. Ces logements ont été bien entretenus et rénovés à plusieurs reprises, comme on le constate à la 3e photo. Ils existent encore aujourd'hui, même qu'ils sont en très bon état. On a cependant modifié la configuration des lieux pour porter à 21 le nombre de logements.

Ce n'est pas le seul édifice que M. Dionne fit construire pour ses employé(e)s. 100 polonaises, sauvées des camps de réfugiés de l'Europe de l'Est, furent recrutées par M. Dionne pour venir travailler à son usine. En prévision de leur venue, M. Dionne fit aussi ériger une énorme bâtisse que nous avons tous connue: le Foyer du Bon-Pasteur, adjacent au couvent qui portait le même nom (photo 4). Elles arrivèrent à Saint-Georges le 4 juin 1947, tout juste comme on terminait le parachèvement de leur résidence. C'est à cet endroit qu'elles furent logées, sous la garde et la supervision des Soeurs du Bon-Pasteur. Après avoir vécu des moments de réclusion dans les camps de réfugiés, ces jeunes filles avaient soif de liberté. En venant s'établir ici, elles rêvaient de rencontrer le prince charmant. On leur imposa hélas des conditions de vie quasi-monastiques, comportant des restrictions sociales très rigoureuses. Les principes religieux très sévères à l'époque les ont rebutées, elles ont choisi d'aller vivre ailleurs et dès le 31 janvier 1949, il n'en restait plus que 8. Ce bâtiment coûta à l'époque 250,000$, soit le même prix que la Ville a payé il y a quelques années pour se l'approprier. Il fut démoli en mai 2015. 

L'ancienne ville de Saint-Georges ouest a doublement honoré la mémoire de ce grand homme d'affaires que fut Ludger Dionne: en plus de nommer la principale artère «boulevard Dionne», on nomma dans les années '40 la rue Saint-Ludger cette petite rue qui longeait la salle paroissiale par laquelle on pouvait alors se rendre jusqu'à la 16e rue autrefois appelée la rue du Collège. Il semble que cette appellation soit tombée en désuétude lorsqu'on érigea un imposant escalier à l'extrémité des terrains de l'École Mgr Beaudoin il y a plusieurs décennies, bloquant ainsi toute circulation automobile à cet endroit.

Photos du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.

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Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif, financé par les dons, dont la mission est la protection, l'interprétation, la valorisation et la diffusion du patrimoine de Saint-Georges et de ses environs.

 


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