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La Société Historique Sartigan

L'extraordinaire drague d'autrefois à St-Simon-les-Mines

durée 08h00
14 septembre 2025
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Par Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

La plupart savent qu'une jeune fille, Clothilde Gilbert, a trouvé en 1846 une pépite d'or «grosse comme un oeuf de pigeon» à Saint-Simon-les-Mines (SSLM). Clothilde et son mari à la photo 5. Son père, Léger Gilbert, l’avait envoyée chercher un cheval et, en traversant la rivière Touffe de Pin (Gilbert), elle trouva la fameuse pépite d’or pesant 2 onces et demie, d’une valeur de 40$, somme énorme à l'époque. La nouvelle s'est rapidement répandue par la suite et a vivement intéressé prospecteurs et sociétés aurifères. On assisté au cours des décennies suivantes à une légendaire ruée vers l'or qui a rendu célèbre la vallée de la rivière Gilbert. 

Cette fièvre de l'or ne fut pas un phénomène éphémère, au contraire. Les recherches d'or dans cette région n'ont pas cessé pendant plus de 100 ans. C'est en 1957 qu'on a donné le plus grand coup. En opération durant la période de 1957 à 1965, la Beauce Placer Company était la plus grande exploitation minière d'or placérien de l'est de l'Amérique du Nord. L'exploitation de l'or placérien consiste à extraire l'or de sédiments meubles et non consolidés tels que le gravier, le sable et le limon. Obnubilés par leur conviction de trouver le gros lot, leurs énormes travaux ont eu lieu sur la propriété Beauce Gold de la société située à SSLM. 

On a fait venir de Cascade en Idaho une gigantesque usine de dragage flottante de type Yuba, alors d'usage courant dans l'ouest des États-Unis et au Yukon. Une entreprise de New York s'est rendue en Idaho dès janvier 1957 pour y démonter la drague de 4 étages, pesant 800 tonnes et préparer son déménagement. Il a fallu 25 wagons pour la transporter sur 2800 miles à travers le continent américain. Son transport a coûté 60,000$. Il a fallu une semaine pour décharger les pièces à Beauceville et les transporter une à une à la rivière Gilbert non loin de SSLM. On a été obligé d'effectuer d'énormes travaux pour creuser un étang artificiel d'un acre pour pouvoir accueillir et remonter cette gigantesque machine.

Après des mois de travail, on commença au cours de l'été à discerner la silhouette de l'énorme drague (photo 1, prise la journée même de l'inauguration le 24 août 1961). Évidemment, cette monstrueuse machine ne devait pas rester statique, elle devait constamment avancer pour extraire de ce gisement un tiers de million de verges cubes de minerai par mois. Après son installation, un lac s'est formé autour d'elle, que la drague creuse au fur et à mesure qu'elle progresse. Une immense chaine formée de 98 godets en acier d'une grande capacité fonctionnait sans fin. C'était une véritable usine mobile qui extrayait, lavait et convertissait en lingots l'or trouvé dans le gravier.
 
On lui donna le nom de «drague Séraphin Bolduc»; c'est son épouse Hélène Lacourcière qui fut invitée à briser la traditionnelle bouteille de champagne lors de l'inauguration officielle (photo 2). Autres photos (3 et 4) prises quelques années plus tard. On y traitait de 6000 à 7000 tonnes de minerai par jour. La drague fut en opération de 1959 à 1964, mais hélas le peu d'or découvert et les prix au cours canadien ont rendu l'exploitation non rentable. Le coût de cette opération a été de plus d'un demi million de dollars. La drague fut démolie en 1979 et envoyée à la ferraille. J'ai eu la chance de voir de mes yeux cette fameuse drague excavatrice chercheuse d'or à Saint-Simon-Les-Mines vers 1967 avec des amis, alors qu'elle était encore en bon état. J'avais été très impressionné. Dommage qu'elle ait été détruite.

Photos 1 et 2 du fonds Claude Loubier. Photo 3 courtoisie de Rollande Bolduc. Photo 5 du fonds André Garant. Texte et recherches de Pierre Morin.

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Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif, financé par les dons, dont la mission est la protection, l'interprétation, la valorisation et la diffusion du patrimoine de Saint-Georges et de ses environs.

 


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